Les espoirs classiques en piste à Saint-Cloud
Mardi à Saint-Cloud, les Prix Comrade et Kizil Kourgan (Classes 2) seront à suivre avec attention. Et ce d’autant plus qu’ils se disputent sur le mile. Et qui dit 1.600m sur le gazon, dit bien entendu Emirates Poule d’Essai (Grs1). À moins de deux mois de l’échéance, les écuries françaises commencent “gentiment” à ressortir leurs espoirs. Aux alentours de 14 h 30, dans le Prix Comrade, ce sera notamment le cas de deux pensionnaires d’André Fabre : â—Š(K) (Lope de Vega) etâ—ŠSiyouni). Trente-cinq minutes plus tard, le Prix Kizil Kourgan (Classe 2) nous permettra de revoir en piste les rentrantesâ—Š(K) (Kingman) etâ—Š (K) (Lope de Vega). L’hiver est bel et bien derrière nous. Le printemps, lui, rime bien avec classique…Â
Quand les choses sérieuses commencent…
Par Thomas Guilmin
tg@jourdegalop.com
Supercooled (K) (Lope de Vega) a débuté victorieusement sur 1.500m à Saint-Cloud, début septembre. Il a ensuite conclu troisième d’une Classe 2 ô combien relevée sur la P.S.F. de Chantilly, un mois plus tard. Ce jour-là , il était battu par Atlast (Farhh) et Talentuoso (K) (Omaha Beach), deux (très) gros espoirs classiques pour les prochains mois. Il faut également souligner que le rythme peu soutenu et la surface n’avaient pas vraiment fait les affaires du Niarchos. Cela ne serait pas une surprise s’il venait à effectuer un retour gagnant. Narkez (Siyouni), quant à lui, le second atout du maître cantilien dans le Prix Comrade, a un parcours plus atypique : il a ouvert son palmarès lors de sa troisième sortie, en terrain très souple, à Clairefontaine-Deauville, fin octobre. Sur le papier, l’élève et représentant de Nurlan Bizakov est certainement (jusqu’alors) en dessous de Supercooled, mais il a quand même le profil d’un candidat aux courses de Groupe. Et avec les jeunes chevaux, tout est question de marge de progression. Derrière ces deux-là , il faudra revoir Kiaro (Guignol), net lauréat pour ses débuts sur le parcours, le 7 mars. Ou encore George Ville (Kendargent), gagnant en débutant à Deauville cet hiver, et ensuite quatrième d’une Classe 2 au Mans.
Où en est Cavalletti (K) ?
Le 10 juillet dernier, tous les regards étaient rivés sur elle. Et elle avait débuté par une victoire sur 1.200m à Chantilly. Cavalletti (K) (Kingman) faisait l’objet de bruits très favorables… André Fabre, son mentor, a ensuite adopté une méthode qui lui est propre : il l’a directement surclassée en l’alignant dans le Prix Six Perfections (Gr3). Seulement cinquième, la pouliche de Juddmonte n’est certainement pas bien rentrée de cette course, étant absente depuis. Mardi, elle fera donc son retour dans le Prix Kizil Kourgan (Classe 2). Son entourage pense-t-il à la Poule ? Réponse dans quelques heures… mais elle en a le profil. Une autre pouliche pourrait ensuite être dirigée vers le Gr1 de Longchamp. Il s’agit de Miz Vega (K) (Lope de Vega). Lauréate lors de son unique sortie, en terrain très lourd, sur 1.500m à Saint-Cloud, le 30 octobre, elle confirmait ainsi l’estime de son mentor, Nicolas Clément.
Deux options possibles ensuite ?
En effectuant une rentrée le 26 mars, il n’est pas simple d’emprunter la voie des Groupes qui mènent à la Poule. Les Prix Djebel et Imprudence (Grs3), qui se disputent cette année le 9 avril, arrivent (trop) rapidement. Et si le souhait de leurs entourages respectifs est de laisser leurs représentants sur 1.600m, il existe donc deux options : les Prix de Fontainebleau et de la Grotte (Grs3), le 14 avril, ou les Prix Machado et du Louvre (Classes 1), quatre jours plus tard, toujours à Longchamp. Ces deux options restent “justes” en termes de timing car on ne compte que 19 ou 23 jours entre les deux courses. Cela étant, galoper une nouvelle fois les chevaux le matin à l’entraînement n’est pas réellement intéressant car cela n’a jamais le même effet qu’une course, d’autant plus que les deux épreuves programmées mardi ne sont pas riches en partants. La piste est enregistrée à 4,9 ce lundi soir. Mais elle devrait sécher dans une certaine mesure, surtout s’il ne pleut pas trop d’ici là , ce qui devrait limiter les problèmes de récupération. L’objectif du jour est (déjà ) de faire une bonne rentrée sans être trop dur afin que les organismes récupèrent rapidement. Et ce tout en “travaillant” suffisamment pour monter – quand même – en condition.
Quel est le profil type d’un gagnant de Poule ?
On a coutume de dire que les Poules d’Essai sont les dernières courses réservées aux 2ans. Dans les faits, cela se confirme car lorsque l’on se penche sur le profil des dix derniers vainqueurs chez les mâles, neuf ont gagné au moins une course à 2ans, et huit étaient black types à l’issue de leur première saison de course. Chez les pouliches, c’est un peu moins marquant. Pour autant, une seule pouliche n’avait pas déjà débuté à 2ans. Il s’agit de Castle Lady (Shamardal), lauréate en 2019, qui était une élève et représentante de Godolphin entraînée par Henri-Alex Pantall. Concernant l’obtention du black type, sept avaient obtenu du caractère gras, soit une de moins que les mâles. En clair, pour gagner la Poule, la probabilité d’être gagnant et black type à 2ans augmente considérablement l’espoir d’atteindre le graal.
Les 3ans français au profil parfait pour le classique sur 1.600m
Chez les femelles…
Francis-Henri Graffard semble bien armé avec les pouliches de 3ans pour la Poule d’Essai en 2024. L’une de ses plus intéressantes candidatures est certainement celle de Rouhiya (K) (Lope de Vega). Invaincue en deux sorties l’an passé, la protégée de son Altesse l’Aga Khan semble bien partie pour effectuer sa rentrée dans le Prix Imprudence (Gr3), le 9 avril. Elle a beaucoup de classe à l’image de sa compagne de couleurs et d’entraînement Candala (Frankel). Celle-ci a certainement plus de tenue d’où son engagement dans le Prix Vanteaux (Gr3), le 7 avril. Dans cette course, l’entraîneur cantilien pourrait également avoir Fakarava (K) (Le Havre) qui, comme Mangoustine (K) (Dark Angel), la lauréate de la Poule en 2022, s’est illustrée dans le Critérium de Lyon (L) avant d’aller sur le classique de Longchamp…
Autre Cantilien qui semble bien armé avec ses pouliches de 3ans, Nicolas Clément peut lui aussi compter sur trois pouliches : Miz Vega, comme précisé ci-dessus, Rose Bloom (K) (Lope de Vega), deuxième du Qatar Prix Marcel Boussac (Gr1), ou encore Shady Lady (Blue Point), deuxième du Prix Miesque (Gr3) l’année dernière. Ces deux-là sont engagées dans l’Imprudence.
Et chez les mâles…
Chez les mâles, aucun entraîneur ne semble avoir les clés de l’épreuve. Mais le moins que l’on puisse écrire, c’est que Jean-Claude Rouget a vu juste en engageant Keran (K) (Blue Point) dans le Prix Djebel (Gr3), le 9 avril. Il a fait forte impression lors de sa troisième sortie dans une Classe 2 sur les 1.300m de la P.S.F. cagnoise. Le protégé de Son Altesse l’Aga Khan suscite cependant quelques interrogations quant à sa tenue. En compétition, ses parents n’ont jarnais dépassé la distance de 1.400m. Comme expliqué plus haut dans l’article, Supercooled avait été dominé par Talentuoso lors de sa dernière sortie. Ce dernier, dépendant du bon terrain au vu de ses origines, devrait courir le Prix Djebel si la ligne droite de Deauville sèche. C’est un bon poulain. Tout comme l’autre “Fabre” Sajir (K) (Make Believe) que l’on n’a plus revu depuis sa victoire écrasante du Prix Saraca (L), le 7 octobre dernier. Lui aussi a récemment été engagé dans le Djebel. Mario Baratti, quant à lui, fonde de gros espoirs sur Metropolitan (Zarak). Il est invaincu à 2ans et devrait être revu dans le Prix de Fontainebleau (Gr3), le 14 avril. Enfin, il ne faudra pas oublier de suivre le Prix Aymeri de Mauléon (L), le 21 avril à Toulouse, où l’invaincu en quatre courses Puchkine (Starspangledbanner) devrait être en piste. S’il venait à s’illustrer, son entourage prendra certainement ensuite la route de Longchamp…