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dimanche 24 novembre 2024

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Un spectacle envoûtant

Les courses au Maroc

Un spectacle envoûtant

Casablanca… Ses souks, sa mosquée Hassan II, ses quartiers, ses habitants et son hippodrome Casablanca – Anfa. Construit en 1912, c’est l’un des six champs de courses du pays aux normes internationales. Anfa se situe entre l’hippodrome d’El Jadida et celui de Rabat et accueille chaque année 39 réunions et un meeting international. Du 18 au 19 novembre, s’est déroulée la neuvième édition du Marocco International Meeting, organisée par la Sorec, où Marocains et plusieurs acteurs venant de différentes régions du monde se retrouvent le temps d’un week-end autour d’une même passion : les courses hippiques.

Par Rose Valais

rv@jourdegalop.com

Azzedine Sedrati, l’homme fort du pays

Ces événements sont également l’occasion pour les éleveurs et propriétaires de présenter leurs champions, participant ainsi à l’essor et à la valorisation de l’élevage au Maroc. Ce week-end, Azzedine Sedrati, homme fort du pur-sang anglais et arabe au Maroc grâce à son élevage, est venu voir ses élèves et représentants disputer les différentes épreuves. Nous avons eu l’opportunité de croiser son chemin : « Au Maroc, nous devons avoir entre 150 et 160 chevaux à l’entraînement, entre les pur-sang anglais et pur-sang arabes. Il était difficile d’imaginer qu’il n’y ait pas d’éleveurs ici pour “alimenter” les petits propriétaires. Il est très compliqué d’élever au Maroc à cause du climat très sec et du manque de prés verts. Seules quelques personnes ont les moyens d’avoir un élevage similaire à ceux que nous trouvons en Europe. Je suis heureux de pouvoir participer au développement du secteur économique des courses au Maroc car je suis passionné par ces chevaux. Nous organisons des ventes privées au haras où les différents propriétaires peuvent acquérir des chevaux. Lorsque sur un programme vous voyez un cheval nommé avec la particule “Fal”, il est issu de notre écurie. En France, nous avons désormais le haras de la Gisloterie qui se trouve à Sainte-Marguerite-d’Elle, en Normandie. Je m’y rends tous les mois mais c’est mon petit-fils qui s’en occupe, c’est un vrai passionné. » À la lecture du programme du samedi, 29 chevaux élevés par Azzedine Sedrati disputaient les différentes compétitions. Dimanche, ils étaient 18.

Le rond de présentation : une ambiance inégalée

Les courses hippiques au Maroc ne cessent de gagner en popularité, s’imposant comme un pilier incontournable de la culture sportive du pays. Entre tradition et modernité, cet univers continue de fasciner, offrant aux spectateurs des moments intenses et inoubliables. L’endroit qui m’a le plus impressionnée a été le rond de présentation, lequel sert également de balances. Tout se passe ici ! Je n’avais jamais vu autant d’ambiance et d’engouement au retour des chevaux. Les supporters de tous âges crient, chantent, dansent… À chaque fin de course, les lads, accompagnés de membres du public, courent pour rejoindre le cheval gagnant. Parfois ce sont vingt personnes qui se regroupent autour de la star de l’épreuve et tout cela est vraiment impressionnant ! Mais, à plusieurs reprises, certains sont un peu trop entreprenants, notamment vis-à-vis des jockeys. Samedi, un homme est entré dans l’enceinte des balances. Le jockey était à peine descendu du cheval qu’il tentait de lui arracher ses lunettes, en vain puisqu’un agent de sécurité l’a rapidement attrapé et exclu des balances. Si vous vous posez la question, il n’y a que les professionnels qui sont autorisés à entrer dans cette partie de l’hippodrome. Mais un seul agent de sécurité est en fonction et, face à une vague de vingt personnes qui arrive en courant et en criant face à vous, il ne peut pas tous les arrêter…

Un sport encore très masculin

Des hommes, il y en avait beaucoup ce week-end à l’hippodrome, aussi bien dans le vestiaire des jockeys, que dans le public, parmi les salariés d’écurie ou dans la file pour parier… Des paris qui peuvent d’ailleurs s’effectuer aussi bien au Maroc qu’en France. Et oui, samedi, j’ai pu regarder les courses qui avaient lieu à Auteuil, aux côtés des Marocains ! Mais revenons au sujet que je souhaitais évoquer : la présence majoritaire des hommes. Mais, au milieu de cette ambiance très masculine, on note malgré tout la présence de quelques femmes, dont certaines détiennent d’ailleurs des rôles majeurs. Au rond de présentation, qui, je le répète, est vraiment mon endroit favori, nous pouvions remarquer que toute l’organisation d’avant-course et d’après-course était dirigée – de main de maître – par une femme. Une petite femme, voilée et chapeautée qui gérait cela comme une vraie chef d’orchestre. Et je peux vous assurer que tout devait filer droit, sinon, le ton montait !

Notons que, samedi, la journée a tout de même eu un aspect féminin puisqu’elle a également été marquée par la présence de douze cavalières, venues des quatre coins du monde pour participer à une épreuve Fegentri. Deux Françaises étaient présentes : Margaux Collomb et Jenifer Maurer. Margaux est actuellement en tête du classement mais son expérience marocaine ne s’est pas déroulée de la meilleure des manières puisqu’à la sortie des stalles de départ, son étrivière a eu un souci, l’obligeant à enlever les étriers et parcourir les 1.300m de l’épreuve assise. Néanmoins troisième à l’arrivée, elle est tombée après le poteau, sans grand mal. Juste un coup sur le nez…

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