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mercredi 19 mars 2025
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MARIO BARATTI CHANGE DE CALIBRE

MARIO BARATTI CHANGE DE CALIBRE

Première partante, première gagnante. C’était le 28 février 2020. La Covid était en train d’exploser, et Moana (Iffraaj) avait offert à Mario Baratti un début de carrière de rêve dans un scénario cauchemardesque. Cinq ans plus tard, le jeune entraîneur est devenu classique. Quand nous l’appelons, à l’heure de l’écurie du soir, Mario est en train de placer les bandages sur les jambes de l’un des pensionnaires, dont le nombre s’est multiplié au fil des saisons. Son premier succès classique a eu pour cadre l’Allemagne en 2023 avec Angers (Seabhac), dans les German 2.000 Guineas (Gr2). L’an dernier, Metropolitan (RS) (Zarak) a gagné la Poule d’Essai des Poulains (Gr1) avant de confirmer par des places de Gr1 dans les St James’s Palace Stakes et dans le Prix Jacques Le Marois. Il est désormais étalon au haras d’Etreham. Mario Baratti a changé de dimension. Pas de métier. Le Paciarotto (expression du dialecte milanais que l’on peut traduire par le paisible), le surnom que lui avait donné son premier maître, Mil Borromeo, est passé très vite d’une trentaine de chevaux à presque quatre-vingt-dix. Quand il a décroché sa licence en France après un tour d’Europe, de l’Italie en passant par Newmarket chez Marco Botti, l’Irlande pour un stage à l’école de Jim Bolger et finalement la France où il a travaillé avec Simone Brogi avant de devenir assistant de Pascal Bary, ses amis Italiens ont pensé : c’est trop tôt. Non, c’était le bon moment.

Par Franco Raimondi

Cinq ans après la victoire de Moana, tout a changé et Mario Baratti est prêt pour une première saison en tant qu’entraîneur de Ligue 1 : « L’an dernier, j’ai attaqué la saison avec une trentaine de chevaux, dont une bonne moitié de 2ans. C’était un premier test important. Les 3ans, qui constituent le cÅ“ur d’une écurie, n’étaient pas nombreux. Parmi eux, heureusement, se trouvait Metropolitan. Cette saison, je démarre avec un peu plus de quatre-vingts chevaux, et en attendant, avec quelques 2ans qui sont encore au pré-entraînement en Irlande et en France, plus ou moins la même proportion de juniors. C’est un gros changement du point de vue de l’organisation du travail. En principe, je pensais attaquer avec soixante-dix chevaux, ce qui était déjà le double de 2024, mais j’ai eu des offres importantes et j’ai loué des boxes dans l’établissement de Gousserie Racing qui offre des outils de travail essentiels. En plus de ma base, je peux donc compter sur une structure qui offre une chance aux chevaux ayant besoin de plus de temps ou d’un petit break, avec des paddocks. »

Un double travail : entraîner et recruter le personnel

Mario Baratti change de dimension mais il ne modifie pas pour autant son approche du travail. Quand on lui parle de montée en puissance, il ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire avant de revenir sur cette donnée qui n’est jamais simple : « J’aime beaucoup mes chevaux et je reste persuadé que le nombre parfait pour fournir un entraînement à la carte à chaque cheval se situe autour de soixante-dix sujets. En même temps, je suis très fier d’avoir de nouveaux clients. Je peux dire que j’ai franchi un cap, et pour un entraîneur en début de carrière, il est important d’avoir le plus grand nombre de chevaux possible, mais il faut surtout produire des résultats. J’ai connu deux super saisons, mais le plus dur arrive maintenant, avec de nouveaux propriétaires et d’autres challenges. Je peux dire que j’ai maintenant une double mission : entraîner au mieux mes chevaux et, en même temps, renforcer et améliorer l’équipe. C’est facile quand on gère des effectifs réduits, mais plus compliqué quand il faut recruter du personnel pour garantir la même qualité de travail. J’accepte ce défi. »

Nizam rêve du Jockey Club

L’an dernier, Mario Baratti a reçu les premiers chevaux de Nurlan Bizakov parmi lesquels a émergé l’invaincu Nizam (RS) (Pinatubo), engagé dans les classiques. Le poulain prépare sa rentrée et son premier test aura pour cadre le Prix La Force (Gr3) : « Il est engagé dans la Poule d’Essai des Poulains et dans le Jockey Club. Il a gagné sur le mile à 2ans en fin de saison, il ne manque pas de vitesse mais je le vois plus comme un poulain de 2.000m. La ligne de ses débuts gagnants est bonne et il a confirmé aisément dans sa Classe 2. Il a passé un bon hiver, il est très facile dans un parcours, mais il faut attendre sa rentrée, face à plusieurs poulains prometteurs qui ont déjà couru cette saison, avant d’établir un programme. C’est mon cheval pour le Jockey Club, mais on verra bien. La confiance de monsieur Bizakov est très importante. »

Les Bizakov et l’atout Cristian Demuro

Mario Baratti entraîne sept représentants de Nurlan Bizakov, dont trois 2ans, et le contrat de premier jockey de Cristian Demuro est un atout supplémentaire pour Mario Baratti : « Avec Cristian, on se connaît depuis longtemps. Nous n’avons pas besoin de trop nous parler : un regard après un galop – ou une course – est suffisant. Il vient monter à l’écurie deux fois par semaine et nous avons trouvé une entente à l’amiable pour les autres chevaux lorsqu’il ne sera pas associé à ceux de monsieur Bizakov. C’est un accord entre deux amis : s’il possède une bonne chance pour un autre entraîneur ou que j’ai un cheval qui fait une rentrée ou des débuts « gentils », je ne vais pas l’empêcher de monter un gagnant. Je pense que travailler perpétuellement avec le même jockey est un très gros avantage. »

