SANTA ANITA (USA), SAMEDI
BREEDERS’ CUP CLASSIC (Gr1)
Un jour, le Japon gagnera et ce jour est peut-être arrivé
Une défaite dans la Breeders’ Cup Classic (Gr1) ce serait comme un nouveau Pearl Harbor. En 1993, les Américains ont vu un caprice du destin dans la victoire du français Arcangues (Sagace) à 133/1. Le succès de l’anglais Raven’s Pass (Elusive Quality), sur la P.S.F. de Santa Anita, en 2008 les a convaincus de revenir sur le dirt. Les analystes américains évoquent avec respect (et crainte) la candidature du japonais Ushba Tesoro (Orfèvre). Ce lauréat de la Dubai World Cup (Gr1) n’a connu qu’une défaite depuis avril 2022. Sept courses, six victoires et une troisième place, tel est son palmarès sur le dirt. Le 3ans Derma Sotogake (Mind Your Biscuits) est la seconde chance du Japon, et son jockey, Christophe Lemaire, est assez optimiste. Le poulain a terminé sixième, sans démériter et avec des excuses, du Kentucky Derby (Gr1).
L’Amérique sans les meilleurs
Cette année, il n’y aura pas, parmi les locaux de Flightline (Tapit), Arrogate (Unbridled’s Song) et American Pharoah (Pioneerof the Nile). Mais même sans champions, Ushba Tesoro et Derma Sotogake, dans une édition “normale” de la Breeders’ Cup Classic, auraient été à ranger au rayon des outsiders. En 2023, la donne est très différente. La faute à une équipe américaine qui a perdu deux des trois lauréats des courses de la Triple Couronne, Mage (Good Magic) et Arcangelo (Arrogate). Mais aussi des 3ans de haut niveau comme le champion de la génération à 2ans Forte (Violence), ou encore le prometteur (et malheureux) Geaux Rocket Ride (Candy Ride). Résultat des courses : aucun poulain ayant conclu dans les trois premiers des courses de la Triple Couronne ou des Travers Stakes (Gr1) ne sera au départ !
Arabian Knight sur sa fraîcheur
En début de saison, Arabian Knight (Uncle Mo) était jugé comme le principal atout de Bob Baffert pour le Kentucky Derby (Gr1). Pour lui donner la chance de courir à Churchill Downs, le poulain était passé sous l’entraînement de Tim Yakteen. Mais, quelques jours plus tard, le rêve s’est évaporé, et Arabian Knight a retrouvé son box. Après six mois d’absence, il a ponctué son retour en compétition dans les Haskell (Gr1) par une troisième place avant de remporter de bout en bout le Pacific Classic (Gr1). Il possède de la fraîcheur (quatre courses dans sa carrière), mais manque d’expérience et, s’élançant de la stalle 12, il sera contraint de produire un effort conséquent pour espérer aller de l’avant…
White Abarrio et les miracles de Dutrow
Le meilleur des chevaux d’âge se nomme White Abarrio (Race Day). L’an dernier, il a remporté le Florida Derby (Gr1) avant de connaître un net déclin (six courses sans gagner) et de “tomber” dans les courses à conditions. C’est à la mi-mai que ses propriétaires ont décidé de changer d’entraîneur. Il est passé des boxes de Saffie Joseph à ceux de Richard Dutrow qui avait retrouvé sa licence après dix ans de suspension. Lors de sa première sortie pour l’entraînement “Dutrow”, White Abarrio s’est classé troisième du Met Mile (Gr1) et, dans les Whitney Stakes (Gr1), il s’est baladé s’imposant de six longueurs. Un miracle ? Peut-être mais il convient de prendre sa candidature au sérieux.
Bright Future sur la montante
Pour les amateurs d’outsiders, on citera Bright Future (Curlin), pensionnaire de Todd Pletcher qui a couru deux fois à 3ans mais dont la forme est en hausse comme l’atteste un succès dans le Jockey Club Gold Cup (Gr1) de Saratoga. Le 3ans Saudi Crown (Always Dreaming), encore inédit le 15 avril, a progressé à chacune de ses sorties et il a remporté le Pennsylvania Derby (Gr1). Il aime aller de l’avant. Un autre 3ans possédant une évidente marge, Dreamlike (Gun Runner), pourrait jouer les trouble-fête, alors que Zandon (Upstart), troisième du Kentucky Derby en 2022, se montre très régulier.