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dimanche 24 novembre 2024

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Un projet génomique d’envergure en Normandie

Un projet génomique d’envergure en Normandie

Les acteurs du trot, du galop et des sports équestres pourraient bénéficier d’indicateurs issus de la recherche en génomique dans les années à venir. La Normandie participe au financement d’un grand projet de recherche. Hervé Morin, président du Conseil régional, a répondu à nos questions

Jour de Galop. – Comment ce projet ambitieux est-il né  ?

Hervé Morin – Labéo vient de remporter le marché des identifications génétiques pour le Sire. Ce qui était fait hier en Allemagne le sera désormais à Caen. En plus du travail de Maisons-Alfort, il y a donc une dynamique autour de l’Ifce, de l’Inrae, du Cirale, de Labéo et des start-ups de cette filière. Nous voulons positionner la région Normandie comme un leader de la recherche et des applications en matière de génomique équine. Et cela passe par des investissements publics pour soutenir ladite recherche. En dialoguant avec des chercheurs, comme Anne Ricard par exemple, j’ai pris conscience de l’importance d’être en avance sur ces sujets et d’aller bien au-delà des contrôles de filiations. Cela repose sur des équipements et des infrastructures, à l’image du Cirale. Mais aussi sur des équipes. Anne Ricard nous a proposé un programme que nous financerons, je l’espère, avec la Région, le Fonds Éperon, des fonds européens, l’Ifce… Il se divise en trois axes :

  • l’hérédité à l’aptitude sportive,
  • l’hérédité en matière de santé (problèmes ostéoarticulaires, systèmes respiratoires, résistance aux pathogènes, troubles locomoteurs…),
  • les conséquences de l’inbreeding et des facteurs environnementaux.

À terme, nous voulons développer des indicateurs sur ces trois thèmes au service des acteurs de la filière, qu’ils soient acheteurs, éleveurs, entraîneurs… Il y a toujours beaucoup de  réticences à travailler sur la génétique et l’hérédité du cheval. Je pense qu’au contraire, si nous voulons continuer à nous affirmer comme une place forte de la filière dans le monde, nous devons répondre aux attentes du marché, en essayant d’être en avance sur les autres. Nous voulons être en capacité de fournir toute une série d’informations complémentaires à la personne qui veut acheter un foal, un yearling, une poulinière… Cela aide aussi l’éleveur à ne pas commettre d’erreurs.

Dans l’histoire de notre filière cheval, les avancées scientifiques ont parfois eu des conséquences néfastes sur le plan économique pour les éleveurs. C’est le cas de la visite d’achat par exemple. Ne craignez-vous pas d’augmenter le taux de chevaux qui se vendent à perte ? Ou de diminuer la valeur du stock des éleveurs français dans le cas où les indicateurs mettraient en avant une probabilité négative chez certains reproducteurs ou certains jeunes chevaux à vendre ?

Si l’éleveur rentre dans une démarche de sélection avec l’aide des indicateurs développés, sa production répondra mieux aux attentes du marché et il n’aura pas de problème d’augmentation des invendus.

Par ailleurs, dans tout projet de recherche, nul ne peut connaître en avance les conclusions et les applications. Rien ne peut prédire une quelconque conséquence négative sur le marché avec le programme que nous lançons.

Au-delà des questions de transmission d’aptitude sportive, il faut aussi penser en matière de santé. En tant qu’éleveur, les indicateurs vont m’aider à diminuer la probabilité d’avoir des chevaux ayant des problèmes comme la myopathie par exemple.

Enfin, si la Normandie et la France ne se positionnent pas, d’autres régions du monde le feront à notre place. On ne peut pas mettre ces sujets d’avenir sous le tapis. Notre devoir, c’est d’être actifs et ambitieux, surtout dans un marché en quête perpétuelle de transparence. C’est une manière de nous distinguer positivement sur la scène internationale. Et si nous y parvenons, l’ensemble de la filière en sortira gagnante.

Sept à huit chercheurs vont travailler sur ces sujets pendant cinq ans, à partir de 2024.

Il y a aussi une question d’éducation à ces sujets scientifiques pour que les éleveurs s’en emparent…

Absolument. Et dans un premier temps, nous allons produire un Abécédaire qui rassemblera l’ensemble des connaissances actuelles sur le sujet. Il sera à la disposition de tous les membres de la filière cheval dans les mois à venir. La moitié des chevaux français sont élevés en Normandie. Et nous devons pouvoir fournir ce type d’information aux éleveurs.

Quel regard portez-vous sur les élections au galop ?

S’il y a une proposition que tous les candidats devraient faire… c’est la réforme du mode électoral. C’est une tambouille absolue. Au point de se demander si cela a du sens de voter. Et c’est un homme politique qui vous le dit ! Quand vous votez pour une liste, vous ne savez pas qui elle va soutenir au moment de choisir le président de France Galop. C’est d’une opacité à peine croyable. En tant qu’électeur, je sais qui je souhaite voir au poste de président de France Galop… mais je ne sais pour qu’elle liste voter afin d’apporter ma voix à ce candidat !

Je n’ai pas aimé la présidence d’Édouard de Rothschild, tant il m’a semblé politique et “démago” – c’est quand même un comble ! – mais je trouve les discours en général très sombres par rapport à la réalité… 

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