AMERICAN PARADOX

Les Américains se délectent du French Paradox : boire du vin rouge et manger du foie gras pour préserver ses artères… À notre tour d’évoquer cet American Paradox que constitue la hausse des droits de douane annoncée par Donald Trump mercredi soir : 20 % pour l’Europe ; 24 pour le Japon ; 54 pour la Chine et seulement 10 pour le Royaume-Uni. Pourquoi est-ce un (double) paradoxe ? D’abord parce que la hausse des barrières douanières va inciter les Américains à consommer local, ce qui peut relancer certaines filières de production, mais va aussi coûter cher au consommateur américain – car le local coûte plus cher. Dans les chevaux de courses, c’est très clair : les États-Unis ont déjà un marché de yearlings (au galop comme au trot) assez élevé du fait de la baisse récurrente de la production (moins de chevaux produits = tension de l’offre = hausse des prix) ; en augmentant la taxe sur l’importation de chevaux, Trump va mécaniquement augmenter leur tarif. Ce qui in fine, revient à appauvrir la filière locale. C’est tout le paradoxe du protectionnisme, une arme à double tranchant. Ensuite, et c’est pourquoi l’on peut parler de double paradoxe, l’Amérique trumpiste joue deux partitions à la fois : plus que jamais expansionniste sur le plan diplomatique et politique (voir son interventionnisme en Ukraine et en Israël par exemple), et plus que jamais protectionniste sur le plan économique.

Pour en revenir aux courses, JDG vous propose aujourd’hui de découvrir l’analyse de plusieurs experts du commerce hippique transatlantique. D’une part Isabelle Sepulchre et Fathi Rojbani, de la société de transport STC Horse France, qui exporte nombre de chevaux français vers les États-Unis. D’autre part, Hubert Guy et Michel Zerolo, deux courtiers vivant à cheval entre les deux pays, et très actifs dans les échanges avec l’Amérique au cours des dernières décennies.