Golden Sixty et les trois autres vedettes

Le moment phare de la saison 2022/23 de Hongkong a été la Steward’s Cup (Gr1), un mile disputé fin janvier, médiatisé par le Hong Kong Jockey Club comme étant la bataille des “trois stars”. L’idole vieillissante, Golden Sixty (Medaglia d’Oro), qui avait raté le coup de trois dans le Hong Kong Mile (Gr1), y a battu le lauréat de la Hong Kong Cup (Gr1) Romantic Warrior (Acclamation), comme California Spangle (Starspangledbanner) qui l’avait devancé dans la grande course internationale de décembre. Son succès, quatre semaines plus tard dans la Hong Kong Gold Cup (Gr1), a offert à Golden Sixty un troisième titre de rang de Horse of the Year. Romantic Warrior a dû se contenter de la couronne de meilleur cheval sur 2.000m. Quant à quatrième vedette, Lucky Sweynesse (Sweynesse), il a été élu champion des sprinters et des 4ans alors que California Spangle a terminé son année sans le moindre trophée mais avec 32,46 millions de HK$ (3,71 M€) de gains.

California Spangle, acheté 150.000 € pour aller aux ventes breeze up, est arrivé à Hongkong inédit au mois de décembre de ses 2ans, tout comme les trois autres vedettes précitées qui figurent dans la top dix du Longines World’s Best Racehorse Rankings. C’est un superbe score compte tenu du fait que l’on recense 1.250 chevaux entraînés. Les 31 Groupes et la Triple couronne des 4ans ont offert 363,7 millions (41,53 M€) d’allocations c’est-à-dire près d’un quart de l’enveloppe globale (1,62 milliards de HK$) distribuée en 851 courses, enveloppe qui sera encore boostée de 8 % la saison prochaine. Nos quatre stars ont gagné 18 des 31 Groupes (58 %) et ont accumulé 155,67 millions de gains (17,77 M€) soit 42,7 % des allocations à se partager dans ces épreuves phares.

La règle est toujours de mise dans un système comme celui de Hongkong. Les très bons chevaux prennent une énorme tranche du gâteau mais les autres n’ont pas pour autant de raison de se plaindre. En effet, derrière le quatuor dans ce classement par les gains, on retrouve Voyage Bubble (Deep Field), qui a remporté le Hong Kong Derby et le Hong Kong Classic Mile – deux étapes de la Triple couronne des 4ans qui n’ont pas droit au label Groupe puisque elles sont réservées aux locaux – avec 24,32 millions de gains (2,77 M€). Les chevaux qui ont franchi le cap des dix millions de gains sont au nombre de onze. Tous ont remporté un Groupe ou une course de la Triple couronne. Parmi eux cinq sont des jeunes, des 4ans.

La formule de recrutement la plus populaire à Hongkong est celle de l’achat des inédits. C’est attractif car les jeunes chevaux ont l’opportunité de démarrer leur carrière avec un rating de base de 52 puis de monter en progression dans les handicaps. Dix des onze compétiteurs qui ont dépassé, au cours de la saison, les dix millions de gains ont suivi ce parcours. Le plus beau parcours reste celui de Beauty Eternal (Starspangledbanner), un 4ans australien acheté 90.000 AU$ (54.500 €), yearling en février 2020. Il est arrivé chez John Size quelques mois avant de prendre 4ans. Il a gagné lors de ses débuts en rating 52, avant d’aligner sept victoires, dont deux Grs3, en dix sorties, terminant sa saison à 117 par une troisième place dans le Hong Kong Derby avec le titre honorifique du cheval qui a le plus progressé et un compte en banque s’élevant à 14,54 millions (1,66 M€).

Une progression de 65 livres en huit mois et demi peut interroger les plus suspicieux. Et pourtant… En Europe, un cheval peut également ouvrir son palmarès face à des chevaux de faible niveau avant de gravir les sommets. Les allocations de Hongkong sont très alléchantes mais ce n’est pas si facile de se les approprier. Les chevaux qui ont pris plus de 500.000 € dans la saison 2022/23 sont au nombre de 53, soit 4,2 % des sujets à l’entraînement. Alors que 232 (18,5 %) ont dépassé les 200.000 €. Pour remporter des courses, dans n’importe quel pays, il faut avant tout galoper…