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dimanche 22 décembre 2024

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Ce qu’il faut retenir du week-end de l’Arc

Ce qu’il faut retenir du week-end de l’Arc

Par Thomas Guilmin

tg@jourdegalop.com

Épisode 1 (aujourd’hui) : le sport.

Épisode 2 (demain) : l’élevage.

L’élément majeur à retenir de ce week-end de l’Arc de Triomphe est assurément la réussite de la famille Chehboub (Gousserie Racing). Samedi, Horizon Doré (Dabirsim) a lancé les hostilités de la meilleure des manières en remportant facilement le Qatar Prix Dollar (Gr2). Étant hongre, le poulain a en quelque sorte remporté son Arc. Il file vers les Champion Stakes (Gr1). Le lendemain, Ace Impact (Cracksman) était très attendu dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). Monté en retrait comme à l’accoutumée, il a produit une accélération tout aussi impressionnante que dans le Qatar Prix du Jockey Club (Gr1). Ces deux-là sont-ils les meilleurs 3ans européens ? D’après les ratings de la Fédération internationale publiés le 10 septembre, ce n’est pas encore le cas. Paddington (Siyouni) était le meilleur en 125. Auguste Rodin (Deep Impact) était en 124… devant Ace Impact, le premier français. Mais ça, c’était avant dimanche ! Le représentant de Serge Stempniak va désormais faire un bond en avant et devrait atteindre 128 puisqu’il a battu Westover (Frankel), qui est en 127, et Hukum (Sea the Stars), qui affiche à date 128… Si tel est le cas, Ace Impact sera le meilleur 3ans européen.

De son côté, Horizon Doré est en 120. Un très bon rating pour un sujet qui n’a encore jamais été vu au plus haut niveau ! S’il parvient à remporter les Champion Stakes (Gr1), le 21 octobre, il se rapprochera très sérieusement de son camarade… Et les Chehboub auront peut-être alors les deux meilleurs 3ans d’Europe.

Comment juger l’Arc dans son ensemble ?

Pour qualifier l’Arc 2023 d’exceptionnel, nous aurions souhaité qu’Hukum, avec son rating de 128, monte sur le podium. Malheureusement, son jockey a préféré tenter d’effacer son mauvais numéro de corde (14) en partant, ce qui lui a coûté pour finir. Simca Mille (Tamayuz) a été victime de cette stratégie également. Mais ce n’est pas pour autant que le haut niveau n’était pas au rendez-vous, loin de là, comme nous l’avons écrit la semaine dernière.

Le dernier 3ans au palmarès avant Ace Impact est Enable (Nathaniel) en 2017. Cette année-là, la moyenne de rating d’avant-course était de 117,8, soit une égalité presque parfaite avec l’édition 2023 (117,9) ! Si l’on se penche sur les belles impressions de dimanche, Onesto (K) (Frankel) a été l’auteur d’une fin de course remarquable, effaçant son échec des Irish Champion Stakes (Gr1). La japonaise Through Seven Seas (Dream Journey) pointait à l’arrière-garde avec Onesto et Ace Impact et, dans la phase finale, son jockey, Christophe Lemaire, a préféré se faufiler entre ses rivaux à l’intérieur, ce qui lui coûte peut-être une place sur le podium. Westover, le seul poulain des avant-postes sur le podium, a été tenace pour conserver la deuxième place. Souvent, on entend dire qu’il n’est pas simple de revenir de l’arrière à Longchamp en bon terrain : Ace Impact, Through Seven Seas et Onesto ont su prouver le contraire. Signe supplémentaire de leur grande qualité ? C’est évident.

Les 2ans étrangers dominent

L’année dernière, le doublé français dans les Grs1 pour 2ans avait été l’un des faits marquants du week-end. Cette année, Rosallion (Blue Point) et Opera Singer (Justify) n’ont laissé aucune chance à nos juniors. Ce doublé d’étrangers n’était pas arrivé depuis 2017, lorsque Wild Illusion (Dubawi) avait remporté le Qatar Prix Marcel Boussac (Gr1), et Happily (Galileo) s’était, quant à elle, offert le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1). Sept ans plus tôt, les étrangers avaient également frappé fort avec Misty for Me (Galileo) et Wootton Bassett (Iffraaj). Dimanche, on attendait beaucoup de Beauvatier (K) (Lope de Vega) dans le Lagardère. Brillant en début de course, le pensionnaire de Yann Barberot n’a pas si mal terminé que cela, tout en montrant qu’il n’avait pas suffisamment de vitesse pour espérer figurer sur la piste rapide de Longchamp. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le temps de la course a été battu… Dans le Boussac, la deuxième ainsi que la troisième place ont été prises par des pouliches entraînées en France : Rose Bloom (K) (Lope de Vega) et Les Pavots (No Nay Never). Ces deux-là ont le droit de rêver d’un parcours classique. Mais, avant cela, Les Pavots devrait faire partie du voyage à Santa Anita. 

Blue Rose Cen, la renaissance

Favorite du Prix de l’Opéra (Gr1) à la cote de 27/10, Blue Rose Cen (Churchill) n’a pas failli à sa tâche en s’imposant sûrement. Elle prouve qu’elle est une championne. Pour autant, nombreuses étaient les interrogations avant la course : pourrait-elle faire mieux que dans les Nassau Stakes et dans le Vermeille ? Était-elle vraiment mieux sur 2.000m ? Avait-elle déjà tout donné cette année ? Ces doutes, l’élève et représentante de la Yeguada Centurion les a tous levés. Réussir à remporter trois Grs1, dont deux classiques en une saison, est remarquable. D’ailleurs, sa saison n’est peut-être pas finie car elle pourrait s’envoler vers les États-Unis afin de disputer une Breeder’s Cup… Encore un pari osé mais comme on dit chez les paras « Qui ose gagne ! »

Wertheimer & Frère, vers un nouveau départ ?

