COTTIER-ROSSI
TANDEM ET TABOU
La double victoire de Patrice Cottier dimanche, au plus haut niveau de compétition*, a fait beaucoup de bruit. Le mot-clé n’est pas tant dopage que prête-nom : on accuse en effet l’ancien jockey d’obstacle de servir d’homme de paille à Cédric Rossi – qui serait le vrai entraîneur des chevaux. Et indirectement, on accuse France Galop de ne pas s’opposer à cette situation.
Nous avons donc enquêté, ce dont il ressort factuellement :
• que Cédric Rossi est, de manière tout à fait officielle, salarié et premier garçon de Patrice Cottier, comme cela nous a été confirmé par une source proche des deux professionnels ;
• que Cédric Rossi a le droit de retravailler dans les chevaux depuis que la juge a allégé son contrôle judiciaire. Et que ce qui a convaincu la juge de l’alléger, c’est que Cédric Rossi s’est présenté devant elle avec une promesse d’embauche de la part de Patrice Cottier (certains y verront une incroyable mise en abîme, mais les faits sont les faits) ;
• qu’en tant que salarié, il n’est pas soumis à un agrément délivré par France Galop. Donc la société-mère n’a pas de levier disciplinaire sur lui (même s’il arrive qu’un salarié soit interdit d’hippodrome, par exemple en cas de maltraitance caractérisée). Elle ne peut donc pas, par exemple, l’empêcher d’aller aux courses pour y exercer sa mission de salarié. Dans l’absolu, Cédric Rossi pourrait même donner les ordres, comme cela se voit régulièrement lorsque l’entraîneur en titre laisse ce soin à son premier garçon parce que lui-même se trouve sur un autre hippodrome avec un autre partant.
Voilà pour les faits qui méritaient d’être exposés en détail car cela n’avait pas été le cas, à notre connaissance, jusqu’à maintenant. Mais il y a d’autres questions, qui ne sont pas juridiques mais plutôt de l’ordre du débat interne à notre filière.
* Sauterne a remporté le Prix du Moulin de Longchamp (Gr1) et Horizon Doré le Prix du Prince d’Orange (Gr3).