DÉMESURE

Hier, menacer publiquement une personne ou une entité était du plus mauvais goût. Mais depuis que Donald Trump (sans doute l’homme politique le plus mal élevé de tous les temps) est redevenu président des États-Unis, non seulement cela est toléré, mais certains en usent et en abusent… Même les courses hippiques sont touchées, alors qu’elles sont généralement épargnées par ce genre de dérives. Ce qui fait leur charme, c’est justement leur capacité à résister aux modes et à demeurer un domaine où tradition et respect continuent de régner.

On ne peut pas dire que John Stewart (Resolute Racing) soit habituellement aussi vulgaire que le président des États-Unis. Mais, comme chez tant d’autres, il semblerait que les outrances de l’homme à la casquette rouge aient libéré certaines pulsions chez le copropriétaire de Goliath (Adlerflug) ! Grand adepte des réseaux sociaux, il vient de pousser le bouchon très loin.

France Galop a récemment annoncé que les hongres (comme Goliath) ne seraient, pour l’instant, pas admis au départ de l’Arc, une décision qui divise la France hippique en deux : d’un côté, ceux qui l’approuvent ; de l’autre, ceux qui la contestent. Avant et après l’annonce officielle, le Kentuckien a vu rouge. Dans un premier temps, sur X (ex-Twitter), il a menacé de ne plus investir en France, avant d’annoncer que Goliath ne courrait pas dans l’Hexagone en 2025. Qu’on nous permette cependant de douter qu’il aurait, de toute façon, été revu en France cette année, sauf en cas d’invitation à l’Arc : nos allocations sont en effet bien trop faibles dans les Grs1 ouverts aux hongres.

Ce qui est dommage, c’est que cette sortie malheureuse éclipse plusieurs aspects extrêmement positifs de John Stewart. Car, au-delà de cet excès, il reste un propriétaire exemplaire à bien des égards : il excelle dans la communication avec le public, s’investit dans la reconversion des anciens galopeurs et s’efforce de partager la passion des courses…