GUILLAUME GUEDJ-GAY, LE JOCKEY QUI MONTE
Petit-fils de Claude et Yvonne Guedj, Guillaume Guedj-Gay est issu d’une famille ancrée dans le milieu depuis de nombreuses années. Ses parents, Jean-Louis Gay et Fanny Guedj, étaient entraîneurs à Maisons-Laffitte. C’est dans cet environnement qu’il a grandi, au sein de l’écurie paternelle, développant dès son plus jeune âge une passion pour les chevaux et la compétition. À 23 ans, il est l’une des révélations de l’hiver, lui qui a signé son 17 succès jeudi à Chantilly.
Un premier départ avec les poneys
Son parcours dans les courses débute très tôt mais avec les poneys dans un premier temps, un tremplin essentiel qui lui a permis d’acquérir une précieuse avance technique. « Je devais avoir 10 ans lorsque j’ai participé à mes premières courses de poneys. À cette époque, elles n’étaient développées que dans l’Ouest. Ma mère, qui était cavalière, a monté avec Cécile Madamet chez qui je passais toutes mes vacances pour apprendre sur ses poneys, accompagné de son fils Augustin. J’ai toujours voulu être jockey, et me former avec les poneys est une vraie aide. Ces courses nous permettent d’être en avance aussi bien sur la manière de monter à cheval que sur les décisions à prendre ou la sensation d’être en peloton… »
« Je fais trois boxes, je monte jusqu’à six lots puis je pars aux courses »
Un essai à Chantilly, une carrière dans le Sud-Ouest
À 14 ans, Guillaume intègre l’Afasec de Chantilly et débute son apprentissage chez Nicolas Caullery. Après un an et demi, il prend la direction du Sud-Ouest pour terminer sa scolarité et se perfectionner auprès de Xavier Thomas-Demeaulte qu’il côtoie depuis bientôt sept ans. « Grâce à lui, j’ai appris à monter les pur-sang arabes. Ils sont tellement différents des pur-sang anglais, notamment au niveau de leur caractère. Je ne suis pas jockey d’entraînement. Je fais trois boxes, je monte jusqu’à six lots puis je pars aux courses. Généralement, quand je monte à Paris, je n’ai pas le temps de travailler à l’écurie mais par exemple, lorsque je vais à Pornichet en nocturne, je monte trois lots, puis je prends la route. Nous faisons beaucoup de route dans le Sud-Ouest… J’ai deux voitures et l’une a parcouru 80.000 km en un an et demi. Passer free-lance m’offrirait un meilleur confort de vie, d’autant plus que je viens d’être papa, mais j’adore me lever pour aller travailler le matin. »
« Mon plus beau souvenir depuis le début de ma carrière »
Le 4 octobre 2024, la journée d’une vie
Vendredi 4 octobre 2024 à Saint-Cloud, lors de la grande journée des pur-sang arabes de 3ans, Guillaume Guedj est associé à Mutaz (Munjiz) dans le Qatar Arabian Trophy des Poulains (Gr1). « Je savais que j’avais une bonne chance. Le rythme de course n’avait vraiment pas été rapide et sur le poteau, je suis venu battre Maqbool, un autre pensionnaire de l’écurie. Cette victoire a été vraiment très satisfaisante. Je me lève tous les matins pour vivre ce genre de journée. » Et ce n’était pas terminé puisqu’une heure plus tard, Guillaume remporte le Qatar Arabian Trophy des Pouliches (Gr1) avec HM Al Zalmaa (Al Mourtajez) après la rétrogradation de Geneva (Azadi). « Le matin, elle n’est pas très démonstrative mais j’étais tout de même confiant. Au passage du poteau, j’étais vraiment content d’être deuxième. Et au moment où ils ont annoncé la rétrogradation de la gagnante et que j’ai compris que nous avions fait le doublé… C’était incroyable ! Cette journée constitue mon plus beau souvenir depuis le début de ma carrière. L’année précédente, lors de la même réunion, l’écurie avait six partants dans les Grs1, j’avais gagné avec cinq d’entre eux et le jour de Saint-Cloud, j’étais derrière ma télévision… »
« Il y a trois ans, en juin, je n’avais que huit victoires… »
La rencontre avec Julian Resimont lance sa saison
« Je n’ai jamais aussi bien commencé une année. Habituellement, les premiers mois sont difficiles. Il y a trois ans, en juin, je n’avais que huit victoires… C’est à cette période que j’ai commencé à travailler avec Sandie Doussot comme agent. » En fin de saison dernière, Guillaume termine en tête du classement de La Teste et du meeting de Pau qui s’est conclu il y a quelques jours. « L’aventure avec Julian Resimont a commencé à Bordeaux en début d’année 2024. À cette période, il n’avait pas autant de chevaux qu’aujourd’hui mais ensemble, nous avons rapidement eu des résultats. »
Une inspiration anglaise
« J’aime beaucoup la manière de monter des jockeys anglais, je la préfère à celle des Français. Je pense à Tom Marquand : très fin et dur à la lutte mais aussi James Doyle que je respecte vis-à -vis de sa taille. J’aime aussi beaucoup William Buick. Pourtant, je n’ai jamais pensé aller travailler là -bas. Aujourd’hui, mon principal axe d’amélioration est de mieux contrôler ma position lorsque je pousse. »