Pride of Jenni dans une course totalement folle !

Les Queen Elizabeth Stakes (Gr1), samedi à Royal Randwick, resteront comme la course la plus “dingue” à laquelle nous ayons pu assister. Pride of Jenni (Pride of Dubai), la lauréate, n’était pas une pouliche de jeu, elle qui n’était qu’un outsider à 100/1. Mais après 1.200m de course accomplis en 1’12’’68 (en bon terrain), elle comptait pourtant plus de trente longueurs d’avance sur Mr Brightside (Bullbars) et Place du Carrousel (Lope de Vega), ses rivales les plus proches dans un peloton en file indienne. Après un mile chronométré en 1’36’’44, la marge de la pensionnaire de Ciaron Maher était encore considérable : plus de vingt longueurs. Et c’est à cet instant que le gros des troupes est sorti de sa torpeur. Trop tard toutefois ! L’animatrice qui avait joué les filles de l’air, bien que très fatiguée, a rejoint le poteau en tête. Les 2.000m ont été parcourus en 2’02’’02, avec les 600 derniers mètres en 37’’83. Pride of Jenni devance de six longueurs Via Sistina (Fastnet Rock). Avant-dernière dans le parcours, la grande favorite a parcouru 600m en 33’’55. Mr Brightside, qui avait trop longtemps “somnolé” dans le parcours, a décroché la troisième place. Quant à la “FR” Place du Carrousel, elle  n’a su devancer que deux adversaires… James McDonald, jockey de Via Sistina, a débriefé cette course par un seul mot : « Embarassing… » Embarrassant, voire humiliant même. L’entraîneur de la favorite, Chris Waller, restait quant à lui philosophe : « Les chevaux qui suivaient l’animatrice lui ont laissé prendre trop de champ et mes jockeys se sont retrouvés à l’arrière, un peu comme bloqués dans un carrefour en attente du feu vert ! Évidemment, je suis déçu mais bravo à Pride of Jenni ». À noter que les commissaires ont convoqué les jockeys des battus.

Pride of Jenni, adepte de la course en tête, a joué sa carte à fond, suivant à la lettre le plan tactique concocté par son propriétaire, Tony Ottobre, aidé par le grand analyste et stratège Peter Ellis, après que ce dernier a marché sur la piste. Le jockey lauréat, Declan Bates, a su parachever le travail et obtenir ainsi son troisième Gr1, le plus important de sa carrière. Ciaron Maher, entraîneur de la jument, était aux anges : « Vous ne reverrez plus pareille chose sur un hippodrome. C’est incroyable ! Pride of Jenni a quand même compté près de quarante longueurs d’avance dans un Gr1. Je savais qu’elle était meilleure sur 2.000m mais elle réalise quand même aujourd’hui quelque chose d’extraordinaire… » Dans la presse australienne, nous avons même trouvé des points de comparaison avec le légendaire Secretariat… L’éventualité d’un déplacement en Angleterre est désormais rangée au placard. Pride of Jenni ira sur les King Charles III, un Gr1 doté de 5 millions de dollars australiens (3,04 M€) en octobre.

Pride of Jenni, élevée par Trelawney Stud, a été achetée 100.000 AU$ (60.900 €) à Inglis Classic. Samedi, elle a porté ses gains à 8,64 MAU$ (5,25 M€). Son père, Pride of Dubai (Street Cry), a donné cinq gagnants de Groupe en trois saisons en Europe, dont Dubai Honour qui avait remporté les Queen Elizabeth l’an dernier. L’étalon, qui ne revient plus en Europe, a sailli 102 juments à Coolmore en Australie au tarif de 27.500 AU$ (16.800€). Sa mère, Sancerre (O’Reilly), a gagné quatre courses en Nouvelle-Zélande. Elle est issue de la lauréate des Queensland Oaks (Gr1) Vouvray (Zabeel). La poulinière a une yearling par Per Incanto (Street Cry) et elle est pleine de Hello Youmzain (Kodiac).