SAIN D’ESPRIT (RS) SUR SA CLASSE

Lauréat du Prix Cambacérès (Gr1), Sain d’Esprit (RS) (Cokoriko) était le grand favori du Prix d’Indy (Gr3). Le poulain de Jacques et Patrice Détré et de l’Écurie Team Spirit a justifié son statut en s’imposant, malgré deux grosses bévues dans le parcours. Il pose déjà ses jalons pour le Prix Alain du Breil (Gr1) pour lequel il apparaît seul au monde… pour le moment !

Sain d’Esprit a d’abord galopé en deuxième position derrière Proud Lucy (RS) (Taj Mahal). Il est venu à ses côtés dans le tournant d’Auteuil avant de sauter des quatre fers la première haie de la ligne d’en face (!), perdant un peu de terrain. À la sortie du tournant final, il était froid alors que Proud Lucy comptait une demi-longueur d’avance. Sain d’Esprit s’est relancé pour prendre la tête tout en franchissant la dernière haie, qu’il a écrasée. Malgré cette nouvelle erreur, Sain d’Esprit a pris la mesure d’une courageuse Proud Lucy pour l’emporter de six longueurs. Son entraîneur François Nicolle nous a déclaré : « Sain d’Esprit a mal sauté, la dernière haie, il l’a écrasée… Pour faire ce qu’il a fait et gagner quand même, c’est qu’il est très bon ! S’il n’était pas bon, sa faute à la dernière haie lui aurait coûté cher. C’est un vrai cheval de steeple. Sur les gros obstacles, il sera plus attentif. Il faudra régler des choses car il a sauté comme un petit cochon. Il va rester sur les haies ce printemps, son objectif étant le Prix Alain du Breil (Gr1). Nous allons voir comment il reviendra de cette course avant de nous prononcer pour la suite. Mais il devrait courir les deux autres préparatoires et le Gr1, suivant sa récupération. »

Deuxième du Prix André Masséna (L), après deux faciles victoires à Cagnes-sur-Mer, Proud Lucy découvrait Auteuil dans ce Gr3. Elle a été devant et a bien failli réussir dans son entreprise, faisant longtemps jeu égal avec Sain d’Esprit. Son entraîneur Mickaël Seror nous a dit : « Nous y avons cru ! Au bout de la ligne d’en face, je voyais le futur lauréat « à la demande », un peu froid, alors que Proud Lucy allait très bien. J’ai eu l’impression que ma pensionnaire allait repartir en reprenant la tête à Sain d’Esprit. Mais entre les deux dernières haies, j’ai vu que ce dernier se relançait. J’étais assez confiant pour être dans les trois premiers, même si je n’avais pas la prétention de battre Sain d’Esprit ou Mamisuz de Houelle. Mais je savais qu’elle ferait sa course. Elle était très, très bien depuis qu’elle était rentrée de Cagnes. Proud Lucy avait fait sa plus mauvaise course dans la Listed, mais à sa décharge, elle n’était pas à son zénith. Ce dimanche, elle était revenue au top. Nous sommes très heureux pour ses propriétaires car cette deuxième place est comme une victoire. Sincèrement, je ne sais pas ce que nous allons faire avec elle car elle a participé à Cagnes avant cette course. Certes, elle avait repris de l’état, mais elle est légère quand même. Nous allons attendre qu’elle rentre et nous aviserons ensuite. »

L’expérimenté métronome, Moty Marc (Motivator) a patienté en quatrième position avant de tracer une belle ligne droite pour se classer troisième devant Nikkaluokta (Cloth of Stars), qui a couru proprement et Mamisuz de Houelle (Beaumec de Houelle), décevante. Cette dernière a galopé en troisième position, mais elle a cédé dans la ligne droite.

Élevé par l’écurie Artsam, Sain d’Esprit est un fils de Cokoriko (Robin des Champs), étalon au haras de Cercy, et de la bonne Saine et Speed (Saint des Saints), gagnante du Prix Géographie sur les haies d’Auteuil, deuxième du Prix d’Iéna (L) et placée sur le steeple. La jument a été achetée pour 17.000 € par Vincent Le Roy en décembre 2023 chez Arqana lors de la dispersion Munir-Souede.

Sain d’Esprit est le frère de Raffles Liaison (Balko), lauréate en steeple à Dax et Clairefontaine et propre frère de Kevlar, un 4ans exporté en Irlande. Après Sain d’Esprit, Saine et Speed a eu Mon Millésime (Cokoriko), un 3ans entraîné par François Nicolle, N’Aie Peur de Rien (Cokoriko), une 2ans et Only Speed (Karaktar), une yearling. La page est assez blanche et il faut ensuite remonter à la troisième génération pour retrouver un bon cheval, Espoir du Bocage (Épervier Bleu), lequel a pris plus de 400.000 € de gains – en plat et obstacle – en 22 victoires. Il a notamment remporté le Prix l’Orléanais à Auteuil.