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lundi 25 novembre 2024

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Trois pays, six sessions, plus de mille chevaux

Les ventes de février en Europe

Trois pays, six sessions, plus de mille chevaux

La saison des ventes physiques 2024 démarre jeudi à Newmarket avec la February Sale. Elle proposera, lors de deux sessions et après les scratchings, autour de 300 sujets. Les mercredi et jeudi suivants, ce sera au tour de Goffs d’entrer en scène avec 439 lots. Nous irons ensuite à Deauville pour deux jours, les mardi 13 et mercredi 14 février, et avec un catalogue qui offrira plus de 360 lots. Avec une offre se situant autour de 1.100 chevaux, les ventes de février représentent autour de 1,5 % d’un marché européen qui, en 2023, avait atteint 983,21 millions d’euros. Elles peuvent paraître quelque peu anecdotiques mais elles ont pourtant gagné leur place dans le calendrier au fil des années…

En 2014, le chiffre d’affaires était inférieur à 10 M€

Il y a dix ans, en 2014, les ventes de février n’étaient pas parvenues à atteindre le cap des dix millions d’euros. À l’époque, seul Goffs avait étalé sa vacation sur deux sessions. Le chiffre d’affaires était alors de 9,18 M€ avec un prix moyen de 13.773 € pour 667 lots vendus. Le top price européen officiel de 2014 fut la poulinière Night Visit (Sinndar), mère du lauréat de l’Irish Derby (Gr1) Trading Leather (Teofilo), adjugée pour 975.000 € à Hubie De Burgh. Son propriétaire, Jim Bolger, avait ensuite repassé sur le ring la jument pleine de Dawn Approach (New Approach) en 2015, à Tattersalls December, où Barronstown Stud l’avait eue pour 300.000 Gns (369.000 €). Dandy Nicholls s’était adjugé à 145.000 Gns (178.000 €) le top price de la vente de février 2014 de Tattersalls. Il s’agissait de Sovereign Debt (Dark Angel), un hongre qui venait de prendre 5ans et s’était classé deuxième des Lockinge Stakes (Gr1). Ce dernier a eu une longue et belle carrière, réalisant sa meilleure saison à 8ans, pour l’entraînement de Ruth Carr et la casaque de Lady O’Reilly et ses amis, avec deux succès de Groupe et 812.000 £ (951.000 €) de gains. Vodka Wells (Irish Wells) avait enregistré le top price de Deauville (74.000 €) après avoir ouvert son palmarès sur les haies de Pau. Il est parti pour l’Angleterre où il a ajouté à son palmarès un succès sur les claies et deux en steeple, à Hexham.

Un record en 2018 à plus de 17 M€

Le marché de février a réellement changé de vitesse en 2017. Tattersalls a ajouté une seconde session, imité en 2018 par Arqana. Certes, on reste dans le cadre de ventes de service et d’opportunités. C’est un petit segment où l’on peut toujours trouver son bonheur… ou parfois le contraire. L’année record reste 2018, avec un chiffre d’affaires européen de 17,65 M€. Toutes les planètes étaient alignées à Tattersalls où le cheikh Mohammed Obaid Al Maktoum voulait à tout prix Willie John (Dansili), qui avait fait des débuts en potentiel candidat au Derby à 2ans. Il n’a pas hésité à débourser 1,9 MGns (2,33 M€) pour l’obtenir. Katsumi Yoshida avait acheté, pour 550.000 Gns (676.000 €), Thetis (Invincible Spirit), la dernière poulinière de la “dispersion Ballymacoll”, et sa pouliche foal par Lope de Vega (Shamardal), passée sur un ring alors qu’elle n’était née que depuis 18 jours.