Cinq ans après Polydream (Oasis Dream) et sa victoire dans le Prix Maurice de Gheest (Gr1), l’élevage et les couleurs de l’écurie Wertheimer & Frère ont brillé dans un Gr1 sur notre sol grâce à Kelina (K) (Frankel), lauréate du Qatar Prix de la Forêt (Gr1). Les casaques les plus prestigieuses connaissent toujours des périodes creuses. D’ailleurs, il y a près de vingt ans, la casaque bleue aux coutures blanches avait déjà connu une période de disette au plus haut niveau puisque, entre la victoire de Falco (Pivotal) dans la Poule d’Essai en 2003 et celle de Fidélité (In the Wings) dans le Prix Saint-Alary (Gr1) en 2008, cinq années s’étaient également écoulées. Kelina a-t-elle mis fin à un cycle ? C’est tout le mal que nous pouvons souhaiter à cette casaque très aimée.

Al Ghadeer poursuit son ascension

Les champions, quelle que soit leur race, ont la capacité de faire naître l’enthousiasme et la passion. Ce qu’Al Ghadeer (Al Mourtajez) a réussi dans la Qatar Arabian World Cup (Gr1 PA), c’est une très grande performance. C’est un peu comme si, chez les pur-sang anglais, le meilleur 2ans du monde devenait le meilleur 3ans de sa génération, avant de battre ses aînés dans l’Arc !

À présent, le représentant d’Al Shaqab Racing va tenter de remporter la Triple Couronne des pur-sang arabes en s’alignant dans le test de tenue de HH The Amir Sword sur 2.400m au mois de février prochain à Doha. Le poulain a gagné sur 1.600m dans le « lourd » à Goodwood et sur 2.000m dimanche à Longchamp en bon terrain. Le Qatar est un partenaire essentiel pour le galop français et l’allocation de l’ensemble du meeting de l’Arc repose sur ce sponsoring. Dès lors, François Rohaut est monté au créneau car, comme à Goodwood, la course de son pensionnaire Al Ghadeer n’a pas été traitée en amont sur Equidia. Le Palois a poussé un « coup de gueule » en conférence de presse, mais aussi auprès des médias généralistes présents dimanche à Longchamp… En France, sur l’ensemble de l’année, les médias hippiques ont relativement peu de courses de pur-sang arabes à couvrir. Le programme français ne compte en effet que 91 épreuves dédiées à cette race : c’est une goutte d’eau à l’échelle du calendrier hippique. Le rôle des médias hippiques est aussi de donner aux courses de pur-sang arabes une place proportionnelle à ce que les propriétaires et éleveurs du monde arabe représentent. 

La piste a ravi tous les socioprofessionnels

Avec une lice positionnée à 18m le samedi, une lice à zéro ainsi qu’un open-stretch le dimanche, et avec un temps digne d’un week-end estival, la piste a permis à tous les acteurs de pouvoir s’exprimer. Il faut dire qu’avant dimanche une portion de 8m avait été préservée depuis le 14 juillet. Au lendemain de l’Arc, nous avons également interrogé plusieurs jockeys qui ont monté à plusieurs reprises aux cours des deux réunions. Ils ont été unanimes en indiquant que la piste était homogène partout. Les équipes de France Galop sont entièrement responsables des travaux réalisés sur leurs pistes. Il faut donc savoir reconnaître lorsque le travail est bien fait, et cela a été le cas !

La bonne ambiance était au rendez-vous

26.000 personnes avaient fait le déplacement à Longchamp. Pourtant, sur place, nombreux ont été les spectateurs qui ont eu l’impression qu’il y avait nettement plus de monde. Car l’ambiance a été exceptionnelle. Avant chaque course et entre les épreuves, des chants de spectateurs n’ont pas arrêté de résonner dans les tribunes. Cela faisait quelque temps que nous n’avions pas vu la folie s’emparer de Longchamp. Quel régal !

Cinq des sept favoris des Grs1 ont gagné !

Chose assez rare pour être soulignée, cinq des sept favoris des Grs1 qui étaient au programme de la réunion de dimanche ont été à l’honneur (Rosallion, Opera Singer, Ace Impact, Highfield Princess). La cote la plus basse est revenue à Al Ghadeer, qui s’est imposé dans la Qatar Arabian World Cup (Gr1 PA) à la cote de 2/10. Il est vrai qu’en bon terrain les valeurs sont plus régulières.

Des enjeux stables

Les enjeux totaux de la réunion du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe 2023 ont atteint 32,70 M€, un niveau d’activité élevé presque équivalent au très bon résultat de l’an dernier. Comparés à 2019, dernière année d’activité avant Covid, les enjeux progressent de 9 %. Par rapport à 2022, les enjeux Quinté+ progressent de 3 %, à 7,20 M€, et les enjeux totaux sur l’Arc sont stables à 16,30 M€. À l’international, le PMU confirme à nouveau l’attrait des courses françaises pour les turfistes étrangers. Ainsi, les paris enregistrés par le Hong Kong Jockey Club en masse commune (en simple sur 8 courses) ont atteint 7,20 M€ et plus de 19 M€ en masse séparée, soit des niveaux très proches de ceux enregistrés l’an dernier. Malgré la présence d’un seul partant contre quatre l’an dernier, les parieurs japonais ont à nouveau répondu présent avec près de 27 M€ joués en masse séparée sur la seule course du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Presque autant que les Français sur l’ensemble de la réunion !

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