Matthieu Havart, champion du monde des amateurs en obstacle et (bientôt) en plat
Cette année, le roi des amateurs c’est lui, Matthieu Havart ! Âgé de 39 ans, ce professeur de physique chimie est notre représentant français lors du championnat du monde Fegentri, en plat mais également en obstacle.
Samedi 28 octobre, Compiègne accueillait la dernière épreuve du circuit réservé à l’obstacle. Après cette étape, Matthieu Havart, bien que septième, était sacré champion du monde ! Vingt-quatre heures plus tard, c’est à Rome qu’il s’est assuré le titre dans le circuit réservé au plat, alors qu’il lui reste une étape, le 19 novembre à Pise. Mais avec son avance au classement, aucune crainte à avoir, il ramènera bien l’or !
« Avant la dernière étape de Compiègne qui a eu lieu samedi, j’avais six points d’avance. Mon principal adversaire était le représentant suédois. À l’issue de l’épreuve, il a terminé sixième, juste devant moi. En revanche, il n’a pas réussi à récupérer de points au classement général. Ce succès, je le dois à mes deux victoires et aux différentes places qui m’ont apporté des points pour le palmarès du championnat. C’est assez fou de le remporter ! Je n’avais pas la prétention de finir en tête. C’était déjà une belle opportunité d’être le représentant français et la victoire était un “bonus”. Il ne faut pas hésiter à passer sa licence d’amateur. Nous faisons de belles rencontres, nous avons accès à de beaux événements, à l’image du championnat Fegentri, et il faut croire en sa chance. J’ai 39 ans et je réalise ma meilleure année avec, pour l’instant, cinq gagnants. J’essaye d’aller monter plusieurs fois par semaine à l’entraînement, de faire des footings lorsque mon emploi du temps me le permet, entre ma vie professionnelle et personnelle… »
Des courses de poneys au rang des amateurs
« J’ai eu l’opportunité de prendre part à  des courses de poneys à partir de 15 ans. J’avais participé à une animation sur un hippodrome avec des poneys de centre équestre. J’y ai remporté deux épreuves. Une fédération de courses de poney était présente, ils m’ont remarqué et c’est de cette manière que l’aventure a commencé. J’ai tout de suite accroché. À 18 ans, j’ai passé ma licence d’amateur, c’était une suite assez logique. Je n’avais aucune difficulté au niveau des études. Les premières années, je ne pouvais pas monter énormément vis-à -vis de ces études qui m’ont contraint à arrêter pendant six ans. Depuis cinq ans, grâce à des entraîneurs qui m’ont sollicité pour que je remonte en course, j’ai repris ma licence. Je suis également propriétaire chez Erwan Grall et Mikaël Mescam. »
Professeur de physique chimie
« Je suis actuellement professeur de physique chimie au collègue et formateur à l’Université. Ma situation professionnelle est stable et elle me permet de pratiquer ma passion. Nous avons eu le planning des courses Fegentri assez tôt, j’ai pu m’organiser facilement. La plupart des épreuves ont lieu le week-end, ce qui me permet de joindre l’utile à l’agréable. Ma compagne et ma fille me suivent dès qu’elles en ont la possibilité, cela nous permet de faire du tourisme ! Il y a eu deux ou trois réunions où j’ai dû m’organiser pour décaler l’intégralité de mes séances afin de participer aux étapes du championnat. Mes élèves ne sont pas au courant, c’est un peu mon “jardin secret… »
Une préférence pour la discipline de l’obstacle
« Le matin, je monte chez Isabelle Pacault, Sylvain Dehez et Pascal Adda à Maisons-Laffitte. Avant, je montais chez Guy Cherel puis chez Erwan Grall. Dès que j’en ai l’occasion, je me rends chez ce dernier ainsi que chez Mikaël Mescam qui est à l’origine de mon retour en compétition. J’ai une préférence pour l’obstacle. J’aime l’adrénaline que me procurent les courses, la vitesse, la malléabilité et la capacité à s’adapter aux chevaux. J’aimerais vraiment gagner à Auteuil où j’ai pris de nombreuses places. »
Un championnat et des voyages
« Être le représentant français lors du championnat était une vraie surprise pour moi. J’ai eu la chance d’avoir le soutien de plusieurs membres du comité du club. Habituellement, il y a un représentant différent pour le plat et pour l’obstacle, mais j’ai pu avoir l’opportunité de participer aux deux disciplines. C’est un honneur de représenter la France, de porter la casaque bleue, blanc et rouge et de la faire briller à l’étranger. Pour tous sportifs, c’est un aboutissement. J’ai gagné une étape en plat et en obstacle. L’une des plus belles étapes a été celle de Cork, en Irlande, où j’ai pu porter la casaque McManus. J’ai également pu gagner à Pardubice, en République tchèque. Ce championnat nous permet de voyager, de découvrir des hippodromes incroyables ainsi que de créer des liens entre les différents amateurs des autres pays. J’ai pu monter dans treize pays différents comme l’Irlande, la République tchèque, l’Angleterre, la Suède, la Norvège ou encore l’Italie… Je remercie le club des Gentlemen-Riders et Cavalières pour l’organisation de ce championnat, sans lequel rien ne serait possible, ainsi que les entraîneurs qui me soutiennent, ma famille, ma compagne et ma fille qui est à fond derrière son papa… »