RIYAD (SA), SAMEDI
SAUDI CUP (Gr1)
LE FACTEUR CHEVAL… ET LE FACTEUR DIRT !
L’histoire de la Saudi Cup (Gr1) est plutôt courte. Cinq éditions seulement mais deux gagnants, Mishriff (Make Believe) et le japonais Panthalassa (Lord Kanaloa), qui étaient des spécialistes du gazon. Si l’on prend pour référence les cinq premières éditions de la Dubai World Cup (Gr1), ce chiffre est encore meilleur avec les succès de Singspiel (In the Wings), d’Almutawakel (Machiavellian) et de Dubai Millennium (Seeking the Gold), qui avaient tous découvert le dirt à Nad al Sheba. Ces statistiques sont de bon augure pour le français Facteur Cheval (Ribchester), qui attaque la course la plus riche du monde avec une seule sortie en guise de test sur la surface – difficile – de Meydan. Lors de l’Al Maktoum Challenge (Gr1), le pensionnaire de Jérôme Reynier a évolué sur un parcours avec deux tournants, dans une course qui a roulé dès le départ. Le cheval a pris de multiples projections de sable dans la tête, ce qui ne l’a pas empêché de bien conclure à la troisième place. Le dirt de Riyad est plus simple à appréhender et le parcours ne propose qu’un seul tournant. Cela dit, pour espérer décrocher le gros lot de 10 millions alloués au gagnant, il faudra que Facteur Cheval réalise une grande performance. Le marseillais a tiré le 12 dans les stalles – ce qui implique moins de projections –, numéro qui était d’ailleurs celui de Mishriff lors de son succès. Reste que ce sommet n’est pas simple à lire d’un point de vue tactique.
Romantic Warrior face à  un nouveau monde
Cheval le plus riche au monde, Romantic Warrior (Acclamation) effectue ses grands débuts sur le dirt. Sur le papier et au vu de son rating (125), il est le meilleur du lot. Il a gagné dix Grs1 dans quatre pays différents, de 1600 à 2.000m, corde à droite, comme c’est le cas chez lui à Hongkong, et corde à gauche (Japon, Australie et Dubaï). Le pensionnaire de Danny Shum sera-t-il capable de s’adapter à la surface proposée samedi ? Une interrogation à laquelle personne n’a véritablement de réponse. Romantic Warrior a tiré le 3 dans les stalles – attention aux projections ! – mais, dans son pedigree, comme père de mère et père de la deuxième mère, on retrouve deux gagnants de la Dubai World Cup : Street Cry (Machiavellian) et Singspiel.
Le Japon mieux loti que les États-Unis
Quand le cheikh Mohammed Al Maktoum avait imaginé cette Dubai World Cup, l’objectif était d’attirer les meilleurs spécialistes du dirt américain afin de les opposer aux européens. Cette année, le seul américain au départ est Rattle N Roll (Connect), qui ne figure pas dans le classement international. Le yankee a gagné un Gr1 à 2ans et, au cours de sa carrière, il a remporté quatre Grs3 et un Gr2 de fin saison avant de faire le déplacement à Riyad, où il s’est baladé dans la Custodian of The Two Holy Mosques Cup (Gr3). En résumé, ce Rattle N Roll n’est pas Cigar… L’élevage japonais a beaucoup progressé, surtout dans le segment des chevaux de dirt. Samedi, le favori sera Forever Young (Real Steel), qui est passé proche du bonheur dans le Kentucky Derby (Gr1). Le nippon possède le meilleur rating sur le dirt (121) et il a tiré le 14 sur 14. Le pensionnaire de Yoshito Yahagi aime courir à proximité de la tête ce qui pourrait aider Facteur Cheval. Au cours de sa dernière course ayant valeur de test avant ce déplacement, le Tokyo Daishoten (Gr1), Forever Young a battu ses trois compagnons de voyage qui sont le vétéran Ushba Tesoro (Orfèvre), lauréat de la Dubai World en 2023 et deuxième de la Saudi Cup à Meydan l’an dernier, Wilson Tesoro (Kitasan Black) et le jeune Ramjet (Majestic Warrior). Tous, à l’exception d’Ushba Tesoro, ont un père ou une mère d’origine américaine dans leur pedigree.
Un shopping payant en Argentine ?
Au rayon des outsiders, on se doit de citer Walk of Stars (Dubawi), qui a remporté de bout en bout l’Al Maktoum Challenge et qui a tiré un numéro idéal dans les stalles pour aller de l’avant. On doit également faire grand cas des deux argentins El Kodigo (Equal Stripes) et Intense for Me (Fortify), achetés pour l’occasion par Muhaideb Almuhaideb et qui s’aligneront au départ sous l’entraînement d’Abdulaziz Meshref. Le premier a remporté quatre Grs1 dans son pays et il a été vendu suite à son succès dans le Gran Premio Jose Pedro Ramirez (Gr1), la plus belle course du calendrier uruguayen. Il est meilleur sur le dirt que sur le gazon mais les 1.800m restent un peu courts pour ses aptitudes. À l’inverse, son contemporain, Intense for Me, est un cheval de gazon mais il a battu El Kodigo dans le Gran Premio Carlos Pellegrini (Gr1).