La vente d’octobre compte sur la bonne tenue du middle market
Arqana lance sa vente d’octobre mardi. Elle s’étendra jusqu’à samedi, avec un catalogue de plus de 730 lots. Éric Hoyeau (président directeur général), Freddy Powell (directeur exécutif) et Ludovic Cornuel (directeur bloodstock) ont répondu à nos questions.
Jour de Galop. – Les résultats à haut niveau des yearlings vendus à Deauville – d’Ace Impact à Paddington – ont eu un effet très bénéfique sur l’activité à la vente d’août. Peut-on espérer la même chose en octobre ?
Arqana. – Avoir deux poulains issus des ventes de Deauville dans les cinq meilleurs chevaux du monde, cela marque les esprits. Paddington (Siyouni) est un vrai moteur pour la vente d’octobre, notre deuxième vacation pour les yearlings. Ace Impact (Cracksman) et lui font beaucoup pour la promotion de l’élevage français d’une manière générale… Nous venons de passer plusieurs jours à Newmarket et les gens en parlent beaucoup. Il faut aussi souligner le fait que la réussite commerciale de la vacation d’août 2023 a également marqué les esprits chez les vendeurs européens. Et ce d’autant plus que ce segment du haut de gamme a connu une saison de vente contrastée par ailleurs.
Faut-il s’inquiéter de l’état du marché à Newmarket ? L’ambiance des ventes anglaises se répercute-t-elle automatiquement à Deauville ?
Il y a un lien, forcément. Par exemple, si les pinhookers, dans un « marché d’acheteurs », se fournissent beaucoup à Newmarket, ils sont un peu moins actifs ensuite. Cela étant dit, il faut aller dans le détail et ne pas faire de raccourcis.
Cette catégorie d’acheteurs ne vient pas à Deauville pour les mêmes yearlings qu’en Angleterre. Ici, la prime française a toute son importance. Et au mois d’octobre, la clientèle française a une place encore plus forte. Enfin, il ne faut pas oublier les acheteurs allemands.
Enfin, après une année 2022 exceptionnelle, le marché ne s’est pas effondré à Newmarket. Il ne faut pas verser dans le catastrophisme. En détaillant les résultats, on voit clairement que c’est la partie haute du marché – au-delà des 300.000 Gns – qui a souffert là -bas. Ce n’est pas le profil de yearlings que l’on retrouve en octobre à Deauville. La tranche comprise entre 100.000 et 300.000 Gns s’est bien tenue. Et c’est aussi le cas de la tranche en dessous de 100.000 Gns. Le marché qualitatif du milieu de gamme a bien résisté.
Pourquoi proposer cette année une partie 1 sur une seule journée ?
Nous avons un avion en provenance de Newmarket avec des courtiers et acheteurs étrangers. La variété des acheteurs, c’est important. Nous avons décalé le début de la vente au mardi afin de donner du confort aux acheteurs et qu’ils aient également le lundi pour leurs inspections. Cela laisse aussi plus de marge vis-à -vis du week-end de courses des deux côtés de la Manche.
Nous sommes revenus au format précédent car il correspondait mieux à la population de yearlings de l’année. Nous essayons de faire coïncider la segmentation de l’offre, la présence des clients et le type de yearlings. Chaque année, nous procédons à quelques adaptations pour vraiment être en phase avec la génération de chevaux au catalogue.
L’offre a-t-elle déjà été aussi fournie pour une vente d’octobre ?
Depuis trois ans, soit la période post-Covid, le volume de cette vente est quasiment le même… à 20 yearlings près.
Une vacation comme la vente de l’Arc atteste du rôle central d’Arqana en Europe et de l’excellence de notre filière continentale en matière de chevaux de distance intermédiaire, voire de tenue. C’est ce que les acteurs internationaux veulent acheter chez nous dans la catégorie des chevaux à l’entraînement. En début de chaîne, les yearlings aux profils un peu moins précoces trouvent-ils plus facilement leur place sur le marché français qu’outre-Manche ? C’est un peu culturel. Le parc étalon et la jumenterie de notre pays ont historiquement tendance à donner une place importante aux distances intermédiaires. ll est assez logique que cela se concrétise par la présence de très bons chevaux à l’entraînement avec ce profil lors de la vente de l’Arc par exemple.
L’important, c’est la diversité des profils et des aptitudes. Et, en France, les investissements dans les jeunes étalons et la jumenterie permettent aussi d’être présent sur le marché des yearlings plus vite et plus précoces.
Notre culture hippique française ne va pas se transformer du jour au lendemain : c’est un équilibre à trouver.
Il y a encore un marché pour les yearlings de tenue et on a vu plusieurs profils de ce type bien se vendre lors de cette saison 2023. La situation à éviter serait celle qui consisterait à ne produire qu’un seul profil de yearling. La diversité est une richesse en matière d’élevage.
On voit un véritable enthousiasme sur les Arqana Series, en matière de qualité des partants surtout. Quel regard portez-vous sur l’édition 2023 ? Comment voyez-vous les Arqana Series à l’avenir ?
Sur le plan de la qualité des chevaux au départ, ce fut un succès. Néanmoins, nous aurions aimé plus de partants, car il était insuffisant. Ce type de courses est à reconduire. Cela participe à l’amélioration d’une ambiance générale. La bonne répartition entre les mois d’août et d’octobre est importante. Les entraîneurs et entourages étrangers – qu’ils soient anglais, irlandais ou allemands – semblent être moins timides que les Français pour courir. Cela étant dit, même les places étaient vraiment bien dotées du point de vue des allocations. Et il n’y a pas tous les ans un cheval de Gr1 au départ, comme ce fut le cas avec Islandsinthestream (Wootton Bassett), fin septembre à Longchamp. L’exception ne fait pas la règle.
Il y a certainement des réglages à faire de notre côté cet hiver afin de renforcer l’attractivité de ces épreuves. Nous voudrions par exemple donner plus de visibilité sur l’évolution du nombre de chevaux en lice au fil des différentes étapes. La répartition des allocations est aussi à étudier. L’an prochain, les Arqana Series vont comme prévu intégrer des courses pour 3ans. Et les épreuves estivales auront lieu dans une journée dense, celle du 15 août, soit avant les ventes et le « Morny ».
Cette édition 2023 sera aussi marquée par l’opération Octobre rose
C’est quelque chose qui tenait à cœur à beaucoup de personnes chez Arqana. Ce défi caritatif s’adresse à tous, les fonds étant reversés pour la lutte contre le cancer du sein. Pour l’occasion, une version spéciale de la « Marche Rose » sera organisée du lundi 16 octobre au vendredi 20 octobre. Les vendeurs qui souhaitent participer devront composer une équipe avec leurs salariés et communiquer à la fin de chaque journée les pas effectués par leur équipe. Les casquettes Arqana, toujours très populaires, seront à vendre au tarif de 15 €. L’ensemble des bénéfices sera reversé au centre François Baclesse.