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vendredi 18 avril 2025
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SON ALTESSE AGA KHAN, AVEC SES MOTS

SON ALTESSE AGA KHAN, AVEC SES MOTS

En hommage à Son Altesse le Prince Karim Aga Khan, disparu mardi, nous vous proposons de redécouvrir la grande interview qu’il avait accordée à JDG après les succès de Zarkava en 2008. Une véritable masterclass, avec la voix de l’intime. Une transmission essentielle de la part d’un personnage hors du commun qui manquera énormément à notre univers – en particulier par son leadership.

PARTIE 1 : LES FONDEMENTS

À la base de l’éleveur traditionnel : les courants de sang

« À mon sens, il est important de différencier l’élevage traditionnel de l’élevage commercial. L’éleveur commercial est sur le marché tous les ans. Il achète, il vend et doit suivre les modes. De son côté, l’éleveur traditionnel a un nombre limité de chevaux. Il connaît parfaitement ses courants de sang et cherche à les faire fructifier. Faire vivre les courants de sang, c’est tout le challenge. Trouver les ressources dont ces courants ont besoin pour exprimer leur qualité. L’histoire de Zarkava s’inscrit dans cette réflexion. Elle incarne la continuité de gestion, par une activité traditionnelle, de courants de sang qui restent au top. Au cours de sa carrière, Zarkava a démontré que l’on peut élever pendant quatre-vingt-dix ans avec de bonnes souches et retrouver des individus au plus haut niveau mondial.

L’éleveur traditionnel cherche à équilibrer ses comptes, mais ne va pas au-delà. Sa bottom-line, c’est de survivre. La France est sans doute le pays au monde qui compte le plus grand nombre d’éleveurs traditionnels. C’est une force.

Évidemment, il y a d’autres thèses. Certains remettent en cause la théorie des courants de sang. Ma famille croit à ce processus de sélection, qui est la base de notre activité et de notre métier. N’oubliez pas que, pendant de longues années, France Galop s’appelait « Société d’encouragement pour l’amélioration… » Il y avait cette notion d’amélioration bien présente.

Mon grand-père faisait courir en France et en Angleterre – jamais aux États-Unis, et très peu en Irlande. Je suis dans un cas différent, car la compétition est devenue mondiale, globale. Cela implique qu’avec le même nombre de juments, il faut être capable d’élever des individus qui seront mesurés par un radar mondial et non plus national. Notre tâche est donc de plus en plus difficile et demande une sélection de plus en plus rigoureuse. »

Une chaîne dont tous les maillons doivent être forts « Il existe d’autres organisations qui présentent un profil proche du nôtre… Et l’on peut se demander quelle différence il existe entre elles et nous. Nous, nous avons un cercle, une très jolie chaîne, qui part du choix du croisement, passe par la naissance, implique l’élevage au haras, l’envoi à un entraîneur qui travaille presque exclusivement pour nous, puis la course avec le jockey qui est le plus souvent en contrat avec nous, et enfin l’envoi du meilleur de notre sélection vers le haras. Nous sommes les seuls à réunir tous ces éléments. Mais ce cercle est fragile. Si l’un des maillons cède, toute l’activité dérive. Par maillon, j’entends jockey, entraîneur, gestion des terres – les terres ont un rôle très important ; elles sont un véritable outil de travail. Quand un maillon est faible, tout se fragilise. De mauvaises terres, un entraîneur médiocre, un jockey peu inspiré : la moindre chose peut, à elle seule, tout fragiliser. Oui, tout peut s’arrêter pour un seul élément moins solide. C’est pourquoi chaque maillon doit rester en permanence sous la loupe.

Dans notre métier, le plus important est l’observation. C’est le critère essentiel. Il faut une observation rigoureuse de tout ce qui se passe. Il faut être capable de voir tout de suite et de réagir dès qu’il y a trop d’eau dans un paddock, quand une lice est cassée, s’il y a trop de chevaux sur le même paddock… Sans cela, vous allez à la catastrophe.

On en revient toujours au maillon. La surveillance et l’observation doivent être continues.

Nous avons toujours eu une structure « éclatée », c’est-à-dire non centralisée – et je veux que cela reste ainsi. Car le personnel doit être le plus près possible de son stock pour bien travailler.