Misunderstood un avenir de miler

Le meilleur junior de l’écurie Baratti l’an dernier a été Misunderstood (RS) (Hello Youmzain), lauréat du Prix des Chênes (Gr3) et bon troisième du Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1). Son programme sera orienté sur le mile : « Il n’est pas engagé dans le Jockey Club. L’an dernier, il a montré assez de vitesse pour aller devant sur 1.400m et je ne le vois pas tenir 2.100m. Pour lui, le chemin est très simple avec une rentrée dans le Prix de Fontainebleau (Gr3) et si tout va bien, la Poule d’Essai des Poulains (Gr1). »

Inédits et pourquoi pas classiques

Deux autres 3ans de l’écurie ont des engagements classiques ou dans le Gr1 et ils sont encore inédits. Degottex (Sea The Moon) fera ses débuts jeudi à Saint-Cloud dans le Prix Suave Dancer (Inédits), alors qu’Enea (Pinatubo), qui figure aussi dans la liste du Derby (Gr1), découvrira les couleurs dans le Prix Juigné : « Degottex est prêt pour ses débuts. Il appartient à l’écurie Bernard Weill, Laurent Dassault, et Daniel-Yves Trèves, des propriétaires qui ont beaucoup d’expérience et m’ont fait confiance avec d’autres associés. Degottex est engagé dans le Grand Prix de Paris (Gr1) puisque je pense que c’est un poulain de tenue qui doit progresser au fil de ses courses. C’est pareil avec Enea, le représentant de la Scuderia Scolari qui, après la réussite de Metropolitan, a beaucoup investi aussi dans l’élevage avec le haras d’Etreham. J’ai hâte de voir ses débuts avant de parler de l’avenir. »

Kiamba et Marinaleda pour les Groupes

L’entraîneur italien n’a pas de pouliches dans les classiques en France mais il peut compter sur deux femelles de Groupe en puissance avec Kiamba (Australia) et Marinaleda (Recoletos) : « Kiamba appartient à l’écurie Elag, Meridian International, et madame Garavaglia-Brion. Après des débuts corrects sur la P.S.F. de Deauville, nous avons pris le risque de la courir dans le Prix Rose de Mai (L) et elle a obtenu son black type. En principe elle ira sur le Prix Pénélope (Gr3). Elle a été engagée dans le Preis der Diana (Gr1). Marinaleda, un produit maison de Darpat France, a bien gagné lors de ses débuts en terrain très souple à Fontainebleau. Je l’ai engagée, tout comme Kiamba, dans le Prix Cléopâtre (Gr3). Elles ont presque le même profil, je pense que les deux peuvent gravir les échelons et nous offrir une belle deuxième partie de saison dans les courses de tenue pour les femelles. »

La puissance d’Al Shira’aa

Mario Baratti entraîne neuf représentants d’Al Shira’aa Racing et d’autres vont bientôt arriver. Il a déjà fait gagner deux courses à Foxtrot Zulu (Saxon Warrior) et il aime bien Jannah Pearl (Galileo) : « Je dois avant tout remercier mon maître Pascal Bary et Carlos Laffon-Parias qui m’ont aidé dans la prise de contact avec une opération de courses et d’élevage si importante. Le rapport avec leur manager Kieran Lalor est excellent. Oui, je dois avouer que je suis tombé amoureux de Jannah Pearl. Elle a été très respectée par Carlos, a gagné sa course en fin de saison de 3ans en valeur 37. C’est une pouliche de classe, encore toute neuve, et je m’attends à de belles choses avec elle. Une autre femelle qui peut beaucoup progresser se nomme Silham, la seule représentante de sa propriétaire Marion Goodbody. Elle était estimée mais n’a couru que deux fois suite à des problèmes. Si elle a la santé, elle pourra alors montrer sa classe. »

Un très bon lot de juniors

Pour l’instant, les 2ans à l’entraînement chez Mario Baratti sont au nombre de trente-sept, mais d’autres vont arriver bientôt : « J’attends les 2ans d’Al Shira’aa qui sont en Irlande et, en regardant la liste de ceux qui sont déjà à l’écurie, je suis très satisfait de la qualité des chevaux et surtout des propriétaires. Quand des propriétaires passionnés et qui investissent, comme Al Shaqab, Gérard Augustin-Normand, Jesus Sanchez-Ramade de Nearco Producciones, Mustapha Bekhti, Fal Stud, et des éleveurs comme Etreham, les Monceaux, LNJ Foxwoods, et Le Thenney vous font confiance avec des 2ans bien nés, c’est vraiment très gratifiant. J’ai aussi deux éleveurs italiens comme San Paolo Agri Stud et Franco Barberi (Esageruma Nein) qui m’ont confié des juniors. C’est beaucoup trop tôt pour parler des 2ans de l’écurie, je n’ai pas de vrais sujets précoces et je pense à la fin du mois de mai pour les premiers débuts. Je suis confiant. À ce stade de la saison, ce sont encore des bébés, mais je suis convaincu qu’environ la moitié de mes juniors débuteront cette année. »

fr@jourdegalop.com

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