Pourquoi les courses reviennent au Salon de l’agriculture
Cela faisait plus de 10 ans que la filière course n’avait plus affiché son unité au Salon de l’agriculture. À quelques heures d’un rendez-vous qui s’annonce particulier vu le contexte agricole actuel, Pierre Préaud, le secrétaire général de la Fédération nationale des courses hippiques, détaille les raisons et les objectifs de cette présence.
Par Guillaume Boutillon
gb@jourdegalop.com
Du 24 février au 3 mars prochain, France Galop, la Société du trotteur français (Setf), la Fédération nationale des courses hippiques (F.N.C.H.), l’Afasec et le PMU seront présents au Salon International de l’agriculture à Paris sur un stand collectif dédié à la filière des courses, dans le hall des équidés (Hall 6 – Stand F30). « C’est LE grand rendez-vous du monde agricole. Et à partir du moment où nous sommes une filière agricole, certes particulière, il était important d’être présent. Surtout au sein de la filière cheval, car tous les autres acteurs de la famille du cheval – la Fédération française d’équitation, la Société hippique française, la Société française des équidés de travail, la Fédération des conseils des chevaux – sont des habitués de ce rendez-vous, », explique Pierre Préaud.
Une dimension symbolique
Le secrétaire général de la Fédération poursuit : « C’est symboliquement puissant d’être présent cette année, dans ce contexte de crise agricole très forte. L’ambiance sera très différente, moins festive. Il est important de rappeler que les éleveurs et les entraîneurs de chevaux de course sont des exploitants agricoles au sens de la loi et, à travers eux, nous sommes une filière agricole à part entière. Bien sûr, nous ne sommes pas les plus touchés par cette crise car nous ne sommes pas sur une production agricole similaire aux éleveurs porcins, bovins, laitiers ou encore céréaliers. Cependant, elle nous impacte quand même car toutes ces règles, ces normes, touchent aussi nos hippodromes. Le plan écophyto [lequel prévoit notamment de réduire les pesticides, ndlr] nous concerne. Nous produisons un spectacle support de jeu, mais pour cela nous avons besoin d’entretenir nos espaces, nos pistes. Être absent de ce salon aurait pu donner le sentiment de ne pas vouloir revendiquer ce positionnement agricole. »
Réaffirmer que les courses font partie de la filière cheval
La bonne expérience du Salon du cheval d’Angers, où l’Institution des courses, en 2023, était présente pour la deuxième année consécutive, a également joué dans ce retour au Salon de l’agriculture, une décision prise fin 2023 : « Cette présence à Angers nous a permis de bien réaffirmer que nous faisons partie de la filière cheval. À Porte de Versailles, avec un seul et unique stand pour les deux sociétés mères, la Fédération, le PMU et l’Afasec, mais aussi un stand en commun avec la Société hippique française, et ce dans le hall des équidés, la configuration est parfaite. C’est un symbole fort vis-à -vis du gouvernement, des parlementaires et du public. Le grand public ne connaît pas les courses comme une activité agricole mais davantage à travers le jeu, la compétition, le spectacle. »
Mieux valoriser les contacts avec le gouvernement et les parlementaires
« Même si nous n’attendons pas le Salon de l’agriculture pour échanger avec les parlementaires et nos ministères de tutelle, il est important que les membres de la filière course soient là , ensemble, et parlent d’une seule voix, explique Tanguy Courtois, chargé d’affaires publiques à la Fédération nationale. Cette présence va nous permettre de mieux valoriser les contacts avec le gouvernement et les parlementaires. L’idée est aussi d’échanger avec les autres acteurs du monde agricole. Les chambres d’agriculture, par exemple, ne nous référencent pas forcément comme une activité agricole, alors qu’elles peuvent aider les éleveurs et les entraîneurs. »