Le Grand Débat
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Quid des primes ?
Pour les primes, les trois candidats sont unanimes pour les maintenir. Louis de Bourgoing a précisé : « Nous devons booster les Grs1 en intégrant une partie des primes au nominal de ces épreuves, mais aussi favoriser l’entraînement français. » Jacques Détré a mis le doigt sur la prime flottante de 10 % : « Elle doit être incorporée dans le nominal. » Pour Guillaume de Saint-Seine, il faut « procéder à des ajustements, mais 100 % de la prime doit être versé. »
Et pour les allocations ?
Sur ce thème, Guillaume de Saint-Seine a expliqué : « Il faut suivre tous les trimestres les allocations non versées, qui représentent 1,60 M€. Il faut évidemment une stabilité pour toutes les strates de notre milieu pour pouvoir prévoir les années à venir. Il faut revenir à l’équilibre et augmenter les allocations dès que la situation le permettra. » Louis de Bourgoing a précisé : « J’ai l’objectif d’augmenter de 10 % les allocations lors de ma mandature. Pour cela, il faut augmenter le sponsoring en recherchant les marques par exemple, et cela est le rôle du président. Il faut aussi augmenter les recettes hors jour de course et les entrées sur les hippodromes. Nous devons challenger le PMU et le booster, mais aussi l’écouter. Nous devons aussi pouvoir réduire les coûts dans la filière. » Jacques Détré a rebondi sur ce sujet : « Je vous trouve très optimiste avec une augmentation de 10 %. Je pense plutôt à faire procéder à un audit interne pour bien comprendre la situation, le train de vie de France Galop et la marge économique que nous avons. J’ai l’idée de faire un séminaire, comme nous l’avions fait en obstacle, avec cinq ou six thèmes sur deux jours. Je ne pense pas que la situation soit catastrophique. »
Le 2/3-1/3, gravé dans les esprits
À défaut d’être gravé dans les statuts, le 2-3/1-3 est bien ancré dans les esprits des trois candidats à la présidentielle de France Galop. Tous souhaitent le maintenir et veulent travailler à la relance de l’obstacle. Jacques Détré a précisé : « Le critère du 2/3-1/3 n’est pas indexé sur les enjeux PMU lors des courses d’obstacle, mais sur le nombre de chevaux déclarés à l’entraînement et qui courent. Et dans ce cas, nous sommes pile au 2/3-1/3. Nous souffrons en matière de partants, en plat comme en obstacle, et nous sortirons de cette crise par le propriétariat. » Pour Louis de Bourgoing : « Il faut développer les enjeux et les partants. Pour cela, il faut réduire l’accidentologie, travailler sur le programme avec les doublons entre régions proches, et peut-être réfléchir à une jauge à quatorze partants pour que les autres chevaux se rabattent sur d’autres épreuves. » La rénovation d’Auteuil fait aussi partie des sujets “obstacle” abordés. Jacques Détré, qui suit le dossier de près, a expliqué : « Nous avons eu plusieurs réunions avec la mairie de Paris pour définir ce que nous voulons. Le 14 décembre, il y aura une nouvelle réunion et nous en saurons plus. Ce projet marque la reprise en main de l’obstacle par ses acteurs. » Louis de Bourgoing et Guillaume de Saint-Seine sont tous les deux favorables à la rénovation d’Auteuil, tout en précisant qu’il faut veiller à sa rentabilité et se faire un devoir de faire revenir le public et de l’utiliser plus souvent hors jour de courses.
Les courses en régions
Les trois candidats ont reconnu l’importance des courses PMH, et Jacques Détré a rappelé qu’il ne supprimerait plus de courses provinciales : « La décision a été très mal accueillie et on ne m’y reprendra plus ! Nous devons arriver à convaincre le PMU de couvrir les courses PMH afin que les parieurs puissent jouer dessus. La province est importante pour les enjeux. Preuve en est avec la répartition des enjeux puisqu’ils viennent à 46 % de courses PMU sur des hippodromes provinciaux et à 45 % de courses PMU sur des hippodromes parisiens. » Louis de Bourgoing et Guillaume de Saint-Seine ont également appuyé l’idée de pouvoir jouer sur les courses PMH. Ce dernier a expliqué qu’il avait l’intention de : « nommer un vice-président en charge des régions et que le rôle du président était aussi d’aller dans les assemblées générales en région. Il faudrait aussi aller au congrès des maires de France pour rencontrer les maires qui gèrent des villes avec des hippodromes. »
Le PMU et la manière de travailler
Selon Louis de Bourgoing, après une période de stagnation, une période de démarrage est prévue par le PMU : « À nous de le challenger tout en lui fournissant des partants. » L’opérateur est sur le bon chemin, ce qui est aussi l’avis de Guillaume de Saint-Seine : « Le bateau a changé trois fois de cap, mais il est sur la bonne voie maintenant. Il faut cependant renouveler le nombre de parieurs, dont certains sont partis vers le pari sportif. D’ailleurs, nous avons détruit de la valeur en arrêtant le pari sportif qui permettait de convertir des parieurs vers l’hippique. Le sportif peut attirer les jeunes aux courses. Il faudra aussi réfléchir à la cote fixe… » Dans la manière de composer le calendrier, Jacques Détré a expliqué : « Il faut aussi penser aux personnes qui travaillent dans les écuries et rentrent tard des courses… Et puis, je me rappelle aussi être allé à la réunion du Grand Steeple de Compiègne. Dans un contexte peu favorable, la réunion a fait +5,8 % d’enjeux. Récemment, j’ai appris que cette réunion pourrait être avancée de deux heures… J’ai dit non ! On ne peut pas changer les choses qui marchent. Il faut que chacun s’adapte à l’autre ! »