Le plus important, ce sont les hommes et les femmes. Je veux leur rendre hommage, car ils sont les maillons forts. Et croyez-en mon expérience quand je dis cela, car j’ai connu des maillons faibles… »

Une longue formation de terrain

« En 1960, à la mort de mon père, que nous n’attendions pas puisqu’il s’agissait d’un accident, nous avons dû faire face à une seconde succession en très peu de temps, puisque mon grand-père était décédé peu d’années auparavant [en 1957, ndlr]. Mon grand-père avait trois héritiers : sa veuve, mon oncle, qui était le demi-frère de mon père, et mon père. Puis, à la mort de mon père, il y eut à nouveau trois héritiers : ma sœur, mon frère et moi. Pour payer les droits de succession, nous avons donc fait le choix de monétiser nos meilleures juments et de ne conserver que les jeunes poulinières dont nous connaissions mal le potentiel au haras. Il nous a donc fallu tout recommencer.

Je ne connaissais rien aux courses. Jamais je n’avais eu l’occasion de suivre mon père ou mon grand-père dans leur passion. De plus, à l’époque, au début des années 1960, j’avais succédé à mon grand-père dans ses activités politiques et religieuses, et j’avais des responsabilités énormes dans un contexte très lourd et difficile en Afrique et en Asie – celui des indépendances.

J’avais passé neuf ans en Suisse, trois ans et demi à Harvard, aux États-Unis, puis j’avais repris la gestion des affaires de mon grand-père avant de retourner aux États-Unis pour y finir mes études ! Donc les courses…

Quand mon père est mort, je ne voulais pas entamer le passé. J’avais un devoir de continuité. Je me suis donné six mois de réflexion. Il me fallait apprendre. Finalement, j’ai décidé d’essayer. Et tout de suite, je me suis dit que je ne céderais pas ! J’irais jusqu’au bout ! Si c’est pour n’y aller qu’à moitié, autant faire comme Arnaud Lagardère et se dire que c’est la fin d’une époque.

Mon apprentissage a duré vingt ans. »

PARTIE 2 : LE BREEDING STOCK

La question de la jumenterie

« Pour moi, la base, ce sont les pouliches. Avec Mandesha, Darjina et Zarkava, vous avez les bonnes bases pour construire un élevage moderne, non ?

Zarkava apporte une plus-value significative à environ vingt de nos juments. C’est un impact important pour la souche. Malheureusement, comme nous ne sommes pas propriétaires de Zamindar, la victoire dans l’Arc n’a pas d’impact sur notre parc d’étalons.

J’ai passé des années à réfléchir à la bonne dimension de la jumenterie. Je cherchais le bon équilibre entre les probabilités de succès et le risque de surdimensionnement. Aujourd’hui, j’ai fixé le nombre minimum de juments à 145-155.

Il existe un rapport direct et incroyablement sensible entre les surfaces que vous exploitez et le nombre de juments. Si la surface est insuffisante, vous risquez d’avoir beaucoup de chevaux « tarés » ; si vous avez trop de surface, vous risquez d’être en déséquilibre financier. Les terres coûtent beaucoup d’argent. C’est pour cela que j’en ai vendu, racheté, etc.

À un moment, j’ai été un peu inquiet du contexte économique difficile. Mais finalement, c’est un avantage, car il nous oblige à faire une sélection encore plus rigoureuse. »

La question des étalons

« Nous n’avons jamais soutenu nos étalons comme d’autres le font. Cela ne nous empêche pas de faire des étalons et d’avoir remonté les élevages Boussac et Dupré avec nos étalons.

Les éleveurs commerciaux ont un système de driving derrière leurs étalons. Ils font croire que leur cheval est un phénomène sous prétexte qu’il a produit un bon cheval avec 150 foals.

Nous, nous ne faisons pas de foal sharing. Nous n’utilisons pas du tout ce levier de lancement d’un étalon. Jusqu’à une date très récente, nous n’achetions pas non plus les produits de nos étalons en vente. Nous acceptions les forces du marché. Pourquoi n’achetons-nous pas souvent les produits de nos étalons qui passent en vente ? Parce que lorsque vous achetez un cheval élevé par un autre éleveur, il existe inévitablement une difficulté dans la maîtrise de la chaîne. Imaginez, par exemple, que ce foal ait été élevé sur des terres moins bonnes. C’est l’histoire du maillon faible dans la chaîne – tout le système se fragilise. Cela étant, nous donnons de temps en temps un coup de pouce à un étalon en troisième année.

