La première à Auteuil de Léo-Paul Bréchet 

Cinq jours après sa première victoire pour sa première apparition chez les professionnels avec Jarzé (Muhtathir) à Nantes, Léo-Paul Bréchet a de nouveau brillé à l’occasion de ses débuts, à Auteuil… chez les “pros” ! Associé à Greatta (Great Pretender), il a monté une belle course dans le Prix Sapin. D’abord en tête, il a été relayé à l’oxer par l’allante Iyoko (Cokoriko). Par la suite, la jument d’Ann-Sophie et Daniel Allard et d’Élodie Douard a parfaitement sauté. Elle a pris librement l’avantage après le bull-finch et son partenaire a bien fait de la faire démarrer dès la sortie du tournant final. Greatta s’est alors assuré plusieurs longueurs d’avance et c’est là qu’elle a gagné la course ! Plus personne n’a pu la rejoindre et Greatta s’est imposée de quatre longueurs devant la favorite, Garde de Burge (Kapgarde), laquelle a plutôt bien sauté mais n’a pas eu ses aises à la corde au début du dernier tournant. Il faudra la revoir avec un parcours plus limpide. Java (Pastorius) a fait mouvement à l’entrée de la ligne droite, concluant troisième.

Physiquement, Greatta a changé, prenant de la force. Vraiment très belle, elle semble en mesure de franchir encore des paliers. Son entraîneur, Gabriel Leenders, nous a dit : « Je suis d’autant plus heureux de la victoire de Léo-Paul [Bréchet, son jockey, ndlr] que l’on commence ensemble. Mais il faut surtout féliciter les chevaux car il y a tellement de travail derrière… Un jockey n’est là que cinq minutes, mais évidemment, je suis ravi, d’autant que Philippe Bréchet était mon parrain chez les gentlemen-riders. Sa cavalière du matin fait du bon travail tous les jours avec elle et il faut plutôt souligner le quotidien des personnes qui se tiennent dans l’ombre des chevaux, de Daniel Allard qui me fait confiance… Lorsque Greatta avait couru à Châteaubriant, nous avions été battus par deux bons chevaux qui avaient de la vitesse et de la classe. Greatta saute tellement bien qu’elle gagne du terrain à chaque obstacle. Depuis Châteaubriant, elle a bien “éclaté” physiquement. Elle a évolué. Le jour où Clément [Lefebvre, ndlr] et moi nous sommes séparés, j’ai appelé Léo-Paul. J’aime bien travailler avec des gens en qui j’ai confiance et je pensais que l’on pouvait faire quelque chose ensemble. Il vient deux jours par semaine à la maison et travaille pour Patrice Quinton qui est un ami, et pour Pascal Journiac avec qui il collabore également. Comme son père à l’époque, Léo-Paul est un cavalier. Il démarre au bon moment aujourd’hui, et il gagne avec Greatta qui n’est peut-être pas la meilleure jument de la course. »

Pour Léo-Paul Bréchet, devenir jockey professionnel est un rêve qui se réalise. Il a déclaré au micro d’Equidia : « Greatta est une jument qui a évolué et possède beaucoup de force et du braquet. Elle est plus à l’aise en terrain lourd qui plus est. Elle a bien respiré après le bull-finch et a pu repartir. La passion et le rêve d’enfant m’ont poussé à devenir jockey professionnel. J’ai baigné dans le milieu depuis tout petit. J’ai toujours eu en tête d’en faire mon métier, au grand malheur de mes parents qui auraient aimé que je sois derrière un bureau… J’ai rendu mes comptes – scolairement parlant – et j’ai donc le droit de faire ce que je veux de ma vie ! Je vais monter deux jours chez Gabriel Leenders, deux jours chez Pascal Journiac et deux jours chez Patrice Quinton, qui m’a mis le pied à l’étrier. Il n’est pas prévu que j’aie un agent. Je tiens à remercier Gabriel car cela fait peu de temps que l’on travaille ensemble et c’est une chance pour moi. »

Élevée par Laurence Gagneux, Greatta est une fille de Great Pretender (King’s Theatre), étalon au haras de la Hêtraie et de Kendoretta (Kendor), cinq fois placée en plat entre 2.200m et 2.400m. C’est la sÅ“ur de Salsaretta (Kingsalsa), gagnante du Mares Novice Chase (Gr2) et sur le podium des Prix Wild Monarch (L) et de Chambly (Listed à l’époque), de Breaken (Sunday Break), vainqueur sur les claies de Limerick, de Doctor Ken (Doctor Dino), lauréat en plat, sur les claies et de deux steeples à Aintree et Taunton. Après Greatta, Kendoretta a eu Moonta (Spanish Moon), une 4ans à l’entraînement chez Guillaume Lassaussaye, Kensin (Kamsin), une 3ans, et Marvetta (Masked Marvel), une 2ans achetée 32.000 € par Cava Associates à la dernière vente d’été Arqana. La deuxième mère, Arletta (Quest for Fame) a enlevé un gros handicap à Longchamp sur 2.400m. Greatta est la cousine d’Uranus le Dun (Fragrant Mix), troisième du Prix Finot (L). C’est la souche de Noble Minstrel (The Minstrel), deuxième de la Poule d’Essai des Poulains (Gr1).