Le Ladies’ Day en immersion
De notre envoyé spécial Christopher Galmiche
Le vendredi à Aintree, c’est Ladies’ Day ! Le jour de course dont les photos ont fait le tour du monde. Au fil du temps, les vidéos de “bagarres” et les photos de filles très alcoolisées, ont terni l’image de cet événement… On en parle d’ailleurs dans les médias du monde entier, quitte à occulter les aspects positifs de cette grande fête populaire.
Lorsque vous recevez votre accréditation pour couvrir le Grand National Festival, il est bien stipulé, en gras, qu’il est interdit de filmer et de prendre des photos du début des courses jusqu’à une heure après la fin des opérations. Le but ? Éviter de retrouver des photos avec de jeunes femmes alcoolisées se ridiculisant, de jeunes hommes se battant, et donc une bien mauvaise publicité pour Aintree. Sur l’hippodrome, on retrouve deux endroits phares où se passent les “Parties” : le Red Rum Garden – du nom du champion aux trois Grand National – et l’Equestrian Center, à droite des tribunes. Ces deux espaces immenses et couverts accueillent de nombreux D.J. et chanteurs dès l’ouverture des portes. Ils proposent des musiques très variées et évidemment, les bars pullulent. Lors du Ladies’Day, on retrouve de nombreuses femmes parées de robes colorées, parfois avec des chapeaux et qui ne dépareraient pas à Royal Ascot… Mais il y a également beaucoup d’autres femmes vêtues avec des robes ultracourtes, lourdement maquillées et bronzées artificiellement… Le contraste ! Elles arrivent généralement en talons, mais sur l’hippodrome et à la sortie, des tongs sont vendues pour celles qui ne supporteraient plus ces talons en fin de parcours. Côté hommes, oubliez le tweed de Cheltenham. Beaucoup trop chaud pour Aintree où la température est plutôt douce l’après-midi en ce moment. Le gris est très tendance, avec ou sans carreaux. Mais nous avons aussi croisé un homme avec un costume et un chapeau rouge, parfait pour jouer un méchant dans un OSS 117, ou un autre avec un costume bleu foncé, à taches roses et violettes… Ce qui est frappant, outre la mode et la fête, c’est la quantité de jeunes que l’on trouve en parcourant les allées de l’hippodrome. Elle est beaucoup plus forte qu’à Cheltenham. À Aintree, la population est moins spécialiste de la chose hippique et elle vient surtout pour faire la fête. Il n’empêche qu’il y a une belle ambiance aux passages des chevaux devant les tribunes ainsi qu’à leurs retours aux balances. Arrive la fin de journée et là , le public ressemble au fond de peloton du Grand National dans la dernière ligne droite sur un terrain extrême… Tout le monde plafonne, zigzague en repartant à la gare située en face de l’entrée de l’hippodrome ou à la recherche de taxis. D’autres s’assoient un petit moment à même le sol pour retrouver leurs esprits… Ou pour mieux rebondir à l’unofficial party du Grand National dans le bar juste à côté d’Aintree…
Entre modernité et tradition
L’hippodrome d’Aintree a su composer avec la modernité et respecter son passé. Les anciennes tribunes sont toujours là , agrémentées d’un toit sur le Princess Royal Stand. Grâce à Joffret Huet, qui connaît le site comme sa poche, nous avons pu découvrir les anciennes balances qui se situaient à droite de l’actuel rond de présentation. Elles ont été conservées et sont devenues le McCoy’s (ça ne s’invente pas), un bar-restaurant. Vous pouvez ainsi manger assis dans les anciens vestiaires des jockeys (les repose-selles sont toujours là  !) et admirer plein de photos, casaques et écrits accrochés aux murs rappelant l’histoire du Grand National. Une belle idée de reconversion pour d’anciens vestiaires… Ce qui marque à Aintree, c’est aussi l’immense espace couvert installé à gauche des tribunes, après l’arrivée, avec de multiples ventilateurs. Cet espace de récupération est occupé par une vingtaine de personnes, des vétérinaires, des aides vétérinaires, d’autres chargées de récupérer les chevaux lâchés… Entre les deux tribunes, plus à droite, il y a le Red Rum Bar, avec une fresque géante du champion. Comme à Cheltenham, chaque bar ou restaurant rend hommage à un grand cheval d’Aintree. Et cette année, la nouveauté, c’est le stand PWR pour “Purpose Welfare et Responsability” et ses hôtesses qui sont là pour répondre à toutes les questions que se posent les novices en matière de bien être animal. PWR a été impulsé par la British Horse Racing Authority et ils ont un site qui répond aux attaques par les faits comme Kick Up For Racing en Australie. Un site dont nous ferions bien de nous inspirer… Sur le stand PWR, on retrouve également un cheval mécanique avec un casque virtuel pour monter une course en “mode réel”. À Aintree, on peut être en immersion de la course à la fête !