José Luis Martinez, racing manager de la Yeguada Centurion, a accordé une interview à notre confrère Jaime Salvados dans Black Type Magazine. Vous pourrez lire l’interview complète dans l’édition de mardi prochain via ce lien :  http://blacktypemagazine.com/
Voici le passage qui concerne le choix d’un deuxième entraîneur.
« Nous cherchions un deuxième entraîneur à Chantilly pour répartir nos effectifs croissants de chevaux à l’entraînement. Car dans le même temps, grâce à sa réussite, Christopher a vu son effectif considérablement augmenter. Or le nombre de places n’est pas illimité. Avec Christopher et Maurizio, nous avons une bonne équipe.Â
Maurizio a reçu des chevaux de différents âges, dont certains qui étaient à Madrid et d’autres en provenance de chez Christopher. Il n’y a aucune polémique dans le choix qui a été fait. Il ne s’est rien passé de particulier et la Yeguada Centurion a confié un nombre significatif de chevaux à Christopher pour 2024. Il conserve Big Rock, un cheval très important avec une carrière d’étalon devant lui.
Nous avons beaucoup de jeunes chevaux très bien nés, avec des pères prestigieux et du physique. À cette date, il est trop tôt pour se faire une idée sur les 2ans. Mais nous avons de grands espoirs car ils ont du potentiel. La liste des pères est par exemple très impressionnante. »
Propriétaires et entraîneurs : le nouveau (?) paradigme
Dans l’imaginaire collectif, les courses véhiculent une certaine idée de romantisme, empreinte de fidélité réciproque entre propriétaires et entraîneurs. Pourtant, le cas « Blue Rose Cen » nous rappelle que ce temps est révolu… Et que les écuries sont devenues de vraies entreprises.
L’histoire des courses est riche en désaccords entre propriétaires et entraîneurs, menant à un transfert total d’effectif. Dans le cas de la Yeguada Centurion, c’est bien différent. Leopoldo Fernandez Pujals a décidé de donner sa chance à un deuxième entraîneur, sans pour autant retirer sa confiance à Christopher Head, qui accueille toujours la majorité des représentants de la casaque. Ce n’est pas vraiment une première et beaucoup de « gros » propriétaires préfèrent désormais travailler avec plusieurs entraîneurs.
Tradition…
Historiquement, les grands propriétaires avaient souvent un entraîneur numéro un, basé à Chantilly, pour les meilleurs éléments, et un professionnel basé en province pour exploiter les chevaux de valeur plus modeste. C’est ainsi qu’Alain de Royer Dupré a commencé à entraîner pour Son Altesse l’Aga Khan quand la crème de la casaque princière était confiée à François Mathet. On pense aussi à Dominique Sepulchre avec les effectifs Niarchos, à Henri-Alex Pantall avec Godolphin et, plus récemment, aux Wertheimer, qui ont décidé de confier des éléments à Édouard Monfort comme ils l’avaient fait il y a quelques années à Yan Durepaire. Cette distinction entre Paris et la province n’étant plus vraiment à l’ordre du jour, la notion de hiérarchie qui en découlait a également tendance à disparaître. Il y a plus couramment les entraîneurs historiques d’une casaque, qui reçoivent le premier choix, et les plus récents, qui doivent faire leurs preuves et ne sont pas forcément décisionnaires dans les poulains qu’on leur envoie.
Vs modernité
Il est désormais commun que les propriétaires qui comptent plusieurs dizaines de chevaux à l’entraînement choisissent de répartir leurs effectifs entre différents entraîneurs. Les frères Wertheimer ont opté pour cette stratégie il y a déjà plusieurs dizaines d’années. De nos jours, aucun « grand » propriétaire ne collabore qu’avec un seul entraîneur, même ceux qui emploient un professionnel comme entraîneur particulier. C’est un fait, que notre tendance à regarder en arrière a vite fait de nous faire oublier.