L’histoire de Sunday Silence – Partie 1
SUNDAY SILENCE, LE CHAMPION EN PISTE
Méchant ! Tordu ! Sans aucun pedigree ! Un vilain petit canard devenu un champion en piste comme au haras. Voici ce que vous pourriez nous répondre si l’on vous demandait de nous parler de Sunday Silence, tant les défauts du cheval sont bien documentés. Mais ses qualités ? Il devait bien en avoir pour devenir celui qui a changé le Japon hippique… et dont l’influence se fait désormais sentir dans l’ensemble du monde des courses. La preuve ? Son petit-fils Auguste Rodin est favori samedi des King George…
Par Anne-Louise Echevin
ale@jourdegalop.com
Sunday Silence est un fils de Halo. De son père, il a hérité la robe presque noire et un tempérament volcanique. C’est un euphémisme ! Halo n’était pas “muselé” pour rien. S’il pouvait vous attraper, il le faisait et il n’est pas passé loin de tuer l’un de ses grooms, Randy Mitchell, après l’avoir saisi au niveau du ventre pour le plaquer au sol et le mordre violemment. Sunday Silence, comme son père, n’était pas un ange. Laura de Seroux travaillait chez Charlie Whittingham, entraîneur de Sunday Silence. Elle s’est plongée dans ses souvenirs : « Le caractère “vicieux” de Sunday Silence n’est pas une légende, et tous ceux qui le manipulaient à l’écurie devaient être extrêmement prudents. J’ai toujours trouvé un peu triste le fait que Charlie Whittingham n’ait jamais pu lui caresser l’encolure ou l’embrasser, tant il était fier du cheval et tant il l’aimait. Quand il lui donnait des bonbons à la menthe, il devrait faire attention à ne pas se faire mordre la main à l’occasion… »
Du caractère, oui, mais qu’il savait utiliser
Avoir un caractère aussi fort est à double tranchant : une force et une faiblesse. Cela peut rendre un cheval “inutilisable” comme, peut-être, lui donner un “truc” en plus. Sunday Silence a su utiliser son tempérament en course… à condition de savoir l’écouter : « Je suis certaine à 100 % que le caractère de Sunday Silence était sa grande force et lui a donné cette envie de se battre et de gagner. À l’entraînement, il était extrêmement agressif et ne pouvait être géré que si on le laissait aller librement. Charles Clay, son groom, et Pam Mabes, sa cavalière, étaient ceux qui s’en occupaient le plus et ils sont passés à côté de blessures sérieuses. Il faut aussi noter une chose : Sunday Silence détestait la cravache, très certainement parce qu’il donnait naturellement le meilleur de lui-même et jetait tout dans la bataille. »
Le tempérament pour survivre à la mort… à deux reprises
Le tempérament de Sunday Silence s’est transformé en fighting spirit en course. C’est peut-être aussi ce qui l’a sauvé dans sa jeunesse. Il est passé proche de la mort à deux reprises, et un cheval normal ne se serait peut-être pas relevé. Arthur Hancock avait expliqué à Trainer Magazine : « Le jour de Thanksgiving, il a eu une diarrhée très sérieuse. C’était vraiment
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