LES NOUVEAUX DÉFIS DE VICTORIA HEAD
Entre héritage familial et expériences à l’étranger, Victoria Head impose son style. À seulement 28 ans et après trois années d’activité, elle s’est révélée cette saison, en particulier avec ses 2ans. Son nouveau challenge ? Gérer la croissance, elle qui est passée de vingt chevaux au mois de mai à cinquante-trois en décembre.
Par Rose Valais
rv@jourdegalop.com
Beaucoup imaginent que Victoria Head avait un seul souhait dans sa vie : marcher dans les traces de sa famille en devenant entraîneur. Mais ce n’est pas tout à fait le cas : « Je ne suis pas née en me disant que j’allais entraîner. J’ai réalisé des études de communication. En revanche, j’ai toujours aimé les chevaux. Cela m’aurait plu d’être journaliste pour la télévision. C’est grâce à ma famille, à mes rencontres, et aux différentes expériences que l’envie de m’installer est née. »
Malgré une saison initiale un peu timide, avec un premier succès qui a mis du temps à venir, Victoria Head n’a jamais douté : « Cela ne m’a pas inquiétée, car mes pensionnaires se plaçaient. Je n’avais que trois chevaux à l’entraînement, surtout de niveau handicap ! Je trouve qu’il est compliqué de gagner ce genre d’épreuves. Il fallait être patiente ! Il faut aussi être conscient que gagner des courses n’est pas simple, il faut que beaucoup de paramètres soient réunis. »
Quand un effectif augmente aussi rapidement, en dehors des problèmes d’organisation, la principale question est celle du personnel. « Je me souviens d’un moment de solitude où j’ai un peu paniqué, mais finalement tout s’est bien enchaîné. » Actuellement, elle compte une petite quinzaine de cavaliers, dont des jockeys (Ludovic Boisseau, César Belmont, Dorian Provost, Laure Neuville), ce qui est important pour les travaux du matin. Quatre autres personnes travaillent à la cour. « J’ai une équipe solide dont trois salariés qui sont avec moi depuis mes débuts. Il y a beaucoup de problèmes de personnel, mais j’ai la chance d’avoir une superbe équipe avec de bons cavaliers. Je ne supporte pas qu’un cavalier ait les rênes dans le vide. Il faut toujours soutenir son cheval. Je suis un peu exigeante avec ça… Mais les résultats de l’écurie sont aussi la conclusion du travail de mon équipe. »
Des propriétaires confirmés et de nouveaux investisseurs
Victoria Head attire beaucoup de propriétaires étrangers, dont de nouveaux investisseurs en France. À commencer par Nasser Mohammed Alshabibi : « Alexandra Saint Martin, qui est sa manager, me l’a présenté. Il est déjà propriétaire de pur-sang arabes et il m’a confié sa première pur-sang anglais achetée à la breeze up de juillet à Deauville. » La jeune professionnelle a également attiré l’Américain Mark Grier. « Il est déjà propriétaire aux États-Unis. C’est son fils qui m’a contactée il y a déjà deux ans. Ils ont acheté une yearling cet été et ils sont venus la voir il y a deux semaines à l’écurie. Ils n’étaient jamais venus à Chantilly ! »
Parmi son effectif, elle compte aussi et surtout des casaques historiques comme celle du Gestüt Schlenderhan, une association qui a débuté en début d’année. « Lorsqu’ils m’ont contactée, ils souhaitaient trouver un entraîneur qui possédait un petit effectif. J’ai pu les rencontrer au haras en Allemagne et, suite à cela, Ante Alios est arrivé à l’écurie et nous avons gagné d’emblée. Tout s’est enchaîné progressivement. » Elle peut aussi compter sur la confiance de la famille Strawbridge : « Il est important et intéressant d’avoir des propriétaires qui élèvent. Il y a un vrai suivi sur plusieurs générations. Les yearlings d’élevage, c’est différent de ceux des ventes. P
...