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jeudi 26 décembre 2024

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LYNNE ET ANGUS MACLENNAN, LE PARI GAGNANT DE LA FRANCE

LYNNE ET ANGUS MACLENNAN, LE PARI GAGNANT DE LA FRANCE

[La rédaction de JDG a sélectionné pour vous quelques-uns des meilleurs articles publiés en 2024. Épisode 2/10 : La déclaration d’amour à la France de deux Écossais]. C’est l’histoire d’un couple d’Écossais, passionné de chevaux et de courses, qui vient de remporter son premier Gr1. Angus et Lynne Maclennan ont vu leur casaque passer le poteau en tête dans le Prix Renaud du Vivier (Gr1) grâce au champion Kingland (RS) (Cokoriko). Après avoir reçu le trophée des vainqueurs, Angus Maclennan nous a raconté leur trajectoire dans le monde des courses.

Une récompense

Kingland a été acheté foal par Joffret Huet, l’homme de confiance des époux Maclennan. Acheter à cet âge permet d’avoir des chevaux très bien nés à des tarifs d’autant plus abordables si l’on s’associe sur les chevaux comme le font les propriétaires à la casaque orange et noire. « Nous achetons beaucoup de foals et nous voulons le top. Nous rêvons avec Kingland. » Brillant lauréat en débutant, dans le Prix Emilius, Hassadam (RS) (Kapgarde) a lui aussi été acquis foal et pourra avoir de hautes ambitions dans les années à venir.

Des précurseurs

Les propriétaires britanniques qui investissent en France, ce n’est pas nouveau. Bien sûr, le phénomène s’est renforcé ces deux dernières années, mais Angus et Lynne Maclennan sont présents sur le circuit français depuis le 13 avril 2014, date de la deuxième place en débutant en plat, à Lignières, de Bon Augure (My Risk) sous l’entraînement d’Adrien Lacombe. « Bon Augure a été notre premier cheval en France, puis nous avons eu plusieurs très bons chevaux comme Highway to Hell (RS), West End Girl… Nous avons des chevaux ici depuis une dizaine d’années. Nous avons désormais plus de chevaux en association. Certains avec Thierry [Cyprès, ndlr], d’autres avec Hubert [Mauillon, ndlr], d’autres avec monsieur Corveller… Nous avons une bonne écurie à l’heure actuelle. Hassadam a très bien gagné en débutant, Kingland a un grand avenir. L’écurie ne se porte pas mal (rires) ! »

Les allocations, le nerf de la guerre

Lors de la saison d’obstacle anglo-irlandaise 2023-2024, l’écurie Maclennan a gagné 15 courses pour 27 places en 66 courses. Le total des gains est arrivé à 201.483 £. C’est peu et comme plusieurs propriétaires britanniques, Angus et Lynne Maclennan se sont tournés vers la France, avec réussite. Au matin du 25 novembre, ils sont 19e au classement des propriétaires d’obstacle avec 373.193 € de gains pour 12 succès et 33 places, en 66 courses, alors que l’année n’est pas terminée. « Nous avons décidé d’avoir des chevaux en France à cause des allocations. Nous avons commencé par avoir des chevaux en Écosse au début des années 2010. Mais nous dépensions beaucoup d’argent et nous n’avions pas beaucoup de retours sur investissement. Nous avons donc décidé d’essayer en France. Notre histoire en France a donc commencé avec Bon Augure que nous avons acheté sans l’avoir vu. Grâce à lui, nous avons pu voir comment le système français fonctionnait… et qu’il marchait bien ! Bon Augure a été un très bon cheval et il nous a lancés. Nous avons rencontré Joffret [Huet, ndlr] grâce à lui et il travaille avec nous depuis longtemps. Il nous a fait rencontrer de nombreuses personnes dans les courses et c’est vraiment très important pour nous. Nous aimons la France et nous y avons même une maison. Tout le monde est très agréable, les propriétaires, les entraîneurs, et nous avons toujours été bien accueillis. »

Une relation de confiance

Joffret Huet a vécu un grand week-end avec la victoire de Pic d’Orhy (RS) (Turgeon) dans le 1965 Chase (Gr2) et la deuxième place de Blueking d’Oroux (Jeu St Éloi) dans l’Ascot Hurdle (Gr2), deux chevaux qu’il a achetés en France. Puis Kingland a remporté le Prix Renaud du Vivier. C’est grâce à son activité de courtier qu’il a rencontré Lynne et Angus Maclennan puisqu’il était intéressé par Bon Augure dans son jeune âge. Mais les propriétaires écossais ne voulaient pas le vendre. Par la suite, Bon Augure leur a donné raison en leur offrant un premier Groupe dans le Prix des Drags (Gr2), après une longue convalescence due à une blessure en course. Angus Maclennan nous a expliqué : « Nous avons rencontré Joffret [Huet, ndlr] car il nous faisait la traduction et donc le lien avec Adrien Lacombe à l’époque de Bon Augure. »

Des associations pour plus de chevaux

Si au départ, l’écurie Maclennan était le seul propriétaire de ses chevaux, elle s’est progressivement associée à d’autres propriétaires. Avoir des chevaux en association permet de diviser les risques, mais surtout d’acheter des profils très intéressants car très bien nés. Des profils de chevaux qui, sans l’investissement des époux Maclennan, et d’autres, auraient pu partir vers l’Angleterre et l’Irlande. « Nous avons décidé de partager plus de chevaux pour pouvoir en avoir un nombre plus important. Et puis c’est superbe d’avoir des chevaux avec des personnes que nous apprécions. » Outre François Nicolle, nombreux sont ceux qui entraînent actuellement pour la casaque Maclennan : Arnaud Chaillé-Chaillé, Louisa Carberry, Jérôme Delaunay, Gabriel Leenders et Daniela Mele. Avec un premier Gr1 en poche, quel pourrait être le nouvel objectif des propriétaires écossais ? « Notre objectif est désormais de gagner un autre Gr1 (rires) ! Nous aimerions évidemment gagner le Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1). »

Une mauvaise expérience en plat, puis l’obstacle

Arrivé dans la colonne des propriétaires dans les années 2010 outre-Manche, Angus Maclennan nous a raconté son cheminement dans le monde des courses. « Nous allions en famille aux courses et c’est comme cela que j’ai découvert ce sport. Nous sommes ensuite devenus propriétaire et nous avons débuté avec un cheval de plat. Mais c’était une expérience terrible… Le cheval n’était pas très bon et nous nous sommes arrêtés là. Nous sommes passés à l’obstacle outre-Manche avec Michael Scudamore comme entraîneur. Puis nous avons eu Bon Augure en France. Actuellement, nous avons une vingtaine de chevaux entre l’Angleterre, l’Irlande et l’Écosse. Nous en avons chez Paul Nicholls, Neil Mulholland, Donald McCain, Ruth Jefferson, Nick Alexander, Willie Mullins et Ben Pauling. Ce dernier entraîne notre meilleur cheval outre-Manche [Diva Luna, gagnante du Mares Bumper (Gr2) lors du Festival du Grand National à Aintree, ndlr]… »

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