Du temps de mon grand-père, les étalons saillissaient quarante juments ; aujourd’hui, les plus commerciaux en ont plus de deux cents. La présence de Northern Dancer affecte la diversité des pedigrees dans beaucoup d’élevages. Beaucoup se retrouvent avec trop de sang de Northern Dancer. Nous, nous avons cherché d’autres « chefs de race » alternatifs pour ne pas nous emprisonner. Nous avons énormément travaillé avec Never Bend [véhiculé par Mill Reef, par exemple, ndlr] et je pense que nous sommes aujourd’hui un des plus dotés dans ce domaine. Du coup, nous avons dans nos pedigrees du Northern Dancer mais aussi beaucoup de Never Bend. Cela a été notre volonté. »

 « L’ÉLEVAGE EST UN EXERCICE D’HUMILITÉ »

PARTIE 3 : LES CROISEMENTS

Les souches et les nicks

« Pour choisir les saillies, nous obéissons à deux critères : ne pas surinvestir sur une souche un peu endormie et reproduire les croisements qui fonctionnent. Ne pas surinvestir signifie ne pas déborder du périmètre économique dans lequel nous travaillons. Pour savoir si une lignée est endormie, la base pour juger est plus large qu’on ne le pense : nous analysons les résultats récents et le comportement de plusieurs femelles et de tous leurs produits. On dispose d’une base d’évaluation beaucoup plus grande qu’on ne l’imagine dans une activité comme la nôtre.

Parfois, en étudiant les croisements de nos juments, on aimerait faire trois choix à la fois. Alors, on opte pour l’un, bien sûr, et on attend les deux années suivantes pour essayer les deux autres.

Le côté excitant de l’élevage, c’est de trouver l’étincelle qui va faire redémarrer une souche classique. Et, le plus souvent, l’expérience nous l’a montré, ce sont trois ou quatre étincelles qui jaillissent en même temps.

Nous avons obtenu de bons résultats avec Zamindar, qui fonctionne avec la majorité de nos juments. On peut parler de complémentarité sur différents plans : physique et pedigree. Il est d’ailleurs très rare de trouver une telle complémentarité et qu’un étalon apporte les qualités essentielles que nous attendons.

Le choix des étalons se fait entre cinq personnes : ma fille, Georges Rimaud, Pat Downes, Nemone Routh et moi. Tout l’hiver, nous travaillons, nous nous réunissons, nous faisons des conference calls, puis je tranche. Mon jugement est souvent erroné (rires) !

Nous travaillons avec une énorme base de données que nous avons développée dès 1957. Elle comprend des notes sur les chevaux, et pas seulement les nôtres, dans le monde entier. Grâce à toutes les informations qu’elle contient, elle nous permet d’anticiper nos réflexions sur les bons ou moins bons pedigrees. Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux renseignements. Avec cette base, nous faisons aussi des croisements tests en permanence et nous les mesurons.

Nous sommes encore en phase de découverte des souches de Jean-Luc Lagardère. Il possédait énormément de juments américaines et cela lui a très bien réussi. Vous voyez que l’élevage est un exercice d’humilité : jamais nous n’aurions utilisé du sang américain comme Jean-Luc l’a fait, et nous nous serions trompés. Désormais, nous étudions les croisements sang américain sur sang américain que l’on peut réaliser en Europe.

Jean-Luc a aussi connu une réussite phénoménale avec Linamix. Il a réussi en faisant quelque chose que nous n’aurions jamais osé faire : remettre ses juments, les mêmes juments, trois ou quatre ans de suite à Linamix.

