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mercredi 18 septembre 2024
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POURQUOI L’OBSTACLE IRLANDAIS S’ATTAQUE AU PLAT INTERNATIONAL

POURQUOI L’OBSTACLE IRLANDAIS S’ATTAQUE AU PLAT INTERNATIONAL

Il se passe quelque chose d’étrange au royaume des sauteurs. Chacun sait qu’il n’y a pas de peuple sur terre qui aime plus l’obstacle que les Irlandais. Pourtant tous les leaders de la discipline investissent de plus en plus en plat. 

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com 

Dimanche dernier à Longchamp, Higher Leaves (Golden Horn) a gagné le Prix de Liancourt (L) sous les couleurs du courtier Gerry Hogan. C’est une pensionnaire d’Henry de Bromhead, troisième au classement des entraîneurs de sauteurs l’an dernier en Irlande. Il connaît d’ailleurs une réussite assez formidable en plat ces derniers mois en remportant trois grandes épreuves de tenue du programme anglais : le prestigieux Ebor Handicap (300.000 £ au gagnant), les Lillie Langtry Stakes (Gr2) et les Bronte Cup Fillies’ Stakes (Gr3). L’Ebor Handicap est un cas d’école. Si vous regardez le palmarès de cette épreuve, par le passé elle revenait à l’élite du plat anglais, de Sir Michael Stoute à Sir Mark Prescott, en passant par John Gosden et Luca Cumani. Or les deux dernières éditions ont été remportées par Henry de Bromhead et Willie Mullins ! 

Cet été à Deauville, Gordon Elliott, autre leader de l’obstacle irlandais, avait engagé dans une bonne épreuve du meeting (mais il n’a finalement pas fait le déplacement). L’an dernier, il s’est offert un bon cheval de vitesse en France avec Coachello (Dunkerque). Et il a acheté à Godolphin Samui (Siyouni) qu’il vient de placer de stakes en plat, en Angleterre. Pas plus tard qu’hier soir, Gavin Cromwell, quatrième au classement des entraîneurs d’obstacle irlandais la saison dernière, a accordé une longue interview à nos confrères du TDN. Et il explique vouloir développer son écurie de plat, notamment pour des raisons commerciales, les débouchés étant plus vastes en plat. Il faut dire que cet ancien maréchal-ferrant a déjà remporté les Queen Mary Stakes (Gr2) à Royal Ascot avec Quick Suzy (Profitable). Une yearling à 20.000 € qui s’est revendue ensuite 600.000 $ à Keeneland. 

Un sport à deux vitesse

Kevin Blake est une figure respectée du paysage médiatico-hippique anglo-irlandais. Observateur attentif des courses outre-Manche, il nous a confié : « L’obstacle est devenu un sport très difficile en Irlande. Or, en parallèle, le plat offre beaucoup d’opportunités commerciales. Si vous gagnez un maiden, le marché à l’exportation est considérable. Et c’est un cycle bien plus court qu’en obstacle où la compétition locale est extrêmement rude. Cette situation aboutit au fait qu’un entraîneur comme Noel Mead, sept fois tête de liste en Irlande, n’a quasiment plus que des chevaux de plat. Et ce n’est pas le seul à avoir franchi la frontière. D’une certaine manière, on peut dire que tous les entraîneurs ne font pas le même métier en Irlande. Les très gros, les leaders, n’achètent plus vraiment de stores, alors que c’était la «source» traditionnelle en Irlande. Ils achètent sur performance en France, dans les point-to-points, chez leurs confrères plus petits, ou encore des chevaux de tenue venus du plat. Cette évolution est possible parce que les patrons de l’obstacle irlandais, comme Willie Mullins, ont des clients avec l’argent pour acheter des chevaux clés en main. Les moyens et l’étendue de la clientèle de Willie sont assez incroyables. Sa réussite, c’est celle d’un système assez exceptionnel qui commence par le repérage du bon cheval qui est ensuite affecté au bon client. Cela a poussé pas mal d’entraîneurs irlandais de toutes tailles à acheter pour former et vendre, y compris des yearlings de plat. Ce qu’il faut dire aussi, c’est qu’il y a beaucoup d’argent à gagner avec un cheval de tenue en plat, comparativement aux espoirs de gains en obstacle. On le voit avec un sujet comme Vauban. S’il gagne la Melbourne Cup, c’est quand même quelques millions pour le propriétaire [2,7 millions d’euros au gagnant, contre 75.000 £ lors de la victoire de Gr1 de Vauban à Cheltenham, ndlr]. À l’échelle internationale du galop, l’obstacle est une niche. Briller dans deux disciplines permet de toucher d’autres clients. Car bien sûr, c’est un travail constant, même pour les meilleurs, de trouver des propriétaires. On voit aussi que l’équipe de Willie Mullins est très ouverte d’esprit dans ses achats. Absurde est un fils de Fastnet Rock, pas forcément l’étalon le plus évident quand on parle d’obstacle. Et pourtant, ça a fonctionné ! » Kevin Blake fait partie de l’équipe de Joseph O’Brien qu’il épaule au niveau des engagements et du choix des chevaux. Joseph O’Brien entraîne surtout en plat, mais il a aussi des sauteurs. Et Kevin Blake poursuit : « Tous ses chevaux vont sur la même piste. La principale différence, c’est que les sauteurs vont travailler plus longtemps. Le bout de la piste est une montée assez abrupte. Les sauteurs vont jusqu’en haut. Les chevaux de plat pas forcément. » 

Une différence culturelle majeure

Si Jean-Claude Rouget a en quelque sorte libéré la province française de ses complexes, Willie Mullins a, lui, fait comprendre qu’on pouvait être connu pour l’obstacle et aussi venir battre Aidan O’Brien en plat, que ce soit en Irlande ou à l’autre bout du monde. L’entraîneur le plus titré de l’histoire de Cheltenham nous a confié : « J’ai toujours eu des chevaux de plat et depuis mes débuts, j’ai une dual purpose licence. En Irlande, la plupart des entraîneurs sont dans ce cas. C’est culturel. Un cheval qui se retrouve bloqué dans l’échelle des handicaps en plat va aller s

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