mardi 16 juillet 2024
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Georginio Rutter, espoir du football anglais et jeune propriétaire 

Georginio Rutter, espoir du football anglais et jeune propriétaire 

Dans les semaines à venir, on pourrait voir en France les premiers partants de Georginio Rutter qui a une petite dizaine de galopeurs des deux côtés de la Manche. Âgé de 22ans, ce natif de Plescop réalise une belle carrière en tant qu’attaquant de Leeds United.

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

Lundi matin, Georginio Rutter était en visite à Lamorlaye chez Xavier Blanchet, son principal entraîneur. Le jeune footballeur était accompagné de ses parents, ce qui n’est pas un hasard. Les courses, c’est une passion familiale. Ce Breton n’a pas de lien avec le Brésil, contrairement à ce que son nom pourrait le laisser croire. En revanche, c’est un pays dont il a suivi l’équipe de foot avec intérêt durant sa jeunesse, en compagnie de son père. Aussi, lorsqu’il lance son écurie au galop, Georginio Rutter le fait en compagnie de ses parents. Et concernant sa casaque – gros bleu étoiles jaunes – le Breton explique : « J’ai choisi ma casaque avec mon père. Ces couleurs font référence au Brésil. » L’attaquant de Leeds United s’intéresse au sport hippique des deux côtés de la Manche, et au-delà : « Je m’intéresse aussi à Hongkong et l’Australie. Hier encore je parlais avec Xavier de mon rêve d’avoir des partants à l’international. Ça serait génial d’avoir un cheval assez bon pour voyager. »  Affable et ouvert, le jeune homme a visiblement potassé son sujet et déjà mis des marque-pages dans son catalogue de vente ! Il explique : « C’est la deuxième fois que je viens visiter le centre d’entraînement de Chantilly. C’est vraiment la ville du cheval de course. Je trouve cela impressionnant. Visuellement, c’est incroyable. Pour moi, venir ici, c’est aussi l’occasion d’apprendre. » Chez Xavier Blanchet, le jeune propriétaire a deux 2ans achetés aux breeze up (par Galiway et Kodiac), mais aussi un 3ans acquis à réclamer, Quasar (Showcasing), pris en 35 de valeur. L’entraîneur explique  : « Les achats aux ventes ont été très bien choisis par Didier Krainc et Georginio. » Le propriétaire réagit : « Au départ, les achats, c’est un peu compliqué à comprendre. Mais aller aux ventes, c’est encore une fois l’occasion de voir et d’apprendre. J’espère pouvoir parvenir à me forger mon œil et mon avis sur les chevaux. »

Les hippodromes bretons de son enfance

Mais comme pour beaucoup avant lui, la passion pour les courses est née dans l’enfance. Georginio Rutter a en effet fréquenté les hippodromes de sa région natale en famille. C’est aussi le cas de Xavier Blanchet qui a suivi le même parcours initiatique breton ! Le propriétaire explique : « Bien des gens ayant découvert les courses à l’enfance développent un intérêt qui peut éventuellement prendre de l’ampleur. J’ai vu que c’était aussi le cas d’Antoine Griezmann par exemple. Plus tard, lorsque la personne en a les moyens, il est possible de concrétiser ce rêve venu de l’enfance, celui d’avoir ses propres chevaux. Pour ma part, j’ai toujours voulu cela. Et je n’ai jamais cessé de suivre les courses, pour parier avec les amis par exemple. Cette année, j’ai franchi le pas en devenant propriétaire. Et j’ai compris que c’est encore quelque chose de différent le jour où vous êtes «dedans» et plus seulement spectateur. L’entente est bonne avec Xavier. Je voulais vraiment une personne qui aime communiquer. Je souhaite avoir des nouvelles de mes chevaux. J’ai compris que chez lui, la porte était toujours ouverte. C’est plaisant de travailler avec des gens aussi sympas. Au fond, tout me plaît dans les courses. C’est une activité avec de nombreuses facettes, de la compétition à l’élevage. Cela fait rêver de se dire qu’on fait naître un poulain et qu’il va jusqu’aux courses. Pourquoi pas, donc ! J’aime faire les choses à fond. Je ne veux pas acheter des chevaux et ne jamais trouver le temps de venir les voir. Mon rêve, c’est de gagner des courses. Et même de belles courses ! Par ailleurs, j’aime bien l’ambiance de l’hippodrome, comme hier lors du Diane, où tout le monde se connaît un peu. Avoir des galopeurs en France, c’est une aventure familiale. Si je ne peux pas faire le déplacement, mes parents pourront venir les suivre aux courses. » Georginio Rutter a aussi cinq chevaux en Angleterre chez son voisin David O’Meara. En particulier le bon Bopedro (Pedro the Great), né en Bretagne (!) chez Daniel Cherdo et qui est pris en 97 de rating (43,5 de valeur). Ce 8ans est déclaré partant dans les Buckingham Palace Stakes, jeudi à Royal Ascot.

