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vendredi 27 septembre 2024
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NOUS POSONS-NOUS LA BONNE QUESTION ?

OUVERTURE DE L’ARC AUX HONGRES

NOUS POSONS-NOUS LA BONNE QUESTION ?

Le débat en cours sur la présence des hongres au départ de la grande course cache certainement deux questions plus importantes : la préservation de la diversité de notre programme et la capacité à donner des perspectives aux entiers.

par Hubert de Rochambeau

« La question de l’ouverture de l’Arc de Triomphe aux hongres suscite des débats passionnés. Après avoir lu les points de vue des uns et des autres, il me semble que cette question est secondaire. Parmi les arguments cités, les conséquences de cette ouverture sur la sélection figuraient en bonne place. Cet argument n’est pas convaincant. Pour la sélection, le critère important est le pourcentage de poulains qui seront castrés avant d’avoir été évalués sur leurs performances.

L’exemple de l’obstacle montre l’intérêt de ce critère. Les Anglais et les Irlandais castrent tous leurs chevaux d’obstacle avant de les entraîner. Les français conservent quelques entiers et cela explique en partie la supériorité génétique de notre élevage.

Comparons maintenant notre situation avec celle de l’Australie et des États-Unis. Dans les deux cas, les épreuves de sélection sont ouvertes aux hongres. J’observe malgré cette ouverture une différence importante. Les Australiens castrent beaucoup de poulains très précocement ; les Américains castrent beaucoup moins. Il serait intéressant d’avoir des chiffres précis pour confirmer cette observation. Nous avons montré dans un article récent que les étalons australiens sont sans doute moins bons que les étalons européens. C’est pour moi une conséquence de la réduction de la pression de sélection sur les poulains entiers qui sont moins nombreux proportionnellement.

Que faut-il faire en Europe pour que le pourcentage de poulains castrés précocement n’augmente pas ? Certains gros élevages, comme Godolphin, n’hésitent pas à castrer des poulains qui auraient un profil d’étalons pour les exploiter plus facilement. Castrer un fils de Dubawi alors qu’il a déjà de nombreux fils au haras n’a pas une grande influence sur le plan de la sélection.

France Galop s’appelait autrefois la Société d’encouragement. Ce rappel explicite la responsabilité de France Galop sur la sélection. Cette responsabilité s’exerce notamment dans l’orientation du programme des courses. L’ouverture de l’Arc aux hongres ne changera pas grand-chose à la sélection sur l’ensemble de la population. Par contre, France Galop doit rester ferme sur la question des distances des courses de sélection. Courir l’Arc sur 2.000 m serait très préjudiciable à la sélection. Il faut maintenir des courses de sélection sur un grand éventail de distance allant de 1.000m à 4.000m. Cela donne une chance à un plus grand nombre de chevaux et cela introduit une plus grande variété dans les programmes, ce qui est favorable aux enjeux. L’exemple des États-Unis où la majorité des courses se déroule sur des distances comprises entre 1.400m et 2.000m ne donne pas tellement envie. »

L’AVIS DE LUCA CUMANI

Luca Cumani fait partie de ces sages des courses qui n’ont pas leur langue dans leur poche. Interrogé par Lewis Porteous (Racing Post), l’entraîneur classique et éleveur a déclaré : « Je pense qu’il faudrait ouvrir l’Arc aux hongres car l’intérêt – pour les gens qui regardent la course – est de savoir qui est le meilleur cheval. Qu’il s’agisse d’un hongre ou non est sans importance. Je n’ai jamais aimé le protectionnisme. Et je n’aime pas cette protection que nous offrons aux mâles afin qu’ils ne soient pas battus par des hongres. Nous voulons connaître la hiérarchie, la vérité. Nous ne saurons jamais si Goliath est meilleur que celui qui va gagner l’Arc parce qu’ils ne se rencontreront pas. Si nous voulons connaître la vérité, alors toutes les courses doivent être ouvertes aux hongres. Si vous êtes battu par Goliath ou Calandagan, vous savez que vous n’êtes pas le meilleur de la génération. Et il est important pour nous de savoir qui est le meilleur cheval de la génération [pour la sélection, ndlr]. Je ne suis pas d’accord avec l’idée que les hongres devraient être pénalisés. Un mâle est avantagé – par rapport à un hongre – parce qu’il a des stéroïdes naturels dans son corps. C’est compensé par le fait que les hongres sont plus faciles à entraîner. Mais je préfère avoir un cheval mâle qu’un hongre. Pourquoi devriez-vous être pénalisé lorsque vous avez déjà payé au prix fort et de votre personne [en étant castré, ndlr] ce qui constitue la plus grande pénalisation ? »

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