Henri-Alex Pantall : « Fast Tracker peut être comparé à West Wind »
Henri-Alex Pantall n’est encore jamais parvenu à décrocher un classique réservé aux mâles. En 2020, il n’était pas passé loin d’une première victoire dans le Jockey Club (Gr1) avec (Wootton Bassett). Dimanche, avec (K) (Churchill), l’entraîneur de Beaupréau peut espérer briser la glace.
Henri-Alex Pantall a connu une belle réussite avec les pouliches dans les classiques. En France, il a notamment remporté le Prix de Diane en 2007 avec West Wind (Machiavellian) ainsi que la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1) avec Castle Lady (Shamardal), en 2019. Fast Tracker semble d’ailleurs partager quelques caractéristiques avec l’une d’entre elles… « Je pense que Fast Tracker peut être comparé sur certains points à West Wind. À 2ans, elle était également une pouliche physiquement très importante et nous l’avions presque condamnée. Mais la suite nous a fait mentir. Fast Tracker est un peu dans ce style. Il s’est beaucoup amélioré à la sortie de l’hiver et il est désormais arrivé à maturité. »
James Doyle, Fast Tracker : la première rencontre a déjà eu lieu
James Doyle, qui est sous contrat avec Wathnan Racing depuis la fin de la saison 2023, sera associé à Fast Tracker dimanche. Mardi matin, le jockey anglais s’est rendu à Beaupréau afin de découvrir le poulain : « Il a été élevé par son ancien propriétaire, Guy Heald, à Newmarket. Après sa victoire de Saint-Cloud, il a reçu quelques propositions mais souhaitait attendre le résultat du Prix de Suresnes (L) avant de prendre une décision… Fast Tracker a changé de casaque il y a dix jours. James Doyle lui sera associé dimanche mais je n’oublie pas le travail effectué par Tony Piccone qui a été très patient et sage avec lui. James Doyle est arrivé lundi soir à Beaupréau et a pu travailler Fast Tracker mardi matin. Tout s’est très bien passé. Ils ont travaillé avec un leader sur le sable, terminant dans une belle action. James Doyle a semblé enthousiaste. »
Un hiver à Cagnes bénéfique
Fast Tracker a réalisé ses débuts en compétition à Cagnes-sur-Mer, montrant quelques difficultés lors de ses premières sorties avant que tout ne rentre dans l’ordre. « C’est un poulain qui montrait de belles choses le matin mais un peu de caractère en course. J’ai pris la décision de l’emmener à Cagnes-sur-Mer afin qu’il apprenne son métier. Il nous a posé quelques problèmes dans les stalles de départ, notamment lors de la première course. Lors de la deuxième, il avait fait quelques difficultés pour rentrer et lors de sa troisième sortie, tout s’est bien passé. C’est un poulain qui peut être anxieux et les stalles le stressaient. Depuis son retour de Cagnes, il a beaucoup évolué, aussi bien sur le plan physique que mental. Il nous avait un peu ennuyés à Saint-Cloud, mais à Chantilly, il n’y a eu aucun problème. Pendant des années, nous avons vu des poulains bien se comporter en début de saison après avoir commencé leur carrière à Cagnes. Mais je pense que la dynamique a changé. Désormais, de bons chevaux qui ont performé à Cagnes continuent d’évoluer, et cela, toute l’année. Cet hiver, dans l’Ouest de la France, nous n’avons pas été épargnés par l’humidité. En revanche, à Cagnes, les chevaux ont pu profiter d’un climat et de conditions de travail différentes. Fast Tracker en est le parfait exemple. »
Le Suresnes, la meilleure préparatoire ?
Si les chemins pour arriver sur le Jockey Club sont variés, le Prix de Suresnes (L) semble être LE bon tremplin, et notamment par rapport à son timing dans le programme des poulains. Finalement, Fast Tracker suit le chemin du lauréat de l’édition 2023, un certain Ace Impact (K) (Cracksman) : débuter à Cagnes, gagner le Prix de Suresnes et… ?  « Après sa victoire à Saint-Cloud, je me suis longtemps demandé quelle suite je devais envisager. J’avais pensé au Prix de Suresnes mais c’était mon plan B. Le poulain a une peau très fragile et avec la pluie, il a eu quelques inflammations, m’obligeant à aller sur le Prix de Suresnes. Mais je ne regrette pas, je pense qu’elle était très intéressante pour lui car il n’avait couru que corde à gauche et elle lui permettait de découvrir l’hippodrome de Chantilly. Nous verrons le résultat dimanche mais je pense que cette course a été une bonne préparatoire et le bon choix. Il suit le même parcours qu’Ace Impact et je lui souhaite d’avoir son niveau. »
De nouveaux paramètres à prendre en compte
Depuis ses débuts, Fast Tracker n’a jamais affronté un lot de plus de sept partants, et dimanche, ils seront certainement plus du double. Un paramètre à prendre en compte mais qui n’inquiète pas son mentor. « Il est facile à monter, maniable, ne tire pas, et il pourra s’adapter. Il a juste un défaut dans sa manière de courir. Au moment du démarrage, il met toujours un petit peu de temps à trouver son action. Dimanche, la tactique de course dépendra du numéro de corde. Il est certain qu’il y aura des problèmes de trafic mais il est plutôt rapide en partant et a les moyens de bien se placer. L’idéal serait d’avoir deux ou trois leaders. J’ai confiance en mon poulain et dans sa façon d’être. » En ce qui concerne l’état du terrain, Henri-Alex Pantall estime que son pensionnaire n’est pas un grand fan du terrain lourd, bien que ses trois succès aient eu lieu sur des pistes très pénibles.
Churchill et les classiques français
Au haras depuis 2018 chez Coolmore, Churchill (Galileo) a déjà donné des gagnants de classiques en France, à l’image de Blue Rose Cen, lauréate de la Poule d’Essai des Pouliches et du Prix de Diane (Gr1). Et en 2022, c’est Vadeni qui lui avait offert un premier Jockey Club !