mardi 16 juillet 2024
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Le rêve éveillé de Dun Shing Lee

Le rêve éveillé de Dun Shing Lee

Dimanche, dans le Prix de Diane Longines (Gr1), la bien nommée Dare to Dream s’élancera en portant en elle les rêves de son propriétaire, Dun Shing Lee. Des rêves de victoire classique, des rêves d’Arc, des rêves d’élevage…

Par Anne-Louise Échevin

ale@jourdegalop.com

Dun Shing Lee habite à Hongkong mais il est né et a grandi en Grande-Bretagne. Il a gardé un grand attachement pour les courses européennes et, pour lui, une victoire classique serait le Graal. Dimanche, il effectuera le déplacement depuis l’Asie pour assister à la performance de Dare to Dream (Camelot). Gagnante de l’Al Shira’aa Racing Prix Vanteaux (Gr3), la pouliche reste sur une quatrième place dans le St Mark’s Basilica Coolmore Prix Saint-Alary (Gr2), où elle concluait correctement après avoir patienté en dernière position et s’être montrée un peu débordée au moment du sprint. Dare to Dream a réalisé ses meilleures performances sur pistes assouplies. Difficile de se projeter avec assurance sur l’état du terrain dimanche à Chantilly, des précipitations étant possibles en fin de semaine, voire des orages le jour du Diane – on se souvient de l’annulation de la dernière course de la réunion pour cette raison l’an dernier !

Bon terrain ou piste assouplie, son propriétaire y croit : « Je serai présent à Chantilly et je suis incroyablement enthousiaste en pensant à cette journée ! Dare to Dream a montré être performante en terrain souple et nous espérons qu’elle le soit tout autant en bon terrain. Nous en saurons plus au fur et à mesure de la saison. En dernier lieu, elle est battue dans le Saint-Alary mais je crois que nous avons appris beaucoup de choses sur elle lors de cette sortie, où tout ne s’est pas forcément idéalement passé. Je crois que son entraîneur, Gavin Hernon, en a tiré des enseignements et des axes de travail. »

Le choix de la France

La France l’a emporté sur son Angleterre natale pour courir ses représentants, même si Dun Shing Lee a eu des chevaux en Grande-Bretagne par le passé : « J’élève en France, je cours en France. Le système est tout simplement excellent avec les primes. Les courses françaises sont d’un excellent niveau et elles sont bien organisées. Il est malheureusement difficile d’avoir des chevaux à l’entraînement en Angleterre. Là-bas, on se retrouve à courir pour 3.000 £ ou 4.000 £. Malheureusement, l’argent des enjeux finit davantage dans les poches des bookmakers que dans celles des propriétaires. Le système du pari mutuel français est bien plus vertueux. De ce point de vue, la France est autrement intéressante. Mes chevaux sont tous chez Gavin Hernon qui, pour moi, est un excellent juge. J’ai une totale confiance en son œil… »

Dun Shing Lee n’a pas de chevaux à l’entraînement à Hongkong. Pourtant, lorsque l’on parle de système vertueux et d’allocations élevées, le pays est un modèle ! Mais, pour le propriétaire, il manque quelque chose là-bas : « Oui, les allocations y sont excellentes. Mais on y court pour le fun, si je puis dire. J’ai des liens avec les courses de Hongkong, Casper Fownes est d’ailleurs un de mes bons amis. Mais c’est l’élevage qui m’intéresse ! Voir mes élèves grandir m’apporte énormément de joie. Les courses européennes représentent le prestige. Il n’y a pas autant de prestige à gagner une belle course à Hongkong qu’un classique en Europe. Quelque part, je vis les courses comme un parent : vous voulez voir vos enfants grandir, les envoyer dans les meilleures écoles possible… Pour les chevaux, cette école, ce sont les classiques. Quelle fierté de pouvoir y avoir un partant ! Je pense que rien ne peut être plus fort qu’une victoire classique en Europe. »

Le Diane plutôt que les Oaks

Dun Shing Lee a grandi à Epsom et y gagner une grande épreuve est un de ses rêves. Les Oaks avaient un temps été envisagées mais, finalement, pas de regret avec Chantilly : « Nous y avons pensé et, de plus, la piste était assouplie, ce qui lui aurait plu. Mais nous avons fait le choix de suivre le plan initial, sans regret, en restant en France et à Chantilly pour le Diane. Je garde ce rêve d’Epsom pour le futur. Je rêve aussi de l’Arc à l’automne. Tout est dans le nom de la pouliche : il faut oser rêver. C’est cela, avoir des chevaux de course. Alors je rêve de classique, d’Arc, de garder la pouliche à l’entraînement l’an prochain sans oublier l’élevage… »

Le rêve d’une jument fondatrice

Dun Shing Lee aurait certainement pu vendre Dare to Dream pour une jolie somme après le Vanteaux… mais elle n’est pas à vendre. Le propriétaire, avec elle, pense sur le long terme et à l’élevage. « J’ai deux poulinières en Normandie mais j’espère, avec Dare to Dream, avoir une jument fondatrice. Elle est par Camelot, un étalon que j’adore et qui fait de vrais chevaux de course, durs et résistants physiquement. C’est quelque chose d’important, une de mes poulinières donnant malheureusement des produits prometteurs mais qui n’ont pas pu avoir la carrière souhaitée car assez fragiles. Avec une fille de Camelot, de la famille de Danedream, j’espère avoir une future grande poulinière. En plus de Dare to Dream, je souhaite pouvoir trouver une autre pouliche pouvant devenir une potentielle jument fondatrice pour mon élevage. Je devrais donc investir aux ventes de yearlings cette année, en recherchant cette femelle et, pourquoi pas aussi, un poulain prometteur. »

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