Un homme et des femmes

Bien que son écurie, comme beaucoup d’autres, ait été touchée par le virus ERVB, François Nicolle a terminé le premier semestre avec le plus grand nombre de succès dans les Groupes chez les entraîneurs. Il a enlevé six Groupes grâce à Pearl of Wisdom (K) (Doctor Dino), gagnante du Prix Hopper (Gr3), Poly Grandchamp (Poliglote), lauréat du Prix Ingré (Gr3), Goliath du Rheu (K) (Castle du Berlais), gagnant du Prix Jean Stern (Gr2), La Chenevière (Montmartre), vainqueur du Prix La Barka (Gr2), Julenaland (Doctor Dino), gagnant du Prix Questarabad (Gr3), et Eddy de Balme (Cachet Noir), lauréat du Prix Journaliste (Gr3)… Derrière lui, on retrouve David Cottin avec quatre succès, trois avec l’invaincu en steeple Juntos Ganamos (Martaline) et un avec Motu Fareone (Getaway), lauréate du Prix des Drags (Gr2). Daniela Mele et Arnaud Chaillé-Chaillé complètent le podium avec trois victoires chacun devant Dominique Bressou (deux succès), Noel George et Amanda Zetterholm (deux victoires également).

À l’issue du premier semestre de courses d’obstacles en France, l’un des points intéressants à relever dans les Groupes, chez les entraîneurs, est le nombre grandissant de femmes qui présentent, souvent avec réussite, des chevaux dans cette catégorie. Évidemment, l’exemple le plus parlant est celui de Daniela Mele, gagnante du Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1) avec Rosario Baron (Zambezi Sun). Au total, elle a eu cinq partants dans les Groupes pour trois succès, deux avec Rosario Baron et un avec Youtwo Glass (Joshua Tree), lauréat du Grand Prix de Pau (Gr3), soit 60 % de réussite à la gagne ! Associée à Noel George, Amanda Zetterholm a brillé dans deux Groupes avec Goa Lil (Samum) dans le Prix Léon Rambaud (Gr2) et Il est Français (K) (Karaktar) dans le Prix Juigné (Gr3). Isabelle Gallorini a eu deux partants dans les Groupes, et elle s’est imposée dans le Prix Christian de Tredern (Gr3) grâce à Javanaise (Free Port Lux). Sophie Leech est basée en Angleterre. Elle a enlevé la Grande Course de Haies de Printemps (Gr3) grâce à Lucky One (Authorized), son premier Groupe français. Isabelle et Anne-Sophie Pacault, Patricia Butel (associée à Jean-Luc Beaunez), Lucie Pontoir, troisième du Prix Ferdinand Dufaure (Gr1) avec Jazz Manouche (Nom de D’La), Camille Peltier (associée à son père Philippe), Brigitte Ré-Scandella, Giada Menato, Louisa Carberry, Jessica Harrington et Mireille Desvaux forment également le “peloton” des femmes ayant eu des partants, et très régulièrement pris des places, au niveau Groupe.

Sur ce premier semestre 2023, ce sont deux casaques qui arrivent en tête au nombre de succès dans les Groupes, celles de la famille Papot et de Margaux Cottin, avec trois victoires. La famille Papot s’est distinguée avec la mascotte de l’écurie, Poly Grandchamp (Poliglote), vainqueur du Prix Ingré (Gr3), et Losange Bleu (K) (Martaline), lauréat des Prix d’Indy (Gr3) et Amadou (Gr2), un produit de l’élevage maison qui, chaque année, sort au moins un cheval de Groupe alors qu’il est relativement jeune. Margaux Cottin a évidemment été à l’honneur grâce à Juntos Ganamos. Derrière le duo, nous retrouvons Frédéric de Sousa (Rosario Baron), JDG Bloodstock Services (Thélème), le haras de Saint-Voir (Grandeur Nature et Il est Français) et la famille Détré (Goliath du Rheu (K) et Julenaland) avec deux succès chacun.

