Pascal Bary : « Je le crois capable de s’imposer ! »
« Si ce n’est pas cette année, ce sera l’an prochain ! » a déclaré Pascal Bary lors de la conférence de presse autour de l’Arc à propos de Feed the Flame. Dimanche, le 3ans va relever le plus grand défi de sa carrière. Son entourage y croit !
Par Anne-Louise Échevin
ale@jourdegalop.com
Tous les éléments sont réunis
Feed the Flame (K) (Kingman) reste sur une deuxième place dans le Qatar Prix Niel (Gr2). Loin, trop loin dans le parcours, un peu froid au départ comme à son habitude, il a eu une bonne leçon, venant au milieu des chevaux conclure correctement. Les Arc Trials se sont disputés sous une chaleur infernale et l’idée n’était pas de « prendre dur » en vue du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, trois semaines plus tard. Son entraîneur commente : « Dans le Niel, il était un peu rouillé et moins fit qu’au printemps. Il est difficile de courir le 14 juillet, accorder du repos ensuite avant de reprendre pour le début du mois de septembre. Feed the Flame a eu un peu de mal à se mettre en jambes sur une piste légère. Dimanche, il sera mieux et je pense qu’il n’y aura pas de problème, sur une piste qui sera moins rapide que dans le Jockey Club, le Grand Prix de Paris et le Niel. C’était une préparatoire, il ne fallait pas qu’il prenne dur sous les fortes chaleurs. Surtout, il était très loin à l’entrée de la ligne droite. Je crois que j’ai fait une erreur en lui mettant un leader, qui a finalement aidé Fantastic Moon. Quand le leader a accéléré, le poulain allemand a suivi et nous nous sommes retrouvés à six ou sept longueurs. C’était trop tard à l’entrée de la ligne droite, cela lui aurait demandé un trop gros effort. Christophe [Soumillon, ndlr] a été sage avec le poulain. Dimanche, je le crois capable de s’imposer. Sur une piste plus souple, il sera plus confortable. »
Un pur attentiste qui adore Longchamp
Feed the Flame a couru trois fois à Longchamp. Lauréat de ses deux premières sorties sur cette piste, il n’a pas démérité dans le Niel. L’aptitude à la piste est certaine ou, pourrait-on dire, la piste sert les aptitudes du poulain. Feed the Flame met un peu de temps à rentrer dans une course. Il est attentiste, c’est ainsi et on ne le changera pas : « C’est sa façon de courir, il a besoin d’un peu de temps. Longchamp lui convient, avec sa longue ligne droite, qui lui permet de placer son accélération, ainsi que sa fausse ligne droite. De toute façon, il faut le monter selon ses aptitudes et s’adapter à lui. On ne va pas le monter contre nature. Si on lui demande d’aller devant, cela n’ira pas. Dimanche, la course sera sélective et devrait lui permettre de revenir et je pense qu’il va être en mesure de montrer tout ce qu’il est capable de faire. Il va attendre… Je ne connais pas bien les concurrents britanniques mais Ace Impact est, pour moi, le poulain à battre, et il va attendre aussi. Dans le Jockey Club, Ace Impact était derrière Feed the Flame dans le parcours. La distance était trop courte pour mon pensionnaire, il concluait à la hauteur de Marhaba Ya Sanafi (Muhaarar), le gagnant de la Poule d’Essai des Poulains, et à trois ou quatre longueurs d’Ace Impact. C’était une bonne performance. »
Il a pris de l’expérience
Dans le Jockey Club, Feed the Flame ne disputait que sa troisième course et c’était une première tentative au niveau Gr1 et même black type. Le représentant de Jean-Louis Bouchard a certainement manqué d’expérience. Dimanche, il arrive sur l’Arc comme Ace Impact, avec cinq courses dans les jambes – et, contrairement à son rival, l’expérience de Longchamp : « Il compte quatre sorties au printemps, une à l’automne. Désormais, il sait ce qu’il faut faire. »
Feed the Flame retrouvera Christophe Soumillon, son partenaire depuis ses débuts sauf dans le Grand Prix de Paris : « Quand on a Christophe en selle, on est plutôt serein dans les tribunes ! Il connaît le poulain, il connaît Longchamp… De toute manière, une fois que le cheval part derrière les boîtes, je ne peux plus rien faire ! J’ai confiance. »
Un champion sous le signe de l’amitié pour finir sa carrière
Pascal Bary avait mis fin aux rumeurs annonçant l’arrêt de sa carrière à la fin de l’année 2023 après le Grand Prix de Paris, tout en précisant que ce serait peut-être à la fin de l’année 2024. Feed the Flame, si tout va bien, va rester à l’entraînement l’an prochain. Pour l’entraîneur, l’histoire est d’autant plus belle avec le poulain qu’elle est aussi celle d’une amitié d’environ quarante ans avec Jean-Louis Bouchard et son manager, Gérard Larrieu. Ils ont eu leurs premiers partants ensemble dans l’Arc en 1994 avec Sierra Madre (Baillamont) et Celtic Arms (Comrade). Presque trente ans plus tard, c’est ensemble, dans les tribunes, qu’ils suivront Feed the Flame : « Avoir un tel cheval à la fin de ma carrière est une chance. Jean-Louis est très positif en vue de dimanche, nous avons un magnifique poulain et disputons l’Arc avec une chance. Forcément, nous y allons avec plaisir et enthousiasme. Et si ce n’est pas cette année, ce sera l’an prochain ! Il sera encore meilleur à 4ans. » Et peut-être un premier Arc pour Pascal Bary, passé pas loin de la victoire avec Sulamani (Hernando), battu de moins d’une longueur par Marienbard (Caerleon) en 2002, tandis qu’en 1999, Croco Rouge (Rainbow Quest) remportait la « deuxième » course dans l’un des Arcs les plus mythiques, celui du duel entre les deux monstres qu’étaient Montjeu (Sadler’s Wells) et El Condor Pasa (Kingmambo). Avec Feed the Flame, la flamme brille plus que jamais.