LES MAROCAINS DOMINENT LES FRANÇAIS

Élisabeth Bernard connaît bien Buraak (Mahabb). C’est elle qui l’a entraîné à ses débuts, notamment lors du Prix Bengali d’Albert, où il avait terminé dernier. Par la suite, il a rejoint les boxes de son propriétaire, Mohamed Daissaoui. Sous ses couleurs, il a notamment remporté en novembre dernier le Grand Prix de S.A.R. le prince Moulay Rachid (Listed PA). Les courses marocaines sont souvent rythmées, mais ce ne fut pas vraiment le cas dans la President of the UAE Cup (Gr3 PA). Après un départ au galop de chasse, les concurrents ont maintenu un tempo modéré avant d’accélérer brutalement dans la ligne droite. Ce scénario a pénalisé les deux pensionnaires d’Élisabeth Bernard. Vica Grine (Al Albahar) a connu un passage à vide avant de finir très fort. À son sujet, son entraîneur nous a confié : « Le train d’aujourd’hui a desservi mes deux pensionnaires. Vica Grine est toujours débordé quand il n’y a pas de rythme. Aujourd’hui, il s’est retrouvé emporté dans un galop de chasse en tête. Jean-Bernard Eyquem n’a pas osé en rajouter, car il n’avait jamais connu ça. Dans la ligne droite, il était en perdition, puis il est très bien revenu. Avec du train, il aurait eu une meilleure chance, même si le gagnant est un très bon cheval ! Je pense envoyer Vica Grine au repos, car il a enchaîné les voyages cet hiver. Mais nous reviendrons plus forts pour la Journée Internationale ! » Quant à Al Najeeb (Dahess), il n’a pas pu s’exprimer dans la phase finale : « Al Najeeb aime le sable. Il est très allant, et on pensait que, comme d’habitude ici, la course irait à trois mille à l’heure… mais ce n’a pas été le cas. »

Thomas Fourcy était, lui, satisfait de la rentrée de Der’h Al Shahania (Gazwan) cinquième, même s’il a lui aussi été contrarié par le manque de rythme : « Le cheval court très bien. Il faisait sa rentrée après sa belle performance ici en novembre. Il n’y a pas eu beaucoup de train, et lui aime venir sur les autres. Dans la ligne droite, il allait très facilement derrière les chevaux de tête, puis tout est parti très vite d’un coup, ce qu’il n’aime pas trop. Sur les derniers mètres, il finit très bien : avec 50m de plus, il aurait été troisième. L’entourage était content aussi. Il avait besoin de cette rentrée. C’est un cheval compliqué à engager en France, donc je vais devoir réfléchir. Mais une chose est sûre : il reviendra ici en novembre. »

Élevé par Yas Horse Racing Management, Buraak est un fils de Mahabb (Tahar de Candelon) et de Shumoos (Djouras Tu), laquelle a ouvert son palmarès sur les 1.200m de Pompadour à 5ans pour l’entraînement d’Olivier Trigodet. Shumoos est une sœur utérine de très bons éléments de l’élevage de Son Altesse le cheikh Mansour bin Zahyed Al Nahyan, comme Shadiyda (Al Sakbe), lauréat de huit courses dont l’Emirates Championship (Gr1 PA), ou bien Thakif (Mahabb), auteur de quatre succès dont l’Al Maktoum Challenge (Gr1 PA). Buraak est le frère d’Haajeb (Mawood), facile vainqueur de l’Al Maktoum Challenge Round 2 (Gr1 PA) pour les couleurs du cheikh Mansour, et d’Aoun (Mahabb), lequel a remporté deux années de suite la President of the UAE Cup (L PA). Il a aussi enlevé le Prix Tidjani (Gr3 PA) et un second Gr3 à Ostende. La deuxième mère Sheena (Djelfor) est une propre sœur du crack Akbar (Djelfor). C’est la souche de Fantasia (Gosse du Béarn), une jument de base de l’élevage de pur-sang arabe en France.

Grande favorite de l’Abu Dhabi Cup, Almohiba Fal (RB Burn) n’a pas failli à sa réputation. En cinq sorties, la pouliche avait déjà signé deux victoires et trois places, dont une excellente troisième place dans la Poule d’Essai des Pouliches, le 3 septembre à Khémisset. Face à elle, les marocains ne redoutaient guère que la française Buhoor (Maseem). Mais sans le moindre doute, la marocaine a su faire parler sa classe dans la phase finale pour décrocher une victoire nette.

Xavier Thomas Demeaulte présentait deux de ses pensionnaires dans cette course : Buhoor et Signature Al Maury (Muniz). Buhoor a connu un parcours des plus compliqués. Guillaume Guedj son jockey a dû la solliciter dès la sortie des stalles, sans pouvoir jamais relâcher ses efforts tout au long du parcours. Quant à Signature Al Maury, elle a mieux abordé le début de course. Rapide au départ, elle a réussi à suivre le rythme soutenu, mais a manqué de ressources pour se relancer dans les derniers mètres, contrairement à sa compagne de box qui a allongé ses foulées pour venir chercher une belle deuxième place. À leur sujet, Xavier Thomas Demeaulte nous a confié : « Signature Al Maury a eu un parcours plutôt correct malgré son mauvais numéro à la corde, elle a bien réussi à se placer. Mais ça a été plus dur pour finir. À l’inverse, Buhoor a eu un parcours plus compliqué : son jockey a dû la solliciter tout le long, mais elle a été tenace pour accrocher la deuxième place. C’est un voyage éprouvant pour les chevaux : ils sont partis lundi et arrivés mercredi. Avec la chaleur, cela n’aide pas non plus. Je vais voir comment ils rentrent de ce déplacement, mais je pense qu’un peu de repos leur fera le plus grand bien. »

Almohiba Fal, élevée par Fal Stud, est l’un des premiers partants du jeune étalon RB Burn (Majd Al Arab). Sa mère Taqdeeraat (Mahabb) a gagné en Angleterre. Elle a été acquise (pleine de RB Burn) pour 20.000 € par Fal Stud chez Arqana en 2020. La deuxième mère a donné Najlaa (Al Saoudi), deuxième de l’UK Arabian Derby (Gr1 PA). C’est la grande souche du haras de Mandore. La quatrieme mère Cherifa (Cheri Bibi) est l’une des matronnes de cette race.