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jeudi 26 décembre 2024

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LÉGENDES DES COURSES HIPPIQUES FRANÇAISES

HALL OF FAME

LÉGENDES DES COURSES HIPPIQUES FRANÇAISES

En cette fin d’année, JDG crée le premier « Hall of Fame des courses hippiques françaises ». Un projet pour honorer les grands acteurs du galop. Découvrez chaque jour les premiers intronisés… 

Aujourd’hui : Allez France (1970 – 1989)

Allez France, née en 1970, est l’une des juments les plus emblématiques des courses françaises. Connue pour sa domination sur les pistes, elle a marqué l’histoire du turf par ses performances légendaires, ses traits de caractère hors du commun et sa personnalité électrique. Propriété de Daniel Wildenstein et entraînée par Angel Penna, elle fut montée par le légendaire Yves Saint-Martin, avec qui elle forma un duo mémorable. Sa victoire dans le Prix de l’Arc de Triomphe 1974 reste un des moments les plus marquants du turf français.

L’histoire d’Allez France débute de façon atypique. En 1971, Daniel Wildenstein envoie son fils aux États-Unis pour acheter une poulinière de grande qualité (Priceless Gem, une descendante du mythique Man O’War). Sur place, les propriétaires refusent de vendre la poulinière convoitée. Pour ne pas revenir les mains vides, Alec achète sa fille pour la somme de 175.000 dollars, un prix astronomique à l’époque. Il faut dire que son père n’est autre qu’un certain Sea Bird. Le nom choisi pour la jument, Allez France, n’est pas anodin : son propriétaire rêve d’entendre les Anglais crier son nom lors des compétitions internationales.

À son arrivée en France, elle est confiée à l’entraîneur Albert Klimscha. Si Angel Penna prend la relève en 1974, son jockey Yves-Saint Martin est son fidèle partenaire tout au long de sa carrière. Allez France commence à briller dès ses premiers galops à l’entraînement. Un jour, Wildenstein demande à Saint-Martin ce qu’il pense de la pouliche. Le jockey, connu pour son exigence, lui répond : “Si elle répète en piste ce qu’elle montre à l’entraînement, vous avez là une championne.” Juste prédiction…

Allez France commence sa carrière à deux ans, en 1972, et ne tarde pas à s’imposer comme l’une des meilleures pouliches de sa génération. Elle remporte notamment le Prix Marcel Boussac, un Groupe 1 réservé aux pouliches, confirmant les attentes placées en elle. Sa victoire est éclatante et elle devient aussitôt la grande favorite des classiques pour l’année suivante. Elle se révèle toutefois nerveuse, voire tyrannique avec les hommes et les autres chevaux de l’écurie. Souvent agitée dans son box, souffrant du “tic à l’ours”, elle passe son temps à remuer, incapable de se détendre. Pour apaiser son tempérament, on lui adjoint une brebis, qui sera de tous les voyages.

En 1973, à trois ans, Allez France connaît une saison exceptionnelle. Elle remporte la Poule d’Essai des Pouliches, le classique français sur le mile, puis domine la championne Dahlia dans le Prix de Diane. Allez France et Dahlia vont s’affronter à six reprises durant leur carrière. Allez France va battre sa contemporaine à chaque fois. Si elle s’impose dans le Vermeille, préparatoire au Prix de l’Arc de Triomphe, elle doit se contenter de la deuxième place derrière Rheingold dans le championnat du monde des pur-sang. Elle termine son année par une deuxième place dans les Champion Stakes, où Hurry Harriet, qu’elle avait devancée dans le Vermeille, prend sa revanche sur elle.

La saison 1974 est celle du couronnement. Après plusieurs victoires en début d’année, dont le Prix Ganay, Allez France est la grande favorite de l’édition 1974 du Prix de l’Arc de Triomphe. Il faut dire que sa popularité est immense. Elle est la reine de Longchamp. Son nom, son jockey bien sûr, ainsi que le noseband qu’elle arbore et la rend facilement reconnaissable, font d’elle une star des pelotons.

Tout s’annonçait sous les meilleurs auspices mais Saint-Martin se fracture la hanche (une chute de cheval à Maisons-Laffitte) quelques jours avant la course. Il doit laisser sa place à Lester Piggott, son ennemi juré. Au prix d’une semaine ahurissante de rééducation et d’infiltrations, il dit à Daniel Wildenstein qu’il sera en état pour monter Allez France. Le propriétaire accepte. Le jour de la course, il voit son jockey arriver au rond de présentation avec des béquilles. La multiple Cravache d’or explique qu’en entrant en piste, il réalise que la tâche peut s’avérer compliquée : “J’ai froid, je claque des dents. Je n’ai plus de bras, plus de jambes, je suis en coton, comme paralysé, angoissé, j’ai peur !” Sortie du peloton par un adversaire à plus de huit cents mètres du but, la pouliche voit le jour trop tôt. La sachant susceptible, son partenaire décide de la laisser faire, d’avancer, même si c’était beaucoup trop tôt. Sans un coup de cravache, malgré un peloton qui fond sur elle dans la ligne droite, elle s’impose au courage, aidée par un jockey qui l’accompagne jusqu’au bout. Allez France devient une icône. 

Fait rare après une telle carrière, Allez France reste à l’entraînement à cinq ans. Si elle parvient à épingler un nouveau Ganay à son palmarès et à remporter le Prix Foy (l’une des préparatoires à l’Arc), elle doit se contenter de finir cinquième du Prix de l’Arc de Triomphe 1975. Une nouvelle fois deuxième des Champion Stakes, elle s’envole ensuite pour la Californie afin de disputer le National Thoroughbred Championship à Santa Anita. Angel Penna doit alors acheter une nouvelle brebis, car celle qui accompagnait toujours Allez France n’a pas été autorisée à voyager avec elle. Elle termine dernière de l’épreuve, sur le dirt (surface particulière qui ressemble à du sable) qu’elle découvre, ce qui n’entame en rien son immense popularité.

Allez France reste aux États-Unis pour y entamer sa carrière de poulinière en 1976. Elle y vit jusqu’à l’âge de dix-neuf ans, où elle meurt des suites d’une ruade d’une autre jument dans son pré au Kentucky. Allez France reste l’une des juments les plus respectées et admirées de l’histoire des courses. Ses exploits sur la piste, son caractère bien trempé, et les anecdotes qui entourent sa carrière en font une figure légendaire du turf

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