Al Agaila, une dernière valse avant le haras

Quelques minutes avant le départ du Prix Miss Satamixa – Fonds Européen de l’Élevage (L), un nom circulait sur toutes les lèvres, celui d’Al Agaila (Lope de Vega). Entraînée de l’autre côté de la Manche par Simon et Ed Crisford, la représentante de la casaque bahreïnie KHK Racing avait tout pour réussir sur la côte normande. Lors de sa dernière sortie, sur le sable de Lingfield, le 7 novembre, dans les Fleur de Lys Stakes (L, 1.600m), Al Agaila finissait à seulement une demi-longueur de Queen Aminatu (Muhaarar), qui n’est autre que la tenante du titre du titre du Prix Miss Satamixa… Et pour couronner le tout, la mère d’Al Agaila, L’Amour de ma Vie (Dansili), avait également brillé dans cette même Listed deauvillaise en 2013 !

Avec tous ces paramètres en sa faveur, Al Agaila était logiquement la favorite des parieurs. Bien partie, la pouliche a été reprise pour laisser passer plusieurs de ses rivales, ce qui lui a permis de bien s’oxygéner. Mais à l’entrée de la ligne droite, Al Agaila a bien failli vivre un cauchemar. Emmurée jusqu’au poteau des 300 derniers mètres, elle est ensuite parvenue à se faufiler dans un trou de souris et, dès qu’elle a pu voir le jour, elle a dû lutter avec une autre visiteuse, Clochette (No Nay Never), qui s’était franchement assuré le meilleur. Pour finir, Al Agaila s’est révélée intraitable. Elle s’impose de deux longueurs et demie aux dépens de Clochette. Bonne finisseuse en pleine piste après avoir dû chercher son jour, Belle et Grise (Kendargent) complète le podium.

Venue au fil des courses, Al Agaila remporte ainsi la quatrième course de sa carrière sur la P.S.F. La pouliche venait tout juste de décrocher son black type dans les Fleur de Lys Stakes après avoir évolué dans les handicaps et les courses à conditions. Désormais, c’est vers une tout autre carrière qu’elle va se diriger, comme nous l’a expliqué l’un de ses entraîneurs, Simon Crisford : « Al Agaila signe une très bonne performance, nous sommes vraiment ravis. Elle gagne sa Listed avec autorité. Le plus probable, c’est qu’elle prenne sa retraite sportive. Elle va très certainement partir au haras la saison prochaine. »

Entraînée depuis peu par Karl Burke, Clochette n’avait plus été revue depuis le 19 mai, date de sa cinquième place dans les Oaks Farm Stables Fillies’ Stakes (L, 1.600m) d’York. Dans le Miss Satamixa, la pouliche disputait seulement la quatrième course de sa carrière. Inscrite à la vente d’élevage de Tattersalls, Clochette ne pouvait pas rêver mieux que de décrocher du caractère gras à quelques jours de son passage sur le ring. Satisfait, Karl Burke nous a appris : « Je suis ravi de ce qu’elle réalise aujourd’hui. Comme vous le savez, précédemment, elle était entraînée par Andrew Balding et elle est arrivée chez nous il y a peu. En effet, il y a seulement quelques mois que nous l’entraînons. C’est une belle pouliche, avec du modèle, et je pense qu’elle a encore de la marge pour l’an prochain. Elle est inscrite à la vente la semaine prochaine chez Tattersalls. Je ne sais pas quelle sera la décision du propriétaire suite à cet accessit. Dans tous les cas, cette pouliche, qui a peu couru, a une belle saison 2024 devant elle. Nous sommes venus à Deauville car il n’y a rien à courir pour elle en ce moment en Grande-Bretagne. À la maison, elle fait très bien la piste fibrée, même si elle n’a absolument aucun problème sur le gazon. Elle a d’ailleurs gagné sur le turf, à Ascot, chez son précédent entraîneur. »

Belle et Grise restait sur une quatrième place acquise dans le Tattersalls Prix de Bagatelle et sur une sixième place du Darley Prix Coronation (Ls). Sa pugnacité a fini par payer puisqu’elle parvient à décrocher son black type. Jérôme Reynier, son entraîneur, a confié : « À l’image d’Amélielympique (Olympic Glory) et Ritournelle (Camelot), Belle et Grise parvient à décrocher son black type lors de son dernier objectif de la saison. Elle se comporte bien, d’autant que c’est la première française à l’arrivée. Nous avons visé juste. Belle et Grise est une pouliche qui évolue bien, tant physiquement que mentalement. Elle était un peu allante dans le parcours, mais elle termine bien malgré tout. Pour la suite, je ne sais pas encore si elle va rester à l’entraînement à 4ans. »

Élevée par Ballylinch Stud, Al Agaila a été présentée par ses éleveurs à la vente de sélection d’Arqana, où elle avait été achetée 240.000 € par Stroud Coleman Bloodstock. C’est une fille de l’étalon de Ballylinch Stud Lope de Vega (Shamardal) et de L’Amour de ma Vie (Dansili), qui avait également remporté le Prix Miss Satamixa (L). L’Amour de ma Vie a aussi remporté les Balanchine (Gr2), a fini deuxième des Duke of Cambridge Stakes et aussi des Cape Verdi (Grs2). Al Agaila est le deuxième produit de la jument mais son premier gagnant. On lui doit aussi Valentine’s Day (Galileo), restée inédite, qui avait été achetée 1.200.000 € par Godolphin à l’Orby Sale de Goffs en 2021. Sa deuxième mère, Cuaba (Smoke Glacken), a fini deuxième du Galant Bloom Handicap (Gr2, 1.300m, dirt) aux États-Unis. Au haras, elle a ensuite produit Scuba (Tapit), gagnant des Marathon Stakes mais aussi deuxième des Monmouth Cup (Grs2), toujours aux États-Unis.

Du départ à 1.000m : 28’’43

De 1.000m à 600m : 24’’65

De 600m à 400m : 12’’03

De 400m à 200m : 10’’97

De 200m à l’arrivée : 10’’97

Temps total : 1’27’’05