Pistes

Parmi les sujets les plus récurrents au mois d’août à Deauville, il y a l’état du terrain. Chacun a son avis sur ce qu’il faut/faudrait/fallait faire pour que les pistes P.S.F. et gazon soient parfaites. Deux pistes : pour critiquer, c’est idéal… d’autant qu’elles sont des réponses opposées au climat. Les années où il pleut (trop), la piste en herbe est une cible toute trouvée ; et celles où il fait (trop) beau, la fibrée a tous les torts. Il est donc quasiment impossible d’assurer leur bonne tenue simultanée…

Bon. Il est vrai que quand il pleut beaucoup, le gazon trinque… Philippe Augier a beau répéter depuis des années (il l’a encore fait à la Grande Chaouaterie de vendredi soir, au Royal Barrière) que le duc de Morny a construit l’hippodrome avant l’église, cela ne change rien au fait que l’ensemble a été implanté sur un marécage. Il faudrait aujourd’hui des travaux aussi pharaoniques qu’irréalistes pour tout pelleter, revisiter le sous-sol et poser un nouveau sol (idem dans la fausse ligne droite de Longchamp, d’ailleurs, qui accueillait il y a longtemps un petit bras de la Seine).

Il est vrai aussi que, quand il fait beau, la P.S.F. dérouille (logique pour une piste destinée à être utilisée l’hiver) – surtout les années où France Galop n’a pas le droit d’arroser ou très peu. Le liant de la P.S.F. a tendance à “fondre” et à moins “retenir” le sable. Cela rend la piste plus lourde – collante dans sa partie profonde – et cela suscite plus de projections de sable (ce qui peut être embêtant lorsque ce sable dépasse une certaine hauteur et un certain volume, notamment pour les voies respiratoires du cheval).

Et pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, Performance Genetics publie une statistique passionnante (notre photo) sur l’accidentologie des trois types de pistes en vigueur chez l’Oncle Sam : dirt, gazon et P.S.F. Et devinez quoi ? Le dirt est la surface la plus mortelle, loin devant le gazon. Et la plus sûre ? La P.S.F. !