Les sportifs au galop

Comme le sport de haut niveau (pour les humains), le galop fait appel aux notions de condition physique, de stratégie, de blessure, de santé mentale… Georginio Rutter analyse : « Les similitudes sont nombreuses entre l’athlète humain et les chevaux de course. Pour faire du sport à haut niveau, il faut être costaud mentalement. » De Michael Owen en passant par Sir Alex Ferguson, il existe des références du foot anglais qui ont mis un pied (voire plus) dans les courses : « En allant aux courses dimanche à Chantilly pour le Prix de Diane, j’ai découvert dans les médias que Carlo Ancelotti avait un partant. Il vient de gagner la Ligue des Champions ! Tous les sportifs qui ont des galopeurs n’en parlent pas ouvertement. Mais j’aimerais bien en rencontrer certains dans le cadre des courses. Avoir des chevaux, c’est à la fois l’apaisement quand on va les voir le matin, mais c’est aussi la passion de la compétition. Dans le foot, pour faire carrière, il faut vraiment aimer la victoire car le mental est primordial. Mais il faut aussi savoir perdre. Comme dans les chevaux. Ceux qui ne savent pas traverser la défaite lâchent l’affaire. » 

De TikTok à Vivaldi

Robin Molard, 23 ans, est le créateur du compte TikTok «Jockeyz» qui compte une communauté de 144.000 abonnés. Par l’intermédiaire de ce réseau social, il a eu l’opportunité de rencontrer Georginio Rutter qu’il a mis en contact avec l’écurie Vivaldi. Ainsi, outre les trois chevaux placés chez Xavier Blanchet, le jeune homme a un 2ans chez Christopher Head et un autre chez Jean-Claude Rouget, en association avec Johann Lepenant (21 ans), milieu de terrain à l’Olympique lyonnais. Didier Krainc explique : « L’idée de Vivaldi Junior, c’était vraiment de faire venir de nouvelles personnes aux courses. Nous avons une petite dizaine d’actionnaires, dont Robin Molard. Il nous a mis en contact avec Georginio qui a préféré avoir ses propres chevaux que prendre des parts d’une écurie. Nous avons passé une belle journée tous ensemble hier au Prix de Diane. Depuis janvier, je me consacre à 100 % à la prospection dans les médias généralistes et réseaux professionnels. Nous avons fait une opération à Longchamp en mai avec un réseau d’investisseurs et en organisons une autre sous peu. Je suis persuadé que les rencontres d’affaires autour du monde du cheval vont faire naître des vocations. »

C’est Didier Krainc qui a présenté le jeune propriétaire à Xavier Blanchet : « J’ai rencontré Xavier lorsqu’il travaillait chez Fabrice Chappet, où il s’occupait de notre Pizzicato ! Xavier a fait partie des six jeunes entraîneurs du projet Vivaldi Chantilly. Je dois dire qu’il m’a procuré un des grands plaisirs de mon odyssée hippique. Dorianello (Dariyan), co-élevé par l’écurie Vivaldi, était condamné par les vétérinaires. Je le lui ai envoyé à l’entraînement au mois de février de ses 3ans, avec pour seule consigne de voir ce qu’il pouvait en faire. Et dès le mois d’avril, Dorianello a gagné au Croisé-Laroche. Vu le parcours du cheval, j’avais l’impression que nous avions gagné l’Arc ! » Lors des 12 derniers mois, l’écurie Vivaldi s’est distinguée en tant que co-éleveur. En particulier avec Ciaran (Van Beethoven) qui a couru le Prix du Bois (Gr3), ou encore Freydis the Red (Saxon Warrior), placé de Groupe aux États-Unis.

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