Les meilleurs restos de Deauville, cuvée 2023
Qui, mieux que les deux restaurateurs les plus emblématiques de Deauville, pouvaient nous parler des bonnes adresses de la ville ? Aujourd’hui, c’est Philippe Ciavatta, l’ancien patron du Brok Café, qui s’y colle. Et demain, ce sera le tour d’Hervé Guillet, l’ancien patron de Chez Hervé. La rédaction de Jour de Galop vous livre, de son côté, ses adresses préférées…
Par Salomé Lellouche
ll@jourdegalop.com
Philippe Ciavatta n’est autre que l’homme derrière Le Drakkar et sa réputation. C’était la première affaire de “Phiphi”, qui l’a revendue en 1998* avant de partir se changer les idées un an à l’étranger et de revenir sur ses terres ouvrir le Brok Café. Durant des années, le Brok Café a été le bar de nuit le plus prisé des professionnels des chevaux. On y venait pour la déco atypique, les maillots de polo au mur, ainsi que pour l’ambiance très cubaine et Amérique latine : « J’ai vendu le Brok il y a deux ans… Aujourd’hui, cela n’a plus rien à voir. Mais c’est comme ça. C’est une page qui se tourne. » Désormais Philippe Ciavatta vit une retraite paisible à Deauville : « C’est ma ville de cÅ“ur, nous sommes privilégiés ici. » Quand on lui parle des courses, sa voix s’anime : « J’ai connu Deauville avec pas moins de vingt-quatre réunions sur l’hippodrome ! Moi ce que j’aime aux courses, c’est voir les athlètes de haut niveau courir des Listeds, des Groupes et des Groupes 1. Je trouve cela magnifique de voir la puissance et l’élégance d’un cheval de course. Le sport avant tout ! »
* Aujourd’hui, l’établissement (racheté par le groupe Bourdoncle) fait plus que jamais partie des institutions de Deauville.
La cuisine, sa grande passion
Quand nous sommes allés le voir mardi vers 11 h, Philippe revenait du marché. Dans son panier, de belles soles de pays, qu’il a cuisinées pour sa femme et son fils. « Elles viennent de chez Franck, mon poissonnier préféré. La semaine dernière, je lui avais déjà  acheté un magnifique turbot. La qualité du poisson est exceptionnelle. Lui, c’est un vrai pêcheur : il pêche à la ligne et connaît ses produits par cÅ“ur. Il adore son métier et ça se sent ! » Parler de nourriture avec Philippe, c’est se plonger corps et âme dans son univers, celui autour duquel il gravite depuis qu’il est né, en 1953 à Deauville. Il aime travailler les beaux produits locaux… et ce qu’il place au-dessus de tout, ce sont les rognons de veau : « J’aime les cuisiner mais j’aime aussi aller les manger au Comptoir et à la Table [face au Yacht Club de Deauville]. » À la carte de ce restaurant, vous trouverez les rognons à la moutarde accompagnés d’une belle purée maison. Outre les abats de veau, la carte est riche en produits de la mer et en truffes. Le noble champignon est même le produit signature de la maison. En salle, vous serez accueilli par Laurent Murger, ancien directeur du restaurant du Normandy Barrière : « Laurent, c’est un ami fidèle avec qui j’ai travaillé plusieurs années à Clairefontaine et à Deauville quand je tenais un bar éphémère. Nous sommes toujours très bien reçus chez lui… »
L’un des autres talents de Philippe Ciavatta, c’est la confection des cocktails ! L’ancien restaurateur a même été champion du monde de la spécialité en 1986 et en 1990 ! Son cocktail préféré ? « Un Americano, mais uniquement s’il est bien fait ! Pour cela, il faut une dose de Noilly-Prat, puis du Saint Jeanot Rouge et du Campari. Et pour le rendre parfait, une petite rondelle d’orange et de citron. Placez ensuite la glace à profusion et, si l’on veut, on peut rallonger l’ensemble avec un peu d’eau de Perrier. »
Les belles adresses de Phiphi
Le Drakkar
77 rue Eugène Colas, 14800 Deauville
Entrées : 19 € – 27 € – Plats : 27 € – 110 € – Desserts : 13 € – 25 €
« Forcément, si vous me demandez mes endroits préférés, je suis obligé de vous parler du Drakkar car ce sont mes racines. Le service est super. Certes, c’est un peu cher mais la nourriture est exceptionnelle. » Tenue correcte obligatoire pour pénétrer dans ce restaurant qui a connu un changement de décor radical en 2021 après avoir été racheté par le nouveau roi de la restauration deauvillaise, Thierry Bourdoncle. On y mange de la très belle cuisine de bistrot servie dans de la jolie porcelaine et certains plats directement dans de ravissantes casseroles en cuivre. Les fruits de mer sont à l’honneur : une page entière de la carte leur est dédiée. Petite assiette de bigorneaux, huître Gillardeau (la meilleure), plateau de fruits de mer royal avec homard bleu, tourteau, langoustine, entre autres…
Le Fanfaron
44Â rue Mirabeau, 14800 Deauville
Entrées : 14 € – 26 € – Plats : 26 € – 42 € – Desserts : 10 € – 15 €
Voilà maintenant deux ans que Le Fanfaron a ouvert ses portes sur l’historique place du marché, à l’endroit même ou se tenait Chez Hervé, l’ancienne adresse incontournable du monde hippique. Avec Olivier Bertran de Balanda à sa tête (fils de l’entraîneur Jehan et le frère du courtier Nicolas), l’endroit est en passe de devenir lui aussi incontournable pour la clientèle des courses. Dans son établissement, Olivier propose de la bonne cuisine de bistrot, raffinée et élégante. Entre terre et mer, le restaurateur, qui a fait ses armes dans la restauration du côté de Shanghai, dresse chaque jour une ardoise, garantissant ainsi une cuisine du moment, créative avec des produits ultra-frais, locaux et de saison tels que la belle poêlée de girolles, le filet de bÅ“uf de la région avec un jus de viande à la truffe ou pourquoi pas une entrecôte de veau aux morilles…
L’Institution
79 rue du Général Leclerc, 14800 Deauville
Entrées : 18 € – 39 € – Plats : 24 € – 155 € – Desserts : 11 € – 18,50 €
« Parmi les adresses ayant ouvert il y a peu de temps, j’ai trouvé remarquable le restaurant l’Institution. Avant, c’était une pizzeria. Et c’est l’ancien responsable du Drakkar qui en a pris la direction. Je trouve cela vraiment très agréable de pouvoir manger en face du Normandy. » Parfaitement bien située en face du jardin de l’hôtel, L’Institution fait partie des nouvelles enseignes tendances de la cité normande. L’ambiance est Art Déco, typique des brasseries à la française. À l’intérieur de la salle, au fond, vous pouvez même assister au show des cuisiniers grâce à la grande cuisine semi-ouverte. Impossible de se tromper : les produits sont frais et très bien travaillés. Aller manger à l’Institution, c’est aussi faire un choix draconien entre l’une des trois spécialités de la maison : la viande braisée, les plateaux de fruits de mer et les poissons !
Les coups de cœur de la rédaction
Le Meeting
38Â avenue Hocquart de Turtot, 14800 Deauville
Entrées : 10 € – 22 € – Plats : 24 € – 50 € – Desserts : 9 € – 12 €
Mayeul Caire
« Difficile de faire mieux placé que Le Meeting, collé à l’établissement des ventes et à cent mètres de l’hippodrome ! C’est frais, bon, assez rapide par rapport à l’effort de cuisine dans l’assiette… L’accueil et le service sont parfaits et les prix conviennent bien à un déjeuner professionnel. En août, octobre ou décembre, je trouve que c’est assez idéal. »​​​​​ Le Meeting est l’endroit parfait pour prendre un café le matin, déjeuner le midi avant de se rendre aux courses, prendre un apéritif devant Equidia, et même dîner en sortant des ventes. Tenu par le chef Olivier Thevenet qui a été formé à l’école Ferrandi, le meeting fait la part belle aux produits du marché et à la pêche du jour. Ainsi, la carte change régulièrement. L’établissement, qui est aussi un club PMU, dispose de plusieurs epaces pour suivre les courses tels que le patio, et d’autres salons bien décorés.
Le Bar du Normandy
38Â rue Jean Mermoz, 14800 Deauville
Snacks : 22 € – 44 € – Desserts : 10 € – 18 €
Adeline Gombaud
« J’adore prendre un verre au bar sur les hauts tabourets, surtout l’hiver, dans cette ambiance feutrée qui repose de l’excitation des ventes. Je conseille la piscine de champagne avec le Moët Ice Imperial, spécialement conçu pour ça. On est toujours très bien reçu, que l’on arrive en jean baskets ou en tenue plus chic ! » Et comment faire plus chic que le Normandy ? Lorsque vous êtes confortablement installé dans un canapé vert de gris, ou directement sur le comptoir en bonne compagnie, l’expérience au bar du Normandy est toujours mémorable. Les boiseries, les gigantesques tableaux représentant les chevaux et les courses (ou Serge Gainsbourg !) : chaque détail s’apprécie, que ce soit avec un thé d’exception de chez Flore Norman, une bouteille de Veuve Clicquot ou bien un Mojido, la version normande du Mojito créée par l’ancien barman Marc Jean. Mojido = calva Dupont original + menthe fraîche + sucre + quartiers de citron vert + Schweppes ginger ale. Au bar du Normandy, il est aussi possible de déjeuner sur le pouce de 12 h à 18 h et de commander un croque-monsieur à la truffe ou un gigantesque club-sandwich au homard.​​​
Le Relais du Haras
23 rue Louvel et Brière, 14800 Touques
Entrées : 9,50 € – 19,50 € – Plats : 25,50 € – 110 € – Desserts : 8,50 € – 11 €
Salomé Lellouche
« Le Relais du Haras – qui est une vénérable institution – est une découverte cette année pour moi. J’ai été charmée par la décoration typique normande et la grande cheminée où les viandes de très haute qualité sont cuites devant nous. Parfait pour un dîner à deux ou une grande table entre copains ! » Au cÅ“ur du village de Touques, le Relais du Haras est LE restaurant de viandard par excellence. On vous recommande de prendre la viande à l’ardoise… Avant de passer commande, le maître d’hôtel vient à nous pour nous présenter les différentes pièces du boucher ! Entrecôte de Galice de 500 g, châteaubriand de Black Angus et T-bone ! Le tout servi avec une pomme de terre entière cuite dans les braises et servie avec une crème fraîche normande, une ratatouille relevée au cumin, une petite salade, un os à moelle et une petite mayonnaise façon tartare, bien relevée.