Tattersalls, moins d’offres des superpuissances

Chaque vente tient son créneau sur le marché. Tattersalls propose une large majorité de sujets qui passent comme chevaux à l’entraînement (autour de 75 %), et parmi eux, les femelles en passe de devenir poulinières sont une centaine. Cette année, surprise ! Les grandes maisons présentent une offre moins large mais elles ont beaucoup vendu au cours des dernières années. Godolphin, qui a vendu 206 chevaux pour 5,19 millions de guinées (6,38 M€) depuis 2017, propose dix lots cette année, dont six pouliches. Juddmonte, absent l’an dernier, présente un trio de 3ans dont le meilleur est Retort (Frankel), gagnant d’une Classe 2 il y a une semaine à Chantilly, avec à la clé une valeur 41. Les poulinières pleines sont une vingtaine et il y a 25 femelles sortant d’entraînement. Il faut ajouter 8 juniors et 16 short yearlings. Ce n’est pas la spécialité de Tattersalls qui, à une seule reprise (en 2022), avait atteint un chiffre d’affaires de 455.500 € grâce au boost réalisé par 8 sujets Shadwell.

Les indicateurs des trois ventes de février en Europe

Tattersalls Goffs Arqana
Année Vendus CA (€) Prix moyen (€) Vendus CA (€) Prix moyen (€) Vendus CA (€) Prix moyen (€)
2023 298 5.099.160 17.110 273 4.348.550 15.929 245 3.742.300 15.274
2022 328 7.201.096 21.954 352 6.020.200 17.103 306 4.068.300 13.295
2021 210 3.157.150 14.416 152 1.946.600 12.806 268 3.063.500 11.430
2020 264 4.013.905 15.204 293 4.078.700 13.920 247 2.432.300 9.847
2019 294 3.864.690 13.144 264 3.976.150 15.061 358 5.282.500 14.755
2018 299 9.894.904 33.092 334 4.807.000 14.392 289 2.951.100 10.211
2017 338 7.060.868 20.889 397 5.208.100 13.119 202 2.075.901 10.276
2016 251 3.347.239 13.335 291 4.361.750 14.989 239 1.709.400 7.152
2015 211 3.183.866 15.088 330 5.359.500 16.214 260 2.013.600 7.744
2014 172 2.667.400 15.950 254 4.070.050 16.024 241 2.449.400 10.163

Goffs et ses short yearlings

À l’inverse, les short yearlings sont très importants à Goffs. Le segment a représenté plus de la moitié du chiffre d’affaires à plusieurs reprises. Le record date de 2022 lorsque 199 vendus (dont une dizaine de Shadwell) ont produit 3,41 M€. Lors de sa meilleure année (2022), le marché des shorts yearlings européens a atteint 4,37 M€ pour 272 vendus, alors que les foals de la même génération avaient généré 69,07 M€ pour 1.651 vendus en novembre et décembre.

La semaine prochaine, l’offre irlandaise sera de plus de 260 sujets, dont quatre Havana Grey (Havana Gold), quatre Sottsass (Siyouni), deux New Bay (Dubawi), un No Nay Never (Scat Daddy) et également un Galiway (Galileo). Le choix des éleveurs irlandais de présenter les short yearlings “à la maison” est logique : le haut de gamme est offert à Tattersalls en décembre et les sujets de moindre niveau ou un peu plus tardifs passent donc à domicile, sans corser l’addition suite aux frais de transport. Il s’agit aussi d’une opportunité de plus pour les pinhookers.

Deauville, une vente au féminin

Dans un catalogue de 360 lots, la vente de février à Deauville est surtout une vacation au féminin avec plus de 250 femelles, si l’on prend en compte les poulinières et pouliches à l’entraînement ou sortant d’entraînement. Les 2ans seront une vingtaine, alors qu’on a recensé presque 40 short yearlings. Le record français du segment (72 vendus pour 731.500 €) remonte à 2019, l’année de la dispersion Fares, mais l’offre est plus large qu’à Tattersalls. Il faut toujours regarder vers le passé lorsque les ventes de février étaient des vacations “vide-greniers”. Désormais, vendre des chevaux en février sans les brader, ou les acheter en profitant de la “bonne affaire”, est une opportunité de plus pour toute une filière qui s’est développée d’un point de vue commercial (également avec le segment en ligne) en France et Europe… Chaque pays ayant pris son propre chemin, ce qui très important pour les professionnels.

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