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dimanche 22 décembre 2024

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Le point Klein

Le point Klein

La Parisienne, deuxième du Diane 2022, disputera dimanche le Prix Allez France à Longchamp. Son coéleveur Patrick Klein nous donne de ses nouvelles.

Jour de Galop. – Comment va La Parisienne (Zarak) ?

Patrick Klein. – Après le Prix de l’Opéra, elle est allée se ressourcer au haras du Cadran, où Pierre Talvard et son équipe l’ont chouchoutée. Elle est revenue à l’entraînement en début d’année et tout se passe selon les plans des Lerner. Après la course de dimanche, elle pourraît enchaîner avec le Corrida. Son objectif reste l’Arc, dont ses propriétaires et éleveurs ont été privés l’an dernier. Elle devrait avoir un nouveau jockey… un jeune qui ne monte pas mal… Christophe Soumillon (rires). C’est une histoire humaine, une histoire de partage, d’amitié ; un rêve.

Vous travaillez dans le secteur du textile et les courses sont votre passion. Comment êtes-vous devenu éleveur ?

Mon histoire a commencé il y a une quinzaine d’années par la rencontre d’un personnage hors normes, Pierre Talvard. J’aime les hommes de convictions. Nous avons tissé une amitié fidèle et j’ai fini, grâce à Pierre, par acquérir et rénover un petit haras pas loin du Cadran. Pierre est bien plus qu’un croyant, c’est un intégriste ! Le peu que je sache sur les modèles, les croisements, la façon de marcher des chevaux, je le lui dois. Aujourd’hui, j’élève et je fais courir en plat et en obstacle.

Vous êtes également actif au sein de France Galop, élu du comité, membre du Conseil de l’Obstacle et avez été l’un des moteurs de la commission de réforme de la gouvernance. Quel est votre regard sur l’Institution ?

Le travail de la commission a été passionnant. Nous avons rencontré et écouté nombre d’acteurs et identifié plusieurs points de blocage au sein de France Galop qui mériteraient d’être traités lors de la prochaine mandature. Beaucoup de sujets relèvent de la pratique de la gouvernance. Je pense par exemple au fait que toute organisation, dont la nôtre, doit reconnaître l’importance de déléguer, de faire confiance à ses équipes et de favoriser une culture de responsabilité et d’autonomie pour maximiser l’efficacité. Pour moi, ce sont les mots-clés si nous voulons donner un avenir à France Galop et aux courses : efficacité, agilité, adaptation. Je pense aussi qu’il faut laisser au futur président et à son conseil d’administration la stratégie et la définition des objectifs que les opérationnels auront la charge d’atteindre, c’est un préalable à toute bonne gouvernance. Et aussi arrêter d’être trop souvent dans le déni : nous devons apprendre à mettre des mots sur les maux, à être plus long-termistes au lieu de ne faire que gérer par réaction, et à nous placer dans un esprit de développement et d’anticipation – pour donner un nouvel élan ambitieux à notre filière.

Et sur le sujet plus particulier de l’obstacle ?

Chaque discipline a son propre enjeu. Celui du plat est plus lié à la compétitivité ; celui de l’obstacle est de développer sa notoriété auprès des parieurs. Il faut donc faire un vrai travail de marketing et de promotion. Grâce aux décisions prises durant le séminaire de l’obstacle et rapidement mises en action, on constate, au dernier semestre 2022, un frémissement des chiffres, tant sur la progression des enjeux que sur la réduction des courses creuses – une bonne tendance confirmée par les bons chiffres du meeting de Cagnes. À ce titre, il faut remercier la mobilisation des professionnels pour inverser la tendance baissière de ce meeting. Cela prouve que la responsabilisation des acteurs est un élément moteur pour atteindre un objectif. Si vous voulez que les courses aillent mieux, demandez d’abord aux professionnels : ils s’investiront à fond et feront bouger les lignes ! Mais pour ça, il faut leur faire confiance au lieu de les infantiliser. Il y a encore beaucoup à faire mais nous sommes sur le bon chemin et je vois une solidarité très forte de toute la filière, qui donne une énergie très positive.

Fallait-il intégrer le 2/3-1/3 dans les statuts de France Galop ?

Cette répartition des encouragements a été négociée en 1992 lors de la fusion de l’encouragement et ses steeples, afin que le plat et l’obstacle puissent vivre et perdurer. Trente ans après, l’objectif n’a pas changé et les datas actuelles confirment la justesse de cet accord. Il était donc logique de tenter d’intégrer le 2/3-1/3 dans les statuts. La proposition a été rejetée par le comité lors de la dernière mandature. Il faut en prendre acte. Et donc, par respect pour le comité actuel, ce texte n’a pas été représenté sous sa forme d’origine ou sous une autre. Mais quand même… on parle d’un accord oral qui régit la répartition des encouragements depuis trente ans, d’un accord accepté par tous qui mériterait mieux que son état actuel de simple accord tacite. Je suis pour l’inclure dans des textes. Et pour moi, il faudra en convaincre le futur comité et la future gouvernance.

Il y a quelques années, votre intervention sur les courses « creuses » dans les colonnes de JDG avait fait grand bruit. Où en êtes-vous sur ce sujet ?

Si je résume mon étude : pourquoi y a-t-il moins d’enjeux dans les courses de moins de sept partants ? D’abord et avant tout parce que le PMU réduit la variété de paris sur ces épreuves, et ensuite seulement, parce qu’il y a moins de chevaux au départ. C’est important de le rappeler, parce que l’inconscient collectif croit le contraire, à cause du « bourrage de mou » qui a été effectué par certains dirigeants du PMU à une époque. Et, si je veux aller plus loin, le niveau d’enjeux se dégrade d’autant plus que les deux facteurs – palette de jeux plus restreinte et moins de chevaux – se cumulent. Mais quand le PMU maintient son offre de jeux « 8 partants » dans une course de 7 partants, cela neutralise quasi intégralement la baisse des enjeux !

Comment a réagi le PMU à l’époque [sous la direction de Cyril Linette, ndlr] ?

J’ai eu un entretien où l’on m’a dit que mon étude ne pouvait être contestée mais que ce n’était pas la politique actuelle. Je suis prêt à remettre le sujet sur la table avec la nouvelle direction en affirmant que si le PMU change sa politique en considérant qu’une course est creuse à 6 partants et moins (contre 7 aujourd’hui), 40 % des courses creuses disparaîtront – et toutes garderont un niveau d’enjeux satisfaisant. Il ne faut plus attendre ! D’autant que dans la majorité des « grands » pays de courses, cette offre élargie sur les courses de 7 partants est appliquée.

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