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samedi 23 novembre 2024

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Trois questions à Adrien Montoille, nouveau président des PP

Trois questions à Adrien Montoille, nouveau président des PP

Hubert Tassin a décidé ne plus continuer à la tête des PP (Province Paris pour le Galop français). C’est Adrien Montoille, âgé de 37 ans et par ailleurs propriétaire et éleveur, qui a été désigné lundi pour prendre le relais à la tête de cette association historique.

Jour de Galop. – Quelles sont vos ambitions pour les PP ?

Adrien Montoille. – La nouvelle équipe souhaite continuer à défendre des convictions qui font l’ADN des PP depuis leur création il y a maintenant 35 ans. Les PP ont une grande histoire. Avec Jean d’Indy et Hubert Tassin en tête, n’oublions pas que l’association a notamment participé à la décentralisation, à la défense des primes à l’éleveur comme des petits hippodromes. Nous n’arrivons pas du tout avec un esprit révolutionnaire mais réellement avec cette volonté de continuer à défendre les petits propriétaires, de contribuer aux débats d’idées, de continuer de faire valoir des points de vue parfois différents. Nous voulons surtout contribuer à rendre plus festifs nos hippodromes. Notre conviction est que les courses doivent rester un plaisir, un loisir. Célébrer les gagnants, assister à des scènes de joie comme lors de la victoire d’Amy du Kiff (Kapgarde) dans le Prix Maurice Gillois (Gr1) participent à cette notion de loisir et donnent envie aux gens d’avoir des chevaux, ne serait-ce qu’une part. Nous avons un tropisme fort à nous entendre avec les AQPS, un tropisme fort pour la province et l’obstacle, mais nous avons surtout un tropisme fort envers les personnes pour lesquelles les courses sont un amusement et une fête. C’est ça l’esprit PP !

Votre profil détonne un peu dans un milieu où la moyenne d’âge est tout de même plus élevée. Pourquoi vous engagez-vous politiquement ?

Effectivement, mon profil détonne. Et j’associerai plus largement celui de la nouvelle équipe des PP : Georges de Certaines, Martin de Fraguier et Édouard de Nadaillac. S’engager politiquement pour le Galop, c’est d’abord donner de son temps pour sa passion. Il se trouve que, par le passé, j’ai déjà eu un engagement politique car j’ai été élu dans ma ville, et ma philosophie a toujours été la suivante : on a le droit de se plaindre, de déplorer que nos idées ne soient pas reprises mais, pour avoir ce droit-là, il faut savoir s’engager et donner de son temps. Si nous, la jeune génération, nous ne nous engageons pas, nous n’aurons aucune légitimité ensuite pour donner notre avis ou pour nous plaindre. Au-delà de mon cas, je pense qu’il est important que des gens de 20, 30 ou 40 ans s’intéressent à l’avenir des courses, car cela prend du temps de monter en compétence sur certains dossiers.

Avec le recul, comment analysez-vous les mauvais scores des PP (seulement un siège chez les propriétaires et aucun chez les éleveurs) aux dernières élections socioprofessionnelles ?

Les facteurs sont multiples. Déjà, pour avoir participé à d’autres élections, celles de France Galop sont très particulières : on ne connaît pas le corps électoral, on sait à peine si les gens que l’on croise sur les hippodromes ont le droit de voter ou pas… Et puis c’est une campagne électorale dans laquelle on n’a pas pu vraiment faire campagne. Contrairement aux autres années, il n’y a pas eu d’envoi de courrier car France Galop a misé sur le digital. Il fallait aller sur un coin du site pour chercher les professions de foi. Tout cela a joué contre nous, car l’électorat PP est peut-être un peu moins connecté que les autres et plus attaché à recevoir un coup de téléphone, à recevoir les professions de foi dans sa boîte aux lettres et à serrer la main du candidat. Nos résultats sont très décevants, je vous l’accorde, mais ils ne sont pas catastrophiques non plus. La petitesse du corps électoral ajoutée à la faible participation fait que, à quelques dizaines de voix près, nous aurions obtenu un siège dans chaque collège. Il faudra retenir une chose de Hubert Tassin et Jean d’Indy : ce sont deux hommes qui ont eu l’extrême élégance et la bonté de se dire qu’il était temps de passer la main. Cela est rarissime dans le monde associatif ou politique. Je leur tire mon chapeau pour tout ce qu’ils ont fait ces 35 dernières années et tout ce qu’ils vont encore apporter ces prochaines années, car nous entendons bien profiter de leur expérience et de leur maîtrise de nombreux sujets…

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