L’État, un vrai partenaire
Les courses ont un poids très important en matière de recettes fiscales et d’emplois. Il faut en profiter et mettre en valeur les intérêts d’une baisse de la TVA pour les courses. Un sujet sur lequel les candidats sont tous d’accord. Pour Guillaume de Saint-Seine, il faut également « réfléchir à la procédure d’agréments et j’ai des relais pour faire avancer les choses. Au cours de ma carrière, j’ai noué des relations avec des cabinets des ministères. Il faut prendre le sujet de la TVA à bras-le-corps. Il serait peut-être bon également de fournir des conseils pour être assujetti à la TVA. » Attention aux cascades de contrôles fiscaux, a prévenu Jacques Détré ! Louis de Bourgoing a ajouté : « Je plaide pour faire une passerelle avec des agréments valables au trot et au galop. »
Le propriétariat, thème central
Pour tous les candidats, évidemment, le propriétariat doit jouer un rôle central. Jacques Détré a précisé : « Je veux en faire le fil rouge de ma mandature. Il faut bien traiter les propriétaires qui sont nos clients. Le budget du département propriétaire doit être augmenté. Je veux relancer le propriétariat par le digital et j’ai d’ailleurs l’objectif de nommer Charles-Hubert de Chaudenay à la tête de la commission marketing et communication. » De son côté, Guillaume de Saint-Seine souhaite « refaire une grande journée des propriétaires et des bénévoles avec, pourquoi pas, certaines épreuves réservées aux néopropriétaires. » Louis de Bourgoing a ajouté « vouloir développer la multipropriété, voire la micropropriété en faisant par exemple des syndicats de 1.000 personnes. Il faut également fournir une formation aux entraîneurs en matière de communication. Je suis très confiant pour faire revenir les propriétaires. Enfin, je pense qu’il faut permettre de réclamer un cheval via Internet. »
Le public
L’une des clés de la mandature à venir est, bien sûr, de reconquérir le public. Pour Jacques Détré, il faut mettre ses efforts sur les grandes réunions et les réunions en week-end : « J’ai l’intention de passer par le digital et des influenceurs via les réseaux sociaux pour faire revenir du monde. Il faut déléguer cela à des professionnels. » Guillaume de Saint-Seine a rebondi : « Nous sommes dans une société de loisirs concurrentiels. Et pour remettre les courses dans le cÅ“ur des Français, je pense qu’il faudrait associer quelques journées dans l’année à de grandes causes humanitaires pour sortir de l’entre-soi. » Pour Louis de Bourgoing, il faut passer par les « animations. Les Jeuxdis ont été très vertueux et la Fédération nationale des courses hippiques pourrait aider à renforcer ces animations, notamment sur les hippodromes provinciaux. »
Laboratoire indépendant : non !
Les candidats à la présidentielle de France Galop sont unanimes sur le sujet d’un laboratoire qui serait 100 % indépendant de France Galop : c’est non ! Pourquoi ? Pour Guillaume de Saint-Seine, cela ne « changera rien ! D’autant que notre laboratoire fait référence dans le monde. » Jacques Détré a précisé : « Notre laboratoire est reconnu mondialement. Mais il ne faut pas oublier que si nous avions un autre laboratoire, nous serions son principal client et nous serions aussi pointés du doigt. » Louis de Bourgoing a ajouté : « C’est un faux problème ! Mais il faudrait renforcer le travail sur les nouvelles molécules. » Le dopage est lié également au bien-être équin et les trois candidats se sont accordés sur le fait qu’il doit y avoir une traçabilité du cheval de course tout au long de sa vie. Traçabilité qui doit être associée au livret signalétique digital, comme le suggérait Jacques Détré, lequel a soumis l’idée : « Pourquoi ne pas fournir un forfait pour aider à soigner les chevaux pour qu’ils puissent se reconvertir ensuite. » Guillaume de Saint-Seine a donné sa vision : « Personnellement, je donne d’ores et déjà 1 % de mes gains à Au-Delà des Pistes que j’ai toujours soutenu. On ne peut pas forcer les gens à faire cela. Mais en revanche, nous pouvons ouvrir et faire visiter nos centres d’entraînement. Évidemment, il doit aussi y avoir une traçabilité qui doit être commune aux autres organisations de courses dans les pays étrangers. » Enfin, Louis de Bourgoing a précisé : « J’ai milité pour la baisse du nombre de sollicitations (cravache). Il faut maintenant avoir un pénétromètre sur chaque hippodrome, afin d’éviter de courir sur des pistes trop sèches. Et il faut également parler du bien-être humain et étendre le label EquuRES. » Sur ce sujet du bien-être humain, Guillaume de Saint-Seine veut faire reconnaître notre filière comme étant “en tension” (au niveau de l’emploi) auprès de l’État, ce qui permettra de recruter plus facilement hors UE. Et Jacques Détré souhaite voir le pourcentage des jockeys d’obstacle passer de 7 à 8 %.
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