Chez les éleveurs, au nombre de victoires dans les Groupes, ça se joue dans un mouchoir de poche avec Magalen Bryant qui est devant, à titre posthume, grâce à Juntos Ganamos. Elle précède la famille Papot, le haras de Saint-Voir, Jean-Yves Baron, Thierry Cyprès et la Scea Bissons. Le second semestre va être décisif pour le titre de “meilleur producteur” dans les Groupes.

Ces dernières années, Martaline (Linamix) a été constamment sur le podium des étalons ayant donné le plus de vainqueurs de Groupes en France. Disparu en 2019, il est malgré tout le sire ayant brillé le plus (5 fois) dans les Groupes au premier semestre 2023 avec deux chevaux différents (Losange Bleu et Juntos Ganamos). L’ancien étalon du haras de Montaigu se distingue aussi chez les pères de mère grâce à Youtwo Glass, gagnant du Grand Prix de Pau (Gr3), et Javanaise (Free Port Lux), lauréate du Prix Christian de Tredern (Gr3). Derrière Martaline, nous retrouvons Zambezi Sun (Rosario Baron), Sidestep (Thélème), No Risk at All (Imperil & Geelong Sport) et Doctor Dino (Julenaland & Pearl of Wisdom) avec deux victoires chacun.

Du côté des pères de mère, avec quatre succès, Turgeon (Juntos Ganamos et Pearl of Wisdom) arrive logiquement en tête devant un autre “immortel”, Cadoudal (Suroît et Losange Bleu) qui compte trois victoires, et précède Daliapour (Rosario Baron), Okawango (Thélème), King’s Theatre (Motu Fareone et St Donats) et le regretté Voix du Nord (Julenaland et Goliath du Rheu) qui, comme cela arrive régulièrement, se mue en bon père de mère après avoir été un excellent père.

Montjeu (Sadler’s Wells) est très recherché par de nombreux éleveurs d’obstacle français et plus généralement par de nombreux professionnels européens, comme nous avons pu encore le constater lors des ventes de stores. Il faut dire que ses résultats sont excellents à haut niveau. L’an dernier, Sel Jem, un fils de Masked Marvel, lequel officie au haras de la Tuilerie pour le haras d’Étreham, et donc petit-fils de Montjeu, avait enlevé le Grand Steeple. Au premier semestre 2023, quatre fils de Montjeu ont donné des vainqueurs de Groupe sur les obstacles : Joshua Tree (Youtwo Glass), Authorized (Lucky One), Montmartre (La Chenevière) et Motivator (Jigme).

Avec 52 succès au soir du 12 juillet, Felix de Giles est actuellement en tête au classement de la Cravache d’or. Il est également le pilote ayant décroché le plus de succès dans les Groupes. Il a en effet brillé à six reprises dans la catégorie grâce à Juntos Ganamos, Il Est Français, Goa Lil et St Donats (K) (Saint des Saints). Bertrand Lestrade vient ensuite avec quatre victoires, précédant Johnny Charron et Angelo Zuliani qui comptent trois victoires chacun.

​​​​​Deux cent quatre-vingt-six chevaux ont couru dans les 31 Groupes disputés au premier semestre sur les obstacles français, soit une moyenne de 9,2 partants par épreuve, plus haute que la moyenne annuelle de ces dernières années qui oscillait autour de 8,8. À confirmer au second semestre… sans le virus cette fois ! Soixante-deux entraîneurs différents ont engagé des partants dans au moins un Groupe, plus que la moyenne annuelle ces dernières années qui tournait autour de 58. Il faut aussi souligner la grande attractivité du week-end du Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1) qui a attiré une forte présence étrangère inédite. Pas moins de onze entraîneurs étrangers ont couru un Groupe sur nos obstacles ce premier semestre. Un point positif sur lequel il faut continuer de travailler car nous avons de sérieux atouts pour attirer des étrangers. En revanche, l’un des soucis a été le faible nombre de partants dans certaines catégories. On pense surtout aux épreuves sur les haies et parfois en steeple chez les 4ans. À voir si la tendance s’inversera au second semestre, maintenant que le virus est derrière nous.