En quarante ans, le Fonds Européen de l’Élevage a reversé 150 millions d’euros d’allocations
Le Fonds Européen de l’Élevage – ou European Breeders’ Fund en anglais – fête ses quarante années d’existence. S’il fait partie du quotidien des acteurs du galop, son fonctionnement reste relativement méconnu. Nicolas de Chambure a levé le voile sur cet atout précieux de la filière européenne.
Cette année marque le 40e anniversaire du Fonds Européen de l’Élevage. Ce programme a été lancé en 1983 dans le but de valoriser les maidens de 2ans outre-Manche, alors que les allocations de ces courses étaient menacées par le manque d’enthousiasme des parieurs britanniques. Une mission qui a sensiblement évolué par la suite. La France et l’Allemagne ont rejoint le Fonds Européen de l’Élevage trois ans après sa création, en 1986. Le principe est simple : pour que leurs produits puissent courir les maidens liés à ce fond, il faut inscrire leurs pères, les haras reversant une partie des profits générés par les saillies desdits étalons. Lors de sa création, l’objectif était également de soutenir l’étalonnage européen, à une époque où beaucoup de juments de premier plan traversaient l’Atlantique pour être saillies (dans le Kentucky notamment). L’importance commerciale prise par le fonds a poussé des haras du monde entier à inscrire leurs sires (République tchèque, Hongrie, Italie, Espagne, Suisse, Turquie, Japon… et même États-Unis). En quarante ans d’existence, le Fonds Européen de l’Élevage a reversé 150 millions d’euros d’allocations au niveau européen.
La France a deux représentants au Fonds Européen de l’Élevage, Nicolas de Chambure (pour la Fédération des éleveurs du galop) et Stéphanie Chapman (France Galop). Nicolas de Chambure détaille : « C’est un véritable cercle vertueux au service de l’élevage et de l’étalonnage européen. Au niveau de France Galop, le Fonds Européen de l’Élevage est supervisé par un comité de six personnes avec notamment des éleveurs et des propriétaires. Son rôle est d’établir la répartition des contributions venues des étalonniers. D’année en année, cela peut donc évoluer. La contribution se fait selon un barème précis : on part sur la base du prix public d’une saillie auquel on applique un coefficient selon le nombre de juments couvertes par l’étalon lors de l’année en question. Plus l’étalon saillit… plus la contribution est élevée. En France, par année, le Fonds Européen de l’Élevage contribue aux allocations à hauteur d’un million d’euros environ. Ce fonds fait partie du paysage depuis longtemps et il n’est peut-être pas reconnu à sa juste valeur. Il vient aider des catégories en particulier, de manière réfléchie, en supplément d’une allocation de base. Son apport va bien au-delà du Critérium du Fonds Européen de l’Élevage (L) qui se court au mois d’août à Deauville. Il faut aussi souligner que le fonds apporte sa contribution aux courses d’obstacle. La longévité de ce programme atteste de sa pertinence et de sa capacité d’adaptation. Nous avons par exemple renforcé le programme des femelles, pour les aider à rester à l’entraînement à 4ans, mais également des Listeds pour mâles de 3ans qui étaient un peu en perte de vitesse. Nous avions aussi étudié le cas du Prix du Bois (Gr3). »
Aujourd’hui, la très grande majorité des étalons français sont inscrits. Pour ceux qui ne le sont pas, la pénalisation est réelle car leur production ne peut pas prendre part à un nombre important d’épreuves pour jeunes chevaux ce qui est assez dissuasif pour les acheteurs : « Il est néanmoins possible pour les éleveurs et les propriétaires de réinscrire des chevaux à ce programme au cas où l’étalonnier n’a pas souscrit. C’est le cas pour certains produits d’étalons américains par exemple. » Cette inscription des produits d’étalons ne faisant pas partie du fonds va de 600 € avant le 31 mai de l’année de yearling à 12.000 € pour un 2ans. Pour retrouver la liste des étalons qui font partie du Fonds Européen de l’Élevage, cliquez ici.