Si l’on fait un retour en arrière, aux États-Unis, on a mis en évidence il y a déjà longtemps un nick (nœud) essentiel entre Nasrullah et Princequillo. Il est évidemment difficile à quantifier, mais il est tellement fort qu’il a subsisté dans le temps. Nous continuons toujours à travailler sur ces nicks qui fonctionnent. Nasrullah a été élevé par mon grand-père, et ce courant de sang est « en masse » dans notre élevage. Déjà, pour obtenir le sang de Princequillo, mon grand-père avait acheté Prince Bio. Ils ont apporté à notre élevage ce nick qui avait donné tant de bons résultats. On le retrouve d’ailleurs dans Zarkava. C’est une chose que beaucoup d’éleveurs ne verraient pas, à laquelle ils n’accorderaient pas beaucoup d’importance, car ils ne remontent pas au-delà de cinq générations. Et pourtant, il est indéniable que ce nick est un vrai plus. »

Donner du temps au temps

« Nos acquisitions ont augmenté notre effectif, mais je ne veux pas le diminuer trop vite. Je veux prendre le temps. D’abord parce que nous ne connaissons pas encore assez les familles au niveau de l’élevage. Ensuite, parce que les choix que nous faisons peuvent être différents de ceux de mes prédécesseurs et donc aboutir à des résultats différents, ce que seul le temps nous dira. Nous devons donc attendre de voir si notre travail paie.

Avec Jean-Luc Lagardère, ce sont de nouvelles opportunités, de nouveaux courants de sang. Et puis, il y avait Linamix aussi dans le lot. Et le Haras d’Ouilly, que je considère comme étant la meilleure terre d’élevage en France. François Mathet, qui connaissait bien Ouilly, disait que sa qualité tenait à son eau, encore plus qu’à ses terres… Il n’y a pas de théorie derrière cela, mais il faut croire en cette évidence. En tout cas, sur une longue période, Ouilly a produit de très bons chevaux.

Pour être très franc, j’ai fait une bêtise : en rachetant les actifs d’élevage de Madame François Dupré, j’aurais dû acheter en même temps Ouilly. On me l’avait proposé, mais j’ai refusé. Nos yearlings sont là. Ce qui est amusant, c’est que nombre d’entre eux remontent à des souches Dupré… et qu’Ouilly appartenait à Madame François Dupré avant d’appartenir à Jean-Luc Lagardère.

Nous avons cédé le Haras du Val Henry au début du mois d’octobre. D’abord parce qu’il n’était pas logique de conserver deux stations d’étalons. Ensuite, parce que la surface s’est révélée excessive par rapport à nos besoins. Si nous ne l’avons pas cédé plus tôt, c’est parce que nous manquions de recul. Cela montre que, derrière les courses de chevaux, il y a aussi toute une politique de gestion des terres. Si on les gère bien, les bonnes terres ne se fatiguent pas. »

PARTIE 4 : L’AVENIR

Les deux grands risques qui menacent un élevage traditionnel

« Dans la réussite, dans tout projet, il y a des passages obligés. Ces passages correspondent à des risques. Aujourd’hui, avec le recul, j’ai essayé d’analyser et de définir ces risques.

Le premier risque, c’est d’élever en circuit fermé. Beaucoup l’ont fait et tous se sont endommagés jusqu’au point de non-retour, comme Marcel Boussac ou Madame François Dupré. Nous avons vécu, nous aussi, ce risque dans les années 1980. C’est un fait que mon grand-père et mon père avaient reconnu avant moi : si vous tournez sur les mêmes courants de sang, vous allez à une mort lente. Il faut l’admettre.

À l’époque, il y avait une pression du marché qui disait que l’élevage Aga Khan devait soutenir ses propres étalons. Le marché nous poussait à envoyer nos juments à nos étalons. Désormais, nous n’envoyons jamais plus de 40 % de notre jumenterie à nos propres étalons.

Le second risque, c’est de ne pas respecter un équilibre économique et d’entamer ses liquidités. Pour combattre ce risque, il faut gagner des courses pour avoir les ressources permettant de rester au top en achetant de bonnes saillies. Il faut générer d’autant plus de liquidités que les bons étalons coûtent cher.

Mon élevage n’a pas la même dimension que Coolmore ou Darley. Dans mon cas, outre les allocations, d’où viennent nos ressources ? De la vente de femelles, de saillies… ou des deux ! Récemment, nous avons conclu un accord en Australie, qui nous permettra aussi de produire des foals destinés à la vente.

