Ace Impact, la fierté de Waltraut et Karl Spanner
Le Jockey Club, c’est dans moins d’un mois. Invaincu en trois sorties, Ace Impact fera assurément partie des favoris après sa démonstration dans le Prix de Suresnes (L). Nous sommes partis à la rencontre de ses éleveurs, les Allemands Waltraut et Karl Spanner.
Par Adrien Cugnasse
ac@jourdegalop.com
L’histoire débute avec la mère d’Ace Impact (Cracksman), Absolutly Me (Anabaa Blue). Gagnante de deux courses à conditions à 2ans et à 3ans sur 1.600m, elle s’est classée deuxième de la Berenberg Bank Cup et troisième du Prix des Sablonnets (Ls). Très discrets, ses éleveurs sont peu connus en France. Mais Waltraut Spanner et son époux Karl ne manquent pas d’enthousiasme. Et ils nous ont confié lundi : « Tout a commencé le jour où nous sommes allés chez Henri-Alex Pantall. Il nous a proposé deux yearlings qu’il venait d’acheter chez Osarus. Nous les avons acquis. Un n’était pas bon. L’autre, c’était Absolutly Me [acquise à La Teste pour 16.000 €, ndlr] ! À 2ans, elle avait réalisé un chrono exceptionnel sur la piste de Saint-Cloud avant de décrocher son black type dès sa deuxième sortie. Nous avons ensuite fait le choix de rapatrier nos chevaux de course en Allemagne pour les avoir plus près de chez nous. Mais ce ne fut pas un succès. Absolutly Me n’a pas été performante, pour différentes raisons, dans ce nouveau contexte. Nous l’avons donc envoyée au haras. Et dès le départ, elle a connu une belle réussite. Voilà comment on passe de propriétaire à éleveur ! »
Ils ont fait le choix d’élever en France
Son premier partant, Apollo Flight (Rock of Gibraltar), lauréat de cinq courses à conditions de 2ans à 5ans sur 2.000m, s’est classé troisième de la Coupe de Marseille et du Prix Dirickx (Ls). Entres autres gagnants, elle a aussi donné Alessandro (K) (Australia), deuxième du Grand Prix de la Riviera Côte d’Azur – Jacques Bouchara (L). Au sujet du croisement qui a donné Ace Impact, les éleveurs poursuivent : « Nous regardons bien sûr le croisement sur le papier, tout en prenant conseil auprès des personnes où nos juments sont stationnées. C’est ainsi que nous en sommes arrivés à choisir Cracksman (Frankel) ! Le poulain a été élevé chez Barbara Moser, qui participe aux croisements. Elle parle allemand et cela facilite grandement la communication. Nous ne parlons malheureusement pas français. Nous aimons le fait que Barbara Moser et son compagnon soient à la tête d’une petite structure où ils s’occupent eux-mêmes des chevaux. Nous préférons élever et faire courir en France. Il y a les allocations bien sûr. Mais l’attrait de la France, c’est un programme plus vaste et la possibilité de faire courir avec plus de régularité, au quotidien et face à une opposition de meilleure qualité. Notre idée, c’est de faire preuve de patience avec les jeunes chevaux, surtout à 2ans. » Les Spanner ont trois chevaux à l’entraînement en France, deux chez Jérôme Reynier et un chez Jean-Claude Rouget. En tant que propriétaire, ils ont remporté le Derby du Languedoc (L) avec Night Endeavor (Shalaa) et le Nereide-Rennen 6. Rennen der V6/TOP 6-Wette (L) avec sa mère, Night Serenade (Golan).Â
Comment tout a commencé
Waltraut et Karl Spanner nous ont confié : « Nous allions régulièrement aux courses près de chez nous, à Baden-Baden. Une relation professionnelle avait des chevaux de course. Et c’est ainsi que nous avons mis le pied à l’étrier en nous associant avec lui. Il se trouve que l’anniversaire de mon épouse tombe au moment des ventes BBAG. Je dois donc lui acheter un bout de cheval tous les ans à cette période ! C’est un hobby coûteux, mais je pense que nous en savons plus désormais et nous arrivons à bien comprendre l’élevage. Mais l’apprentissage fut long ! Lorsqu’Ace Impact était yearling, nous avions trop de chevaux et nous en avons donc passé en vente. Désormais, nous ne vendons plus nos élèves. Pour l’instant, les produits de notre élevage nous ont plus porté chance que nos achats en vente publique. Les chevaux, et surtout les yearlings, c’est du rêve, de l’espoir… Difficile de dire qui sera bon ou qui ne le sera pas. Forcément, si nous avions su qu’Ace Impact était aussi bon, nous ne l’aurions pas vendu ! Nous avons quatre juments, toutes suitées. »
La forme du haras du Long Champ
Barbara Moser a une petite structure mais de très bons résultats. Comme avec Patascoy (Wootton Bassett), deuxième d’un Prix du Jockey Club (Gr1). Ou encore Light Infantry (Fast Company), placé des Prix Jean Prat et Jacques Le Marois (Grs1) puis deuxième du bet365 Mile (Gr3) il y a quelques jours. À la tête du haras du Long Champ, elle nous a confié : « Ace Impact est arrivé chez moi avec sa mère. C’était un foal puis un yearling qui sortait vraiment de l’ordinaire. Un vrai monsieur qu’il fallait vouvoyer. Lorsqu’il est passé en vente, Crasckman n’était pas au sommet de sa popularité car on ne connaissait pas encore la qualité de sa production. Le poulain s’est néanmoins bien vendu (75.000 €, présenté par le domaine de l’Étang) et il a eu la chance d’arriver chez un bon entraîneur, ce qui est primordial. »