0,00 EUR

Votre panier est vide.

0,00 EUR

Votre panier est vide.

vendredi 22 novembre 2024

AccueilAutres informationsGérard Larrieu : « En l’espace de 50 années, le cheval arabe a progressé...

Gérard Larrieu : « En l’espace de 50 années, le cheval arabe a progressé comme le pur-sang anglais en plusieurs siècles »

Gérard Larrieu : « En l’espace de 50 années, le cheval arabe a progressé comme le pur-sang anglais en plusieurs siècles »

Il fait partie des rares courtiers qui peuvent se targuer d’avoir acheté de nombreux gagnants classiques, mais aussi une lauréate du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe et un vainqueur de la Melbourne Cup. Pour Gérard Larrieu, tout a commencé avec les pur-sang arabes. Une race qui lui est chère et pour laquelle il continue de s’impliquer en tant qu’éleveur et propriétaire.

Medica

« Mes parents élevaient. À l’âge de 14ans, le premier cheval que j’ai acheté était une jument arabe. Elle s’appelait Medica (Ourour) et on la retrouve encore dans le pedigree de certains bons gagnants, comme chez Darike (Dormane), le père d’Azadi (Darike). Cette histoire familiale se poursuit en association avec mes frères au haras de Saint-Faust. Avec les chevaux arabes, on peut être en compétition avec les meilleurs. Et nous avons beaucoup développé notre effectif dans ce sens. Aujourd’hui, nous avons une vingtaine de poulinières arabes. Nous avons aussi des juments pur-sang anglais pour l’obstacle. Dans ces deux disciplines, il n’est pas statistiquement impossible d’obtenir un crack. C’est plus difficile en plat avec un pur-sang anglais. 

J’ai touché à de nombreux aspects de notre filière, de l’entraînement au poulinage, en passant par les saillies… Mais mon passeport, celui qui m’a ouvert toutes les portes, c’est le cheval arabe. Sans lui, je n’aurais pas pu évoluer professionnellement. J’aurais certainement fait un autre métier dans la filière cheval. Face aux Français, les Anglais ont souvent un sentiment de supériorité sur le plan hippique. Mais il faut faire valoir nos atouts… et le cheval arabe en est un ! »

Easter de Faust

« Petit à petit, avec mon frère Jean-Paul, nous avons construit un élevage de pur-sang arabes, en achetant des femelles. La première jument dans laquelle nous avons vraiment investi une somme importante, dans l’objectif d’en faire une poulinière, n’est autre que Gabie de Carrère (Manganate), la deuxième mère d’Easter de Faust (Mahabb) qui a remporté le Qatar Arabian Trophy des Pouliches (Gr1 PA).

Petite-fille de Nevadour (Ourour), Gabie de Carrère nous a donné plusieurs black types. Alors qu’elle était âgée de 15ans, nous avons reçu une offre importante et nous avons vendu la jument. Mais pour ne pas perdre la souche, nous avons conservé deux de ses filles au haras : Vega de Faust (Munjiz) et Ayisha de Faust (Al Sakbe). Malgré les offres, nous avons toujours conservé ces deux poulinières. La victoire d’Easter de Faust, une fille d’Ayisha de Faust, vient récompenser l’ensemble du travail accompli par les personnes qui œuvrent au haras de Saint-Faust.

Le programme français pour les jeunes chevaux est une chance. Il s’étale sur un temps suffisamment long durant la saison et cela permet de ne pas avoir à mettre la pression aux jeunes. Il est possible de les attendre s’ils sont un peu tardifs. 

Karmel de Faust (Akbar) a été tête de liste des pères de gagnants pendant des années en Russie. »

Madjani

« C’est John Ferguson qui a conseillé à Richard Lancaster, alors au service de feu le cheikh Hamdan Al Maktoum de faire appel à mes services pour les chevaux arabes. Notre collaboration a ainsi commencé dans la première partie des années 1990. Et elle a duré jusqu’à la disparition de cheikh Hamdan. Combien de bons chevaux ai-je achetés pour lui ? Honnêtement, je ne sais pas. Des poulinières aux chevaux de course, la liste est longue. Ce fut notamment le cas d’Al Saoudi (Nuits St Georges) qui venait de gagner la bonne course de Deauville sous les couleurs de Faiz Al Elweet. Al Sakbe (Kesberoy) venait d’aligner sept victoires de rang.