L’important, c’est de construire de la valeur ajoutée. À ce sujet, celle des femelles est critique, car nous n’avons pas fait le choix d’avoir vingt-cinq étalons. Nous devons donc faire preuve de prudence dans la gestion du stock de femelles.

Enfin, pour renouveler votre stock, vous avez deux possibilités : soit vous faites des achats individuels chaque année, ce que j’appellerais des achats au cas par cas, soit vous intégrez, une fois de temps en temps, de grands élevages en essayant de revigorer les souches. J’ai eu la chance de pouvoir le faire avec les Boussac et les Dupré. Avec les souches de Jean-Luc [Lagardère, ndlr], je n’ai pas connu cette nécessité, car son élevage était en plein essor, en pleine montée. Je n’ai donc pas eu besoin de le relancer. »

Les tendances lourdes : hyperspécialisation et surproduction

« Chez le cheval, on note un caractère que l’on retrouve chez le skieur, par exemple, ou chez les athlètes humains en général : une spécialisation de plus en plus grande. Il y a cent ans, le même cheval pouvait gagner sur 1.000 à 4.000 mètres. Aujourd’hui, c’est impensable.

Cette spécialisation, on la retrouve chez l’éleveur, dans les pedigrees. Nous faisons toujours attention à ne pas mélanger les extrémités de compétence, par exemple en croisant un sprinter avec un stayer.

Le second phénomène de la période que nous vivons, c’est la surproduction. Il y a trop de chevaux – et c’est là un effet de l’élevage commercial. Du fait de cette surproduction à des fins commerciales, le cadre de l’industrie a beaucoup changé. Élever n’est plus un hobby pour qui que ce soit. Il est devenu nécessaire pour tout le monde de s’inscrire dans une bonne gestion économique. »

Le programme et ses réformes

« Quand je pense au programme de courses, la comparaison qui me vient est celle du système d’évaluation scolaire. Quand vous le changez, c’est pour mieux préparer les jeunes à l’avenir. Mais, du coup, vous rendez les comparaisons délicates entre les générations. C’est le cas pour nous, qui avons des critères de sélection des courses précis, liés aux distances, aux conditions d’âge ou de sexe.

Quand on change le système, on va vers l’inconnu. Je n’aime pas beaucoup cela. Mais, d’un autre côté, un système qui ne change jamais est risqué. Je serais totalement contre une réforme si elle cassait ce qui fonctionne. Il ne faut pas détruire notre système d’évaluation.

Pour le Jockey-Club, on verra. En revanche, le fait de courir à Longchamp le 14 juillet n’est pas forcément une bonne chose. Mais, encore une fois, attendons de voir… Ouvrir le Vermeille aux 4 ans est en revanche une très bonne décision. »

Zarkava au haras

« Le passage de 3 à 4 ans est souvent difficile, encore plus pour les pouliches que pour les mâles. Il faut mesurer la carrière à 4 ans en fonction des objectifs d’élevage : on ne doit rien faire qui fasse courir le moindre risque à nos juments. Or, sans aucun doute, ce sont statistiquement les douze premières années qui sont les meilleures. Souvent, les premiers foals sont supérieurs.

L’âge de la jumenterie est essentiel, c’est pourquoi nous avons rentré Zarkava au haras dès cette année. Mais la seule règle, c’est l’individu – bien comprendre ce qu’il est. »

Zahra, l’héritière

« Après la mort de papa, j’ai appris qu’il était secrètement inquiet de la continuité familiale dans les courses… Aujourd’hui, Zahra reprend le flambeau. Elle m’a toujours dit qu’elle adorait ça. Je lui ai donné des pouliches. Et c’est en devenant propriétaire qu’elle s’est engagée à fond dans cette voie.

Comme éleveur, elle a fait ses choix. C’est elle qui a choisi des courants de sang en sommeil qu’elle est parvenue à raviver de manière magistrale. Maintenant, je dois négocier avec elle pour récupérer des pouliches de ce sang (rires) ! »

L’HOMMAGE DU HALL OF FAME

Le Hall of Fame des courses hippiques françaises rend également hommage à Son Altesse le Prince Aga Khan. L’article se trouve ici : https://hof1651.fr/karim-aga-khan-iv/

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