Christopher Head : « Ramadan répond toujours présent »

Depuis le début de l’année, Christopher Head a présenté 77 chevaux en compétition. Il ne fait donc pas partie du top 40 français selon le nombre de partants. Et pour cause, 70 % de son effectif est âgé de 2ans ! En attendant de voir ses jeunes recrues en piste, ce sont les 3ans et plus qui font le job. Et ils permettent à l’entraîneur de pointer à la 12e place du classement provisoire en France. Chez les 3ans, Ramatuelle (K) (Justify) s’est classée probante troisième des 1.000 Guinées (Gr1). Ce n’est pas rien car elle est la première française depuis une décennie à monter sur le podium de ce classique. Dimanche, Christopher Head va seller Ramadan (Le Havre) dans le Jockey Club. En 2024, il a présenté cinq partants sous la casaque de Nurlan Bizakov pour quatre podiums, dont trois victoires. De bon augure !

Pour sa rentrée, dans un lot squelettique de trois partants, Ramadan a gagné le Prix Omnium II (L) de cinq longueurs. Il a ensuite remporté le Prix de Fontainebleau (Gr3), en allant devant, et Metropolitan (Zarak) se classait cinquième de cette préparatoire. Dans la Poule d’Essai, Ramadan n’a pas ménagé ses efforts et il s’est classé honorable cinquième, non loin du podium. Christopher Head analyse : « C’est un poulain très intéressant qui a bien fait depuis le début de la saison dans un terrain très lourd. Cela a perturbé le suivi des lignes en direction de la Poule. Comme beaucoup d’entraîneurs, j’ai été surpris par le résultat de ces premiers classiques. Mais cela n’a pas changé le plan d’aller vers le Jockey Club avec Ramadan. C’est un bon soldat, qui répond toujours présent. Et Aurélien le connaît très bien. À mon sens, ce couple peut faire partie des tandems à suivre pour le reste de la saison. Je suis vraiment ravi des bons résultats de cette association avec les représentants de Nurlan Bizakov. » Ramadan sera le deuxième partant de Christopher Head dans le Jockey Club. Le premier fut Big Rock, deuxième l’an dernier.

La saison classique a sensiblement été perturbée par les conditions très particulières de ce début d’année où beaucoup de candidats n’ont pas pu se préparer comme ils le souhaitaient : « Les terrains que nous avons rencontrés n’aident pas à faire émerger un cheval du lot dans chaque catégorie. Même si beaucoup ont bien fait dans le programme qui a été établi. » Ramadan a de la tenue dans son pedigree. Pour autant, serait-il possible de l’imaginer au-delà de 2.400m ? « À ce jour, nous n’avons jamais testé ses limites en matière de tenue. On ne peut pas exclure le fait qu’il tienne sur plus long. Son comportement sur 2.100m va nous apprendre beaucoup. Tout comme le ressenti d’Aurélien. »

Autre 3ans en vue, Ramatuelle est irréprochable de régularité. La pouliche dispose d’un engagement dans les Coronation Stakes (Gr1). Les bookmakers font d’elle la quatrième favorite de ce Gr1 particulièrement relevé de Royal Ascot, face à Fallen Angel (Too Darn Hot), Opera Singer (Justify), Elmalka (Kingman), Rouhiya (Lope de Vega) … du très haut niveau donc. Son mentor résume : « Ramatuelle est impressionnante. Surtout quand on se souvient qu’elle a suivi le programme le plus difficile à 2ans. De la voir évoluer et passer le cap, c’est assez incroyable. Nous la laissons sur le mile pour sa prochaine course à Royal Ascot. Cela nous indiquera beaucoup de choses pour la suite de son programme. Les copropriétaires sont de grands amateurs de sport. Je les remercie de me permettre de tenter ce genre de challenge. Cela serait impossible sans eux. C’est un travail d’équipe et les différents associés en font pleinement partie. Je suis ravi de vivre tout cela avec eux. C’est un sentiment unique. »

L’éleveur et propriétaire classique Imad Al Sagar a confié trois 2ans à Christopher Head (et un à André Fabre à l’heure où nous écrivons ces lignes). Le jeune Cantilien réagit : « C’est une chance incroyable. Merci beaucoup à monsieur Al Sagar pour la confiance qu’il nous accorde. C’est vraiment quelque chose de voir un propriétaire basé en Angleterre prendre la décision d’avoir des chevaux à l’entraînement en France. Pour moi, c’est une chance inouïe. On va tout faire pour que ses couleurs brillent au meilleur niveau. »