Al Jakbar (Al Sakbe) fut acheté foal. Madjani (Tidjani) a été acquis après une victoire à 3ans, en débutant, pour le compte de son éleveur, entraîneur et propriétaire Pierre Hoyeau. Il est devenu le champion connu de tous, remportant trois fois la Kahayla Classic (Gr1 PA) ! »

Commerce

« Par le passé, les chevaux à l’entraînement étaient beaucoup plus faciles à acheter. On pouvait trouver des sujets confirmés qui restaient sur des grandes victoires. Aujourd’hui, c’est presque impossible et il faut donc acheter de plus en plus tôt. 

Pendant un temps, j’achetais des chevaux à l’entraînement avant leurs débuts, comme Ouragan du Cayrou (Dormane) ou No Risk Al Maury (Kesberoy). Il y a deux ou trois décennies, la majorité des chevaux débutait sous les couleurs de leurs éleveurs. Et en fin d’année… ils avaient tous changé de propriétaires ! Depuis, les grands propriétaires du Golfe ont monté des élevages d’envergure, avec des effectifs conséquents. Et ils sont nombreux dans ce cas en France. De fait, les petits éleveurs français traditionnels ont pour leur majorité disparu : la compétition est devenue très dure. Il n’y a jamais eu autant de pur-sang arabes à l’entraînement en France. Mais désormais, il ne reste qu’une poignée d’éleveurs commerciaux français avec une quinzaine de juments. Et quelques particuliers avec une ou deux juments. Par conséquent, sur le marché à l’entraînement, il y a très peu d’offres. Beaucoup moins que par le passé. Durant la même période, la qualité des élevages a explosé : aujourd’hui, le pur-sang arabe est aussi bien élevé qu’un pur-sang anglais. Ils sont débourrés de la même manière et par les mêmes professionnels. Enfin, ils sont confiés à des entraîneurs français de premier plan qui sont tout aussi capables de remporter des Gr1 avec les pur-sang anglais. En l’espace de 50 années, le cheval arabe a progressé comme le pur-sang anglais en plusieurs siècles. Ils vont plus vite, mais ils sont aussi plus fragiles. Par ailleurs, comme dans toutes les races, la sélection précoce des chevaux améliore la race. Plus on travaille les chevaux tôt, plus ils deviennent résistants… à condition de les respecter. La réussite des chevaux d’obstacle français en Angleterre et en Irlande représente l’un des meilleurs exemples. »

Arawak d’Aroco

« L’exemple même du bon cheval avec un pedigree imparfait, c’est Arawak d’Aroco (Manganate). Sa mère est par Fawzan (Tuhotmos). Du côté maternel, ce sont des chevaux d’endurance. La famille a pris de l’ampleur avec le temps, mais au départ ce n’était pas grand-chose. Arawak d’Aroco fut le premier bon de cette souche. Je l’ai acheté le jour de ses débuts. Il s’était échappé… c’était un sujet assez difficile. Malgré son absence de pedigree maternel, il est devenu un champion. Arawak d’Aroco est né en 1992, l’année où je me suis rendu au Qatar pour la première fois. J’étais invité par Son Altesse le cheikh Mohammed Al Thani. Et quelques années plus tard, je lui ai vendu le cheval. Ce fut le début d’une longue collaboration et c’est à cette époque que le cheikh Mohammed Al Thani a acheté une bonne partie des juments de base de son élevage… Parmi les grands souvenirs, il y a la réunion de courses du 2 juin 1996. Arawak d’Aroco remportait le Derby des pur-sang arabes, Élixir de Bastorre (Tidjani), le Prix du Président des Émirats Arabes Unis. Et Ragmar (Tropular), le Prix du Jockey Club (Gr1), sous les couleurs de Jean-Louis Bouchard… Je me souviens aussi de Parador (Dormane). »

Manark

« Manark (Mahabb) m’a été recommandé par Damien de Watrigant. Après ses débuts victorieux, il est passé sous les couleurs d’Hamdan Al Maktoum avec la réussite qu’on lui connaît à l’international.

Jean-Marc de Watrigant, l’éleveur de Manark, est un vrai puriste. On lui doit beaucoup dans la réussite du pur-sang arabe français de course. Même quand les chevaux arabes ne valaient rien et qu’il n’y avait donc aucun retour financier, il les élevait avec le même soin que les meilleurs pur-sang anglais. Il n’a jamais mégoté. Il a toujours fait de la sélection, avec passion. Et comme par hasard, savez-vous avec qui il a fait son service militaire ? Avec François Boutin ! Ça ne s’invente pas. Deux hommes profondément tournés vers la sélection ; deux hommes voulant le meilleur. Ce ne sont pas des maquignons. Et je me reconnais dans leur motivation pour la qualité. Si les courses en France ne devenaient que des handicaps de deuxième épreuve… j’élèverais des oies. »

 

Djainka des Forges

« Au départ, j’ai acheté Djamour des Forges (Tidjani), suitée de Djainka des Forges (Kerbella), pour mon propre compte. Le cheikh Mohammed Al Thani m’a alors demandé de lui trouver des filles de Tidjani (Flipper). J’ai donc proposé Djamour des Forges en précisant qu’il fallait attendre le sevrage… ou acheter les deux. J’ai appuyé en faveur de la deuxième option et je lui ai vendu le lot, c’est-à-dire mère et fille. Djainka des Forges a été élevée à Saint-Faust lorsqu’elle était foal. Par la suite, elle l’a été en Angleterre chez le frère de son propriétaire. »

Hadi de Carrère

« Bien que battu pour ses débuts, Hadi de Carrère (Nieshan) était physiquement beaucoup plus puissant que les autres, et était présenté par un entraîneur, Éric Dell’Ova, qui laisse de la marge aux jeunes chevaux. Le gagnant était très estimé par Thomas Fourcy. Un bon cheval de l’un de mes clients était aussi dans la course. À partir du moment où l’on voit un poulain immature qui arrive à faire galoper le meilleur Fourcy, on peut y aller les yeux fermés… »

Lady Princess

« C’est aussi ce qui s’est passé pour Lady Princess (General). Cela fait près de quatre décennies que je travaille pour Sheail bin Khalifa Al Kuwari ! Lors des débuts de la pouliche, à Toulouse, je n’étais pas aux courses… et je n’ai donc pas vu qu’elle était aussi petite ! Je l’ai vue dérouler son action hors normes à la télévision. Avant même qu’elle soit sortie de piste, j’avais décroché mon téléphone et lorsqu’elle a posé pour la photo du vainqueur, l’affaire était conclue. Des chevaux comme elle, on en croise un tous les 20 ans. Elle avait un moteur exceptionnel. Cette pouliche n’était pas grande. Et pas lourde non plus. C’est une des raisons de sa longévité : à grande vitesse, la presse n’est pas la même sur les articulations.  »

Avenir

« Ça fait 30 ans qu’on me dit que les courses de pur-sang arabes sont foutues. Je constate que le Qatar, Oman, les Emirats arabes unis… continuent d’être actifs dans leur rythme de croisière. Le Koweït arrive sur le marché avec des moyens. L’Arabie saoudite va devenir un acteur majeur, avec beaucoup de personnes investies, des allocations élevées… Mais dans le même temps, l’offre de pur-sang arabes de course est très réduite sur le marché. On peut penser que nous sommes à la veille d’un redémarrage. »

VOUS AIMEREZ AUSSI

Les plus populaires