Shamalgan de retour au haras des Granges
Cheval de cœur de son éleveur Mathieu Daguzan-Garros, Shamalgan va faire la monte sur son lieu de naissance en 2024.
L’histoire de Shamalgan (Footstepsinthesand) est marquée par les voyages à travers l’Europe. Élevé dans le Sud-Ouest chez Mathieu Daguzan-Garros (Haras des Granges), il a été vendu yearling, en août 2008, à Deauville. Direction la Tchéquie, où il est entraîné par Arslangirej Shavuyev. Rapidement, le niveau local montre ses limites face au talent de Shamalgan qui vient tenter sa chance en France. À 2ans, il termine déjà troisième du Prix de Condé (Gr3), avant, quelques mois plus tard, de réaliser une performance extraordinaire dans la Poule d’Essai des Poulains (Gr1) de Lope de Vega (Shamardal) où il obtient la troisième place. Longtemps parmi les trois derniers durant le parcours, il a terminé quasiment aussi vite que le lauréat et que le futur gagnant de Gr1 Dick Turpin (Arakan). Pour l’histoire, il faut rappeler que Shamalgan était arrivé de Tchéquie à Longchamp le matin même de la course seulement ! Quels que soient son entourage et l’endroit où il a couru, Shamalgan a toujours su répondre présent, de 1.400 à 2.000m. En 2013, sous l’entraînement de Xavier Thomas-Demeaulte, il va connaître la consécration qu’il méritait au plus haut niveau. Il s’impose dans le Premio Vittorio di Capua (Gr1 – terrain bon souple), sur 1.600m, avant de confirmer sur 2.000m en prenant la deuxième place du Premio Roma (Gr1 – terrain collant). À son sujet, Xavier Thomas-Demeaulte dira que c’est le cheval le plus dur qui lui ait été donné d’entraîner. Le cheval, après avoir sailli, est reparti à l’entraînement et il a gagné à l’âge de 9ans sous un quatrième entraînement différent.
Sa production
Au haras, Shamalgan a peu sailli lui qui a changé plusieurs fois de lieu de monte. Au total, il n’a eu “que” 69 partants dans cette discipline à partir d’une jumenterie modeste. Malgré ces conditions peu propices, son Average Eearning Index est bon (1,25). On lui doit notamment la gagnante classique Toskana Belle (Preis der Diana, Gr1), le bon 2ans Anima Rock (2e du Critérium du Béquet, L), mais aussi Aude (plusieurs fois placée de Listed), Ciao Pa‘ (3e du Prix Montenica, L), ou encore l’AQPS Fan of Sea (Prix du Bourbonnais, Gr2 AQPS).
Sur les obstacles, près de la moitié de ses partants a gagné et on se souvient en particulier de la victoire à Auteuil de l’AQPS Gnafron (Shamalgan) dans le Prix Laniste. Mathieu Daguzan-Garros analyse : « C’est un peu une histoire de sentiment. Shamalgan est un cheval de cÅ“ur. Véritable stakhanoviste, il a beaucoup voyagé et est passé six fois sur un ring de vente. Il a couru partout et a même alterné reproduction et compétition. Avec peu d’opportunités, il a donné de bons chevaux qui ont hérité de sa dureté. Ses propriétaires sont aussi très attachés à lui. C’est un cheval capable de produire à la fois en plat et en obstacle. Il devrait bien croiser avec les juments du Sud-Ouest, pur-sang comme anglo-arabes. C’est un beau cheval, chic et très expressif. »