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vendredi 9 mai 2025
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POURQUOI L’ARTICLE 51 MÉRITERAIT D’ÉVOLUER

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POURQUOI L’ARTICLE 51 MÉRITERAIT D’ÉVOLUER

L’enfer est pavé de bonnes intentions… L’intention initiale de France Galop semblait bonne : plus de partants pour plus d’enjeux. Mais il y a d’autres manières pour atteindre cet objectif (par exemple ouvrir un compte PMU et parier pour financer la filière, même si vous n’êtes pas joueur dans l’âme : cliquez ici, si vous n’en avez pas encore) ;

et l’article 51 n’est vraiment pas la bonne solution. Pourquoi ? D’abord parce qu’il sape le lien de confiance entre la société-mère et les acteurs des courses, ce qui est très grave dans un monde qui repose entièrement sur la confiance. La glorieuse incertitude du turf ne peut être acceptée que par des êtres humains doués d’un immense espoir et d’une immense confiance – sinon, au vu de la faible chance de succès, que l’on soit propriétaire, éleveur ou entraîneur, mieux investir son temps, son énergie et son argent dans un autre secteur. Ce que j’appelle « saper le lien de confiance », c’est changer les règles en cours de route (pour prendre un exemple emprunté à l’économie : l’incertitude fiscale est détestable et c’est elle, plus que la lourdeur de l’impôt, qui a souvent fait fuir les investisseurs en France) : il était écrit, depuis toujours, que le programme classique était sacré ; depuis l’affaire du Louvre et du Machado, ce n’est plus le cas.

Ensuite parce que sa mise en application est mal pensée : il faudrait laisser plus de temps aux professionnels pour se retourner avec – pourquoi pas – un nouveau stade d’engagement.

Enfin parce que, et c’est là la plus grosse erreur de l’article 51, il faut exclure définitivement de la « course aux partants » les épreuves de sélection. Si le débat autour du 51 doit avoir un mérite, c’est de nous forcer à voir la réalité en face et à assumer que notre programme est en réalité fait d’une « carpe » (le programme alimentaire) et d’un « lapin » (le programme de sélection).

Priorité n°1 : satisfaction client(s)

La nature est bien faite : il y a deux programmes parce que les courses au galop ont deux clients, le parieur et le propriétaire-investisseur (*). La nature est (très) bien faite : ces deux clients financent le système quasiment à égalité. Le parieur est taxé (sans qu’on lui demande son avis, je le dis au passage) et cela finance les 285 M€ d’allocations actuels. Le propriétaire achète des chevaux et paye une pension pour le même montant (215 M€ de pensions et au moins 70 M€ d’achats français de jeunes chevaux et chevaux à l’entraînement aux ventes chaque année).

Il y a donc une justice et une logique à ce que le programme alimentaire (handicaps, réclamers et courses à condition pour chevaux en valeurs inférieures à 40) contente celui qui le finance, à savoir le parieur… et que le programme de sélection contente celui qui le finance, c’est-à-dire le propriétaire.

Or en publiant l’article 51, France Galop s’est emmêlé les pinceaux, organisant involontairement l’impossible (et pas souhaitable) mariage de la carpe et du lapin, en imposant au propriétaire-investisseur une décision destinée à satisfaire le parieur. Sans doute cela a-t-il été fait de bonne foi. Il faut reconnaître que la cellule d’optimisation du programme premium, qui réunit le galop, le trot et le PMU, a obtenu des résultats tout à fait exceptionnels. Il faut juste savoir ne pas aller trop loin et l’article 51 va trop loin dans la logique du « tout-pari ».

Il n’est jamais grave de faire une erreur, tout le monde en fait et il y a beaucoup à apprendre d’une erreur. Mais il faut avoir la lucidité ne pas y persévérer, l’intelligence de ne pas la refaire, et la sagesse d’en tirer les bonnes leçons. Si le 51 doit faire positivement école, il faut qu’à partir d’aujourd’hui, France Galop renonce à mener toute politique pro-partants dans le programme de sélection. Le programme de sélection ne doit être modifié à la marge que dans deux buts : offrir les meilleures opportunités de courir aux chevaux des propriétaires-investisseurs ; et améliorer le rating des courses et des chevaux français.

Pas vraiment le moment de criser !

D’autant que, si j’ai bien entendu la communication de la société-mère, on parle d’une vingtaine de courses par an. Pourquoi créer une crise de confiance au sein de notre famille pour un si faible total de vingt, comparé aux 5.000 courses plates organisées chaque année sur notre sol ?

Tout le monde a compris que France Galop est obsédé par la course aux partants parce que c’est une question de concurrence avec le Trot (*). Mais qui a dit que nous devions entrer en compétition avec le Trot ? Réponse : Jean-Pierre Barjon. Comme un certain chef de clan de l’autre côté de l’Atlantique, il veut forcer les autres à se positionner par rapport à sa vision du monde. Mais, pour le Galop, c’est un tort de s’obséder sur le sujet. Disons deux choses. Primo, tout phénomène historique a une fin (on parlera bientôt de la guéguerre trot-galop au passé, comme du Covid ou du terrorisme basque). Secundo, quand on cesse de penser au croquemitaine, le croquemitaine redevient un personnage de fiction.

(*) Le fait d’avoir de nombreux propriétaires-investisseurs est ce qui rend le galop plus fort et plus durable que le trot. Donc si France Galop tient absolument à se focaliser sur sa guerre avec le trot, qu’il donne envie aux propriétaires d’investir ! Donc : que la société-mère supprime l’article 51, qui est un frein à l’investissement ! Ainsi, en suscitant plus de vocations d’investisseurs et en fidélisant les propriétaires actuels, France Galop sera définitivement plus forte que ses amis d’en face. Pour gagner une guerre, il faut choisir son terrain  – et jamais, au grand jamais, accepter le combat sur un terrain choisi et défini par l’adversaire.

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