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mardi 13 août 2024
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NURLAN BIZAKOV : LA GRANDE INTERVIEW

NURLAN BIZAKOV : LA GRANDE INTERVIEW

Ce lundi matin, les handicapeurs sont à pied d’Å“uvre. Et l’on attend avec impatience de connaître la valeur qui sera attribuée à Lazzat (Territories). Si l’on en croit notre “docteur ès rating” Franco Raimondi, le poulain fera partie des trois meilleurs 3ans européens en deçà du mile. Mais l’espoir existe qu’il fasse jeu égal (du point de vue des ratings) avec Big Evs (Blue Point) et Inisherin (Shamardal). Chaque personne présente dimanche à Deauville a envie que le monde entier sache à quel point Lazzat fut impressionnant. Il n’y a rien de mercantile derrière tout cela. Le cheval ne sera pas étalon. Nurlan Bizakov n’a pas de frère ou de sÅ“ur à vendre. Non, c’est pour le sport, mais aussi et surtout parce que le cheval le mérite.

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

Le soleil brille sur Sumbe

Du côté de l’équipe de Sumbe, on affiche le sourire des lendemains de grande victoire. Qu’y a-t-il de plus agréable dans la vie que de se retrouver à Deauville un lundi matin ensoleillé après avoir remporté un Gr1 ? Et pour cause, on fait difficilement plus nietzschéen que les courses : on y apprend à connaître la douleur de la défaite pendant des années… pour être pleinement conscient de la puissance du succès le jour où il tape à la porte ! Or, en l’espace de sept semaines, la victoire a frappé deux grands coups. Pour la casaque jaune et turquoise, les victoires de Gr1 de Charyn (Dark Angel) dans les Queen Anne d’Ascot et de Lazzat en France sonnent comme la validation de quasiment 20 années d’effort. Avec le flegme qu’on lui connaît, Tony Fry analyse : « Ce fut réellement un grand dimanche pour nous tous. La récompense de grands sacrifices, d’investissements importants… C’est formidable pour l’équipe et pour les souches. D’autant plus que, chacun le sait, avec les chevaux, il y a plus de jours de défaites que de jours de victoires. » Beaucoup de gens rêvent d’élever un gagnant de Gr1 à Deauville. Mais dans les faits, très peu y arrivent. C’est la loi de ce sport. Nurlan Bizakov en a bien conscience : « Cela restera un jour à part, deux victoires de Groupe avec des chevaux élevés au haras [Ramadan a aussi gagné le Daphnis, ndlr]. C’est même assez incroyable, à l’image de cette année où nous avions aussi les favoris de plusieurs classiques. Même si nous continuons à commettre des erreurs, cela signifie aussi que nous faisons bien certaines choses. À chaque jour son apprentissage, jument par jument, paddock par paddock, étalon par étalon. C’est une quête sans fin. Nous essayons d’apprendre des meilleurs dans ce sport pour essayer d’être compétitifs. Nous ne sommes qu’une jeune entité d’élevage et j’espère que nous allons continuer à progresser. J’ai commencé avec Tony en 2011 et nous ne sommes en France que depuis 2020. Notre première véritable génération française a 3ans cette année. En prenant du recul, c’était une bonne décision que de venir dans l’Hexagone. Puisse l’année 2024 être une étape dans une ascension et pas un apogée… Je suis fier de mon équipe, vraiment. Mais aussi de Jérôme [Reynier] et de Christopher [Head]. Le but est de parvenir à refaire la même chose. Lazzat, c’est mon petit “Frankel”. J’espère qu’il restera aussi longtemps que possible invaincu ! C’est un cheval capable de bien faire de 1.200m à 1.600m. C’est peu commun. Il va également dans tous les terrains. »

Notre première véritable génération française a 3ans cette année. En prenant du recul, c’était une bonne décision que de venir dans l’Hexagone.

Un flyer surprise

Sur le papier, Lazzat n’était pas forcément programmé pour être aussi “vite”. Son père, Territorries (Invincible Spirit), avait réalisé sa meilleure valeur sur 1.600m et la distance moyenne de victoire de ses produits est de 1.585m. La mère, Lastochka, par le gagnant de Derby Australia (Galileo), avait gagné sur 1.600m en débutant à 2ans, signe évident de tenue. Nurlan Bizakov réagit : « Il y a de la tenue dans son pedigree. Mais son entraîneur me dit qu’il ne cesse de gagner en vitesse au fil du temps. J’avais suggéré d’essayer le mile des Sussex Stakes (Gr1). Mais il y avait Facteur Cheval dans la course. Que se serait-il passé si nous avions couru Lazzat là-bas ? Nul ne le saura jamais. Mais je n’ai absolument aucun regret. » Sur le plan du pedigree, nul ne peut prétendre que Lazzat était un premier de la classe. Sans caractère gras sur deux générations, il n’aurait pas fait des fortunes sur un ring de vente. Pour conserver cette famille, Nurlan Bizakov et les siens ont forcément vu quelque chose de particulier : « J’ai commencé à élever avec un fort intérêt pour les pedigrees. J’aime beaucoup la famille d’Alidiva (Chief Singer) développée en grande partie par Charles H. Wacker III. Il ne vendait jamais de femelles de cette souche. Mais en 2010, lorsque Lashyn (Mr Greeley) et Albanka (Giant’s Causeway) sont passés sur le ring de Keeneland, j’ai sauté dans un avion. » Albanka a offert à notre éleveur son premier gagnant de Groupe avec Altyn Orda (Kyllachy), dans les Oh So Sharp Stakes (Gr3), et sa petite-fille Alakai (Sea the Stars) sera au départ du Prix Minerve (Gr3), dimanche, à Deauville. De son côté, sa cousine Lashyn est la deuxième mère de Lazzat.

Quinze années d’efforts

Ce que l’histoire ne dit pas, c’est qu’entre son achat en 2010, pour 625.000 $, et la victoire de son petit-fils dans le Maurice de Gheest, soit presque 15 années, il ne s’est presque rien passé de positif. Ou plutôt, il y eut de réelles déception

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