GOLIATH À L’ASSAUT D’UNE PREMIÈRE MONTAGNE

Troisième meilleur cheval au monde sur le turf l’an dernier avec un rating de 126, Goliath (Adlerflug) lance sa saison 2025 dimanche prochain, très loin de sa base cantilienne. Pour ce retour, son entraîneur Francis-Henri Graffard a préféré au Prix Ganay la Queen Elizabeth II Cup (Gr1), sur les 2.000m de l’hippodrome de Sha Tin, à Hongkong. Ce n’est pas la solution de facilité, mais l’entourage du cheval, à commencer par John Stewart, son copropriétaire, aime relever les défis. Et surtout, Francis-Henri Graffard estime que cette course est parfaite pour la rentrée du lauréat de la King George VI and Queen Elizabeth Cup (Gr1). « Avec lui, le rythme de la course est primordial. Et sur 2.000m, spécialement à Hongkong, on peut espérer un train sélectif. Goliath n’est pas un cheval facile le matin, mais il est vraiment très impressionnant dans ses galops quand on va dans son sens, c’est-à-dire en mettant beaucoup de rythme. Quand il a été acté qu’il n’irait pas à Meydan, j’ai coché cette course pour démarrer son année, d’autant plus qu’il avait très bien voyagé l’an dernier pour se rendre au Japon. »

Sur le papier, et avec un rating de 126, Goliath est assez nettement au-dessus de ses dix rivaux présumés, surtout après le forfait de l’anglais Dubai Honour (Pride of Dubai). Il a huit livres d’avantage sur les japonais Prognosis (Deep Impact), deuxième de cette course l’an dernier, et Tastiera (Satono Crown), troisième de la Hong Kong Cup (Gr1). Calif (Areion), lauréat l’été dernier du Grosser Dallmayr-Preis – Bayerisches Zuchtrennen (Gr1), et le néo-zélandais El Vencedor (Shocking), qui reste sur trois victoires consécutives dans des Grs1, viennent ensuite en 117. Ce dernier a impressionné les membres de l’équipe Graffard présents avec Goliath à Sha Tin, comme l’explique l’entraîneur : « Ils m’ont beaucoup parlé de ce cheval néo-zélandais ! Sur le papier, l’engagement de Goliath est très favorable, c’est certain. Maintenant, il fait une rentrée. On ne peut pas être certain qu’il va gagner même s’il a très bien travaillé, notamment sur l’hippodrome. » La japonaise Liberty Island (Duramente), deuxième de la Hong Kong Cup (Gr1) en décembre dernier, ne s’est pas montrée sous son meilleur jour à Meydan pour sa rentrée.

Cette rentrée va aussi guider son entourage pour la suite du programme du cheval. « Nous déciderons selon la façon dont il se comporte sur 2.000m et dont il récupère. Mais on peut penser ensuite à une course comme la Tattersalls Gold Cup (Gr1, 2.100m) puis aux Prince of Wales’s (Gr1, 2.000m) et aux King George (Gr1, 2.400m). La Japan Cup reste son objectif prioritaire. Nous avons appris pas mal de choses de sa première participation où les choses ne s’étaient pas passées au mieux. Goliath s’était notamment énervé avant la course avec toute la foule qui criait au moment de rentrer les chevaux dans les stalles. Dimanche, il sera muni d’un bonnet jusqu’au départ car même si l’ambiance est un peu plus calme qu’au Japon, le départ est donné devant les tribunes. » L’an dernier, plus de 33.000 personnes ont assisté à la course remportée trois années de suite par l’idole Romantic Warrior (Acclamation), qui a été orientée en ce début d’année par une campagne au Moyen-Orient. Comme lors de ses dernières sorties, Goliath sera monté par Christophe Soumillon. Le jockey a monté deux fois la course pour une deuxième place (Lizard’s Desire en 2010) et une troisième place (Thumbs Up en 2009).

Le score des chevaux européens n’est pas mirifique dans ce sommet… tout simplement parce qu’ils sont rares à y tenter leur chance. Le dernier européen au palmarès se nomme Presvis (Sakhee), lauréat en 2009 pour Luca Cumani, qui avait imité l’allemand Silvano (Lomitas), gagnant en 2001 pour Andreas Wohler, dans une édition où le globe-trotter de la famille Doumen Jim and Tonic (Double Bed) s’était classé deuxième. Jim and Tonic a aussi terminé deuxième en 2000, à une courte tête d’Industrialist (Rudimentary), et avait nettement gagné en 1999, quand la course était encore un Gr2. Le cheval était rentré dans le Prix Exbury (Gr3) avant ce voyage.

Depuis François Doumen, d’autres chevaux français ont tenté leur chance dans le Gr1 sans parvenir à s’imposer. Le meilleur résultat a été obtenu par Balius (Mujahid), deuxième – derrière Archipenko (Kingmambo) – de l’édition 2008, pour Carlos Laffon-Parias.