LA TVA AVANCE AU SIA
Par Guillaume Boutillon
gb@jourdegalop.com
C’était l’un des événements du Salon de l’Agriculture samedi matin : chahuté par les syndicats, le ministre Marc Fesneau a tout de même pu sillonner le hall 6, l’espace dédié aux équidés, là où les courses disposent d’un grand stand. Si cette déambulation a permis au ministre d’échanger brièvement avec les différents acteurs, il a surtout donné l’occasion au nouveau patron de la filière Cheval, Olivier de Seyssel, de rencontrer son cabinet. Plusieurs sujets étaient au menu de cette réunion de travail qui a duré un peu moins d’une heure : gestion de l’eau, bien-être animal, sans oublier LE dossier prioritaire, celui de la TVA dans les courses, qui semble en très bonne voie. Plus largement, et alors que le Salon ferme ses portes dimanche soir, on peut d’ores et déjà dire que la présence de la filière après plus de dix ans d’absence s’est avérée extrêmement positive. À plus d’un titre.
Avant même l’ouverture du Salon de l’Agriculture, Pierre Préaud, secrétaire général de la Fédération nationale des courses hippiques, puis Olivier de Seyssel, le vice-président du Trot qui vient tout juste d’être élu président de la filière Cheval, avaient insisté dans nos colonnes sur l’importance, pour le monde des courses, de revenir au Salon. Surtout dans ce contexte de colère du monde agricole. « Comme le gouvernement est conscient que l’agriculture va mal, les robinets de Bercy vont devoir s’ouvrir, nous avait dit Olivier de Seyssel. Il y a une vraie opportunité pour obtenir gain de cause mais il faut aller très vite. » Et force est de constater que cela semble avoir été le cas. La réunion de travail qui s’est tenue samedi matin vient d’ailleurs le confirmer. Étaient présents Olivier de Seyssel, élu la semaine dernière président de la filière Cheval, et Tanguy Courtois, chargé d’affaires publiques au sein de l’Institution, ainsi que deux membres du cabinet du ministère de l’Agriculture.
En phase avec le ministère
Après cette réunion, Olivier de Seyssel nous a expliqué : « Nous avons pu voir tout ce que nous voulions. Bien évidemment, il a été question de la TVA dans les courses et de ce que nous voulons obtenir au plus vite. Le cabinet entend nos demandes. Nous avons aussi travaillé sur la vision de la filière et sur ce que le ministère attend de nous, notamment le rapport que nous devons remettre d’ici l’été sur les grands sujets que sont la gestion de l’eau, le bien-être animal, etc. Nous avons également travaillé sur l’avenir et sur ce à quoi ressemblera la filière demain. Cela concerne l’interprofession que je souhaite mettre en place entre les conseils des chevaux, le syndicalisme agricole et les autres acteurs : le cabinet a pris note et est bien en phase avec ma volonté, que j’avais exposée lors de mon élection aux représentants des cinq sociétés mères [la Filière Cheval se compose de la Fédération française d’équitation, la Société française des équidés de travail, la Société hippique française, France Galop et la Société d’encouragement à l’élevage du trotteur français, que lui-même représente, ndlr]. Maintenant, il faut que ce soit la volonté de toute la filière et nous devons la construire avec les autres partenaires. » En ce sens, un conseil d’administration de la filière Cheval aura lieu la semaine prochaine.
Une expérience réussie
Au sujet du Salon et des objectifs que les courses s’étaient fixés, Olivier de Seyssel nous a confié : « C’est positif. Nous nous sommes réunis hier afin de voir de quelle manière nous pourrions améliorer les choses pour l’an prochain. La filière aura à l’avenir toute sa place dans le salon. Nous avons déjà parlé avec le commissaire du Salon de l’éventualité de disposer d’un petit ring pour présenter des chevaux des courses l’an prochain. Nous sommes d’autant plus contents que l’Institution a pu voir beaucoup de monde, et a pris beaucoup de contacts, dans tous les domaines. Avec le Salon, nous avons gagné un temps fou car, en temps normal, nous mettons des mois et des mois avant d’avoir ces contacts. Cela nous a aussi permis de mieux nous connaître les uns les autres. »
La TVA inscrite aussi dans les revendications de la Coordination rurale
Encore une bonne nouvelle pour la filière. Après la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) vendredi, la Coordination rurale, l’autre syndicat important dans l’actuelle lutte du monde agricole, a elle aussi accepté d’inscrire dans ses revendications le dossier d’une TVA à 5,5 % pour les courses. Le rendez-vous entre la Coordination rurale et la filière Cheval, initialement prévu vendredi, s’est finalement tenu samedi matin, avant même l’ouverture au public du Salon de l’Agriculture.