PREMIÈRE ÉTAPE VALIDÉE HAUT LA MAIN POUR SILIUS

Silius (Dubawi) avait un objectif lors de ce meeting de Cagnes-sur-Mer, le Prix de la Californie (L). Le représentant de l’écurie Wertheimer & Frère a rempli sa mission haut la main, s’imposant avec de la marge sur une remarquable Kaadi (Soldier’s Call).

Pour son premier essai sur une distance supérieure à 1.300m, la représentante de Gousserie Racing a pris un départ volant et a imprimé un train sélectif à la course. Silius a pu se poser à quelques longueurs de la pouliche, alors que Light Mood (City Light), dont la stalle s’est ouverte avec un temps de retard, cheminait en queue de peloton. En selle sur Silius, Maxime Guyon a filé Kaadi jusqu’à l’entrée de la ligne droite. Quand il a déboîté son partenaire, l’alezan a filé au poteau dans une très jolie attitude. Bon finisseur, Light Mood est venu arracher la troisième place aux abords du poteau, une tête devant Want and Power (Without Parole).

Superbement bien né, très expressif, Silius a aussi beaucoup mûri entre 2ans et 3ans, lui qui avait conclu sa saison de junior par une quatrième place dans le Prix Zeddaan (L), sur la P.S.F. de Deauville. Christophe Ferland était tout aussi séduit que nous : « Il a rempli son contrat. L’objectif était de gagner la Californie. Il a gagné très facilement la première préparatoire puis la seconde. Il a couru trois fois et gagné trois fois. Il va avoir besoin d’une phase de repos. Il faut lui laisser le temps de récupérer de son meeting, de décompresser. Il est engagé dans la Poule d’Essai, et je ne suis pas certain qu’il va recourir avant le Gr1, afin de lui laisser de la fraîcheur. Mais avant tout, il faut voir comment il récupère et comment il progresse. »

Kaadi a validé son test de « tenue » et Pauline Chehboub nous a confié : « Elle va dans tous les terrains, elle a beaucoup de vitesse et de tempo. Elle court très bien sur une distance qui représente sans doute son maximum. Elle est tellement dure qu’elle va très loin. Elle est battue par un bon poulain, mais elle-même devance le reste du peloton nettement. Elle est engagée dans la Poule d’Essai. Ce n’est pas une obligation de courir le classique : nous verrons selon sa forme. En tout état de cause, elle sera revue dans les Groupes au printemps. »  

Pour Nicolas Perret, l’entraîneur de Light Mood, la troisième place a un goût amer : « Sa stalle ne s’est pas ouverte, ce qui aurait dû entraîner un faux départ. Cela n’a pas été le cas. Le poulain est logiquement parti avec quatre longueurs de retard, se retrouvant derrière des chevaux qui ont reculé à l’entrée de la ligne droite. Nous ne savons pas ce que cela nous coûte mais il y aurait dû avoir faux départ. L’arrivée a été validée mais il est dommage que ce soit toujours les professionnels qui soient pénalisés dans ces moments-là et non les fautifs. Le poulain réalise tout de même une bonne performance, nous sommes très contents de lui. »

Élevé par ses propriétaires, Silius est un fils de Dubawi (Dubai Millennium), étalon de Darley, et de Silasol (Monsun), gagnante des Prix Marcel Boussac et Saint-Alary et troisième du Prix de Diane Longines (Grs1). Silius est le quatrième vainqueur de sa mère après Silastar (Sea the Stars), lauréat d’un handicap sur 2.400m à Longchamp, et Fasol (Galileo), gagnant de deux épreuves sur la distance et qui s’est classé deuxième des Prix de Lutèce et Gladiateur (Grs3). Silasol a aussi donné Silawi (Dubawi), lauréat de son maiden, avant de terminer deuxième du Prix du Lys (Gr3). Ce dernier défend désormais les couleurs de Wathnan Racing depuis son achat à la vente de l’Arc (380.000 €). Il n’a pas encore gagné en trois sorties au Qatar. La poulinière a un 2ans nommé Seulaseul (Night of Thunder), à l’entraînement chez Christophe Ferland, ainsi qu’un yearling par Kingman (Invincible Spirit). Elle a été saillie par Churchill (Galileo) en 2024.

La deuxième mère de Silius, Stormina (Gulch), a conclu troisième du Prix de Sandringham (Gr2). Sous la troisième mère, on retrouve le nom de Pollara (Camelot), gagnante du Prix de Royaumont (Gr3). C’est une grande souche Wertheimer, celle de la lauréate d’Arc Solemia (Poliglote) ou encore de Prospect Park (Sadler’s Wells) et Never Green (Halling).

Suite au décalage d’ouverture de la stalle de Light Mood, nous avons interrogé Samuel Fargeat, secrétaire des commissaires, sur ce cas de figure : 

« Le juge au départ valide, ou pas, le départ de la course. S’il estime qu’il y a un dysfonctionnement, il doit reprendre le départ et annoncer le faux départ. Aujourd’hui, dans les faits, le juge au départ n’a pas remarqué le décalage dans l’ouverture de la stalle, alors qu’il était bien réel. Mais nul n’est infaillible. Au regard de l’article 160 du Code, les choses sont claires : c’est le juge au départ qui valide le départ, alors que les commissaires de courses peuvent annuler la course uniquement s’ils estiment que le mauvais départ a empêché le bon déroulement de la course. Or ce n’est pas le cas. On ne peut pas pénaliser les autres chevaux pour un retard d’une stalle. L’article 160 stipule aussi que la validité du départ étant une mesure technique, il n’y a pas possibilité d’un recours auprès des instances de France Galop. Le seul recours possible serait envers les sociétés organisatrices. L’article 160 va faire l’objet d’une modification déjà votée par le Comité, mais pour laquelle nous n’avons pas encore le retour du ministère de l’Agriculture. S’il y a un dysfonctionnement de ce genre et que le cheval concerné n’a pas pris d’allocation, les commissaires pourront a posteriori le déclarer non partant, pour les intérêts